Ce samedi 7 août 2021, le Grand Hôtel de Bamako a abrité la finale de la première édition de la compétition du débat inter-universitaire dénommée « akilina kèlè ». Après de longues minutes de débat houleux et contradictoire, la Faculté des Sciences Techniques (FST) l’a emporté sur la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS).
Initiée par Djibril K Keïta, journaliste-communicant et directeur général de Destiny Communication, « Akilina kèlè » (les grands débatteurs) est une compétition de débat inter-universitaire qui oppose les différentes universités et instituts privés et publics du Mali autour des questions d’intérêt général comme l’éducation, la technologie, la gouvernance, les droits humains, le rôle de la jeunesse dans le développement d’un pays et bien d’autres. Selon Djibril K Keïta, cette compétition a été initiée « dans le but de donner l’opportunité aux jeunes étudiants de parfaire leur prise de parole en public mais également de pouvoir se prononcer et défendre leurs opinions à travers des arguments pertinents sur différents sujets » car ajoute-t-il « vu la situation actuelle du Mali, chaque jeune a une pierre a apporté pour le développement de son pays. »
Pour Amadou Diawara, le président d’honneur de la compétition qui dit être satisfait par la qualité du débat, « l’objectif n’est pas de former des beaux-parleurs au Mali. Il faut qu’on forme des gens qui veulent travailler mais je pense que quand on a par exemple des futurs médecins qui savent s’exprimer et qui savent vendre leurs idées c’est important parce qu’ils vont pouvoir défendre les conditions sanitaires dans notre pays ». Le choix de ce thème n’est pas anodin car non seulement il permet aux jeunes d’avoir voix au chapitre et de se prononcer sur les grandes thématiques mais il leur permet aussi « de dire ce que tout le monde dit dans les grins, ce qu’on dit dans nos salons, ce qu’on dit un peu partout. » nous explique le président d’honneur.
Parmi les 16 universités et instituts publics comme privés qui ont participé à cette première édition, il y’ a la FSEG, la FLSL, la FST, L’ITA, la FMOS, l’IIM et bien d’autres. Pour hausser la qualité du débat, les participants ont bénéficié de plusieurs formations sur les techniques d’animation en débat animées par le group Famib et l’association Youth for change Mali.
Après des semaines de compétition, la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS) devrait affronter la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) en finale. Mais suite au désistement de la FSEG pour “des raisons justifiées “ selon les organisateurs, la FMOS a finalement fait face à la FST autour du thème suivant : « peut-on dire que le Mali n’est pas assez mûr pour la démocratie ? ».
Durant de longues minutes, la FMOS a défendu avec des arguments et des exemples que le Mali n’était pas assez mûr pour la démocratie tandis que de son côté, la FST a, à travers des arguments, tenté de démontrer les limites de la pertinence de l’argumentation de leurs adversaires. Suite à la délibération du jury, la Faculté des Sciences Techniques a été déclarée vainqueure face à la FMOS dont le capitaine a néanmoins été désigné meilleur débatteur. Pour la présidente du jury Mlle Binétou Coulibaly, : « la délibération n’a pas été facile parce que les deux équipes ont vraiment beaucoup donné d’elles-mêmes. On s’est beaucoup battu entre nous pour essayer de décerner qui sera le meilleur ou pas mais de toutes les façons, on a pu voir que dans l’ensemble la FST a beaucoup joué sur la connaissance du sujet. Elle s’est beaucoup battue pour défendre le sujet en question et c’est elle qui nous a donné ce dont on cherchait ». Selon Firdaousse Adamou Touré, la capitaine de l’équipe gagnante, cette compétition est une initiative salutaire car elle leur a permis « d’apprendre pas mal de choses sur beaucoup de thèmes et de se former. »
Les organisateurs, face à l’enthousiasme suscité par cette première édition, promettent d’organiser d’autres éditions.
Ibrahim Diarra, stagiaire
Source: LE PAYS