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Commune VI : L’espace vert de Sogoniko se meurt

Inauguré en 2018, le site s’est complètement dégradé à cause du manque d’entretien. Les autorités municipales et l’entreprise réalisatrice de l’ouvrage se rejettent la responsabilité

 

Très prisé il y a encore deux ans (le site a été inauguré en juillet 2018), l’espace vert de Sogoniko situé en face de la Société malienne de transport (Somatra) souffre aujourd’hui d’un manque criard d’entretien. Le gazon est complètement abîmé pour ne pas dire inexistant et le grillage de protection de l’espace a disparu. Dans l’enceinte du jardin décrépi, pendant que le temps répand le brouillard, on remarque la présence de plusieurs enfants de la rue. Certains d’entre eux (filles et garçons) sont couchés sur des nattes, les corps bien enfouis dans des couvertures comme s’ils craignaient le vent agressif du froid. D’autres, installés sur des sièges, discutent et se donnent des mégots de cigarette.
Rencontré sur les lieux, Ibrahim Haïdara, la cinquantaine, drapé dans un boubou et coiffé d’une chéchia, se désole de la dégradation du site. «Si ce jardin n’était pas dans un état aussi lamentable, ces vagabonds de tout acabit ne viendraient pas y flemmarder», lâche-t-il, avant d’ajouter : «J’ai même peur de passer par ici». C’est dommage, regrette notre interlocuteur, qu’un tel lieu de détente manque d’entretien. Ladji lui, est vendeur de café à la place Somatra et connaît bien les lieux. «Cet espace vert a été offert par le ministère des Collectivités territoriales à la Commune VI. Les travaux d’aménagement ont coûté des millions de Fcfa. C’est regrettable de voir l’espace dans cette situation», confie le quinquagénaire. Le président de la commission développement et assainissement de la Commune, Chiaka Mariko pointe du doigt l’entreprise qui a réalisé l’espace vert. Selon lui, celle-ci n’a pas respecté la durée d’entretien du site avant de passer le relais à la mairie. Delphine Dougnon, la maire en charge de l’assainissement et de l’environnement à la Commune VI, abonde dans le même sens et martèle que l’entreprise qui a réalisé le jardin, n’a pas assuré le service après-vente. «Après moins de trois mois d’entretien, le forage d’eau installé pour l’approvisionnement de l’espace vert a cessé de fonctionner.
Pour remédier à cette panne, nous avons contacté le ministère des Collectivités territoriales, qui est resté sourd à notre demande», explique-t-elle.

NOUVEAU CONTRAT-Faux, rétorque l’agent administratif de l’entreprise de construction et de travaux publics (Ecotrap) qui a réalisé le site. Selon Modibo Barry, sa société a convenablement assuré l’entretien du jardin dans le temps qui lui était imparti. «Ce délai d’entretien était de 6 mois et nous l’avons respecté», assure-t-il. Par rapport à la panne du château d’eau survenue moins de trois mois après la réalisation de l’ouvrage, le responsable de l’Ecotrap, précise que son entreprise a laissé le jardin en état de fonctionnement normal. Et d’ajouter que l’espace vert s’est dégradé tout simplement parce que «le site n’était pas surveillé après notre départ».
De son côté, Mme Delphine Dougnon assure qu’après plusieurs tentatives visant à trouver les moyens pour réparer le château d’eau, la mairie a finalement décidé de signer un contrat de bail avec une entreprise. Celle-ci s’est engagée à financer sur fonds propres la réalisation des travaux et l’entretien de l’espace vert. «Je vais tout faire pour que ce projet réussisse puisque j’adore la verdure», promet l’édile. Dans ce contrat, il est dit que que l’entretien intérieur et extérieur (arrosage, facture d’eau et d’électricité y compris l’entretien des parterres) est à la charge de l’entreprise
Pour mémoire, la Commune VI compte une cinquantaine d’espaces verts et la plupart de ces sites ne sont pas aménagés. Les espaces verts participent de l’aération et de l’embellissement de la ville. Aussi, ces sites et les couverts végétaux contribuent efficacement à rompre la chaîne d’emprisonnement des populations des îlots de pollution à grande échelle qui mettent en péril la vie des citoyens en terme de qualité de santé. Les deux vont de pair, et les municipalités doivent mettre au cœur de leur politique de développement local la promotion d’un environnement de qualité qui mettra à l’abri les citoyens des pollutions liées à la mauvaise qualité de leur cadre de vie.

Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR

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