Ceux qui doutent encore de cette affaire et pensent à une manipulation de l’opinion ont vraiment tort car le complot existe bel et bien et des éléments arrêtés dans le cadre de l’enquête sont en train de passer à table. Une chose est sure : au rythme où avancent les investigations, on n’est pas à l’abri de surprises car des officiers supérieurs de l’armée sont dans le collimateur.
Cette affaire est en train d’être concoctée depuis plusieurs semaines et le point de départ est l’arrestation de chefs de l’ex-junte dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de bérets rouges et les disparitions forcées notées suite à la mutinerie du 30 septembre 2013.
Refusant d’être les victimes expiatoires d’un régime qu’ils pensent avoir aidé à s’installer pour les couvrir, ces détenus spéciaux du Camp I de gendarmerie de Bamako avaient commencé à s’agiter et par le truchement du téléphone, ils entraient en contact avec leurs hommes dans les camps militaires pour les travailler au corps en perspective d’une action armée qui pourrait les tirer des griffes de la justice.
C’est la raison pour laquelle les militaires français de serval avaient une incursion musclée au Camp I pour y ramasser une vingtaine de portables que détenaient ces prisonniers pour communiquer avec l’extérieur. Cette descente de Serval a été suivie de la mesure de transfèrement qui a amené Amadou Haya Sanogo à Sélingué, le Général Yamoussa Camara et le capitaine Amadou Konaré à Markala, le lieutenant Seyba Diarra et l’ex-Dg de la Sécurité d’Etat, le général Sidi Alassane Touré, se sont retrouvés à Koutiala, etc.
Mais ce que personne ne parvenait à comprendre, c’est l’attitude de deux poids deux mesures adoptée par le magistrat instructeur qui, finalement, inculpait des hauts gradés de l’armée, sans décerner un mandat de dépôt contre eux. Perçus comme des dangers potentiels et sources d’entrave au bon déroulement de l’enquête, ils sont pourtant libres de leurs faits et gestes. Ce qui faisait douter plus d’un sur les raisons avancées lors du transfèrement des autres et les gens ont jasé quant à l’opportunité de cette descente de serval au camp I. De l’excès de zèle avaient dit certains !
Toujours est-il qu’avec les événements de fin de semaine dernière qui ont conduit à l’arrestation de l’officier para commando et plusieurs sous-officiers, on ne peut plus douter que quelque chose se préparait contre les autorités en place, du côté des militaires.
Actuellement, les enquêtes se déroulent sans entrave et, selon nos sources, quelques informations intéressantes ont déjà été recueillies pour approfondir les investigations. D’autres arrestations sont en vue et on nous signale qu’il n’y a pas que des militaires qui sont ciblés car il s’agit d’un vaste réseau de comploteurs composé de gens au-dessus de tout soupçon, tellement on les croit très proches du président de la République.
Il faut noter que le lieutenant Mohamed Ouattara, qui jouait en fait le rôle d’officier recruteur, était déjà parvenu à grossir ses rangs au fil des jours. Chose particulière : pour cette fois des bérets verts et des bérets se mettent côte à côte pour comploter contre la Sûreté de l’Etat.
Qui a pris cette initiative ? Qui a financé l’opération ? Comment devaient-ils procéder ? A qui devait profiter le crime ? Voilà les questions principales auxquelles les enquêteurs devront répondre afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire au sujet de laquelle les limiers de la Sécurité d’Etat, appuyés par la gendarmerie, ont procédé à beaucoup de filatures et recueilli un tas d’informations, après infiltration du groupe.
Baba DIARRA
TENTATIVE DECOUP D’ETAT
L’un des deux objectifs semble atteint
Le Général Amadou Haya Sanogo croupit sous les verrous à Sélingué pour l’affaire dite des bérets rouges. Pour autant, ses amis politiques et militaires n’entendent pas rester les bras croisés. Alors, fut préparée minutieusement cette tentative de déstabilisation du régime. Mettant en avant l’infortuné béret rouge Mohamed Ouattara.
En fomentant ce coup d’état contre la Nation, les fossoyeurs avaient deux objectifs. Il s’agit de réussir le coup qui remet les institutions en cause ; ensuite en cas d’échec, de nuire définitivement les bérets rouges.
A quelques encablures du 22 mars dernier, un putsch a été déjoué. Quelques mois, voici un autre qui a été éventré par les services de renseignement.
Le peuple a appris avec tristesse et amertume que ce sont des apatrides qui ont tenté de renverser le régime. Soutenus par des hommes politiques proches du pouvoir et des militaires proches de l’ex junte, selon nos sources, ils avaient planifié ce putsch avec la bénédiction de certains hauts gradés. Des hauts gradés qui, s’il s’avérait, vont surprendre toute la Nation. Chacun ayant son agenda au Mali, nos sources indiquent qu’à la base de ce coup, il y a un Ministre, un député, deux vieillards politiques et certains porteurs d’uniformes (policiers, gendarmes, bérets verts et rouges). A la source de financement, il y aurait un commerçant qui se fait proche d’IBK sans oublier cet agent de douane bien connu. D’autres sources indiquent que nos alliés avaient pris fait et cause de l’entériner. Pourvu que les putschistes indiquent 72 heures après leur forfait de remettre le pouvoir aux civils.
Dans leur entendement, selon nos sources, il assortirait un gouvernement d’union nationale et une transition de trois (3) ans. Qui allait présider ? Comment allait être composé ce gouvernement ? Qui sont nos alliés à prendre faits et causes ?
Quoi qu’il en soit, il est très opportun pour nos autorités d’assainir rapidement le ministère de la défense en un mot la hiérarchie militaire. Et puis de prendre vite des dispositions contre l’ex junte de Kati bien que dispersée dans les prisons. Mieux vaut tard que jamais !
Boubacar DABO
SOURCE: Zénith Balé