Depuis quelques mois, la mairie de la commune urbaine de San est secouée par un scandale de confection et d’émission de fausses quittances du Trésor public. Certains responsables de la mairie sont mis en cause. Auditionnés par le Pôle économique et financier de la Cour d’appel de Bamako par rapport à cette affaire qui a occasionné plus de quatre milliards Fcfa de perte sur plus d’une dizaine d’années, les mis en cause ont retiré tous les faux documents de Trésor de la circulation. Ainsi, pour cacher leur forfaiture, les autorités communales de San ont arrêté tous les recouvrements depuis plus de trois mois. Toute chose qui a provoqué une levée de boucliers de certaines organisations de jeunesse.
Les indiscrétions, il ressort que sur les bases d’une dénonciation relative à l’existence d’un réseau de confection et d’émission de fausses quittances de Trésor, entretenu par certains cadres de la mairie de la commune urbaine de San dont l’actuel et l’ancien maires, ainsi que le régisseur, la Brigade d’investigations du Pôle économique et financier de Bamako a diligenté, en début d’année, une enquête afin d’en savoir davantage sur cette affaire.
Ainsi, les premiers éléments de l’enquête ont relevé existence effective un réseau de confection de fausses quittances du Trésor public dont le modus operandi était le suivant : une fois confectionnées, les fausses quittances, à travers un réseau bien structuré, étaient utilisées pour effectuer les recouvrements en lieu et place des vraies quittances imprimées par la Direction nationale du Trésor.
L’enquête avait aussi révélé que cette pratique était en cours depuis plus d’une dizaine d’années impliquant plusieurs personnalités de la ville de San, notamment l’actuel maire, Félicité Diarra, le régisseur de la mairie, Sinaly Tieba, l’ancien maire, Sine Traoré et l’ancien président du GIE Dallan, Bourama Berthé, qui ont tous été auditionnés par la Brigade d’investigation judiciaire du Pôle économique et financier de la Cour d’appel de Bamako. Et de poursuivre que cette pratique de confection et d’émission de fausses quittances, selon nos sources, a fait perdre au Trésor public plus de quatre milliards Fcfa.
De sources dignes de foi, après les différentes auditions, les fausses quittances ont miraculeusement disparu de la circulation. Ainsi, précisent nos sources, pour brouiller les pistes, les responsables de la mairie ont arrêté tous les recouvrements depuis plus de trois mois parce que toute augmentation de recettes mensuelles suite aux recouvrements effectués uniquement avec les vraies quittances éveilleraient les soupçons des enquêteurs pourtant déterminés à résoudre cette énigme.
Cette décision de la mairie d’arrêter le recouvrement a provoqué une véritable levée de boucliers des organisations de jeunesse qui avaient d’ailleurs organisé une conférence de presse courant avril dernier pour dénoncer cette attitude des responsables de la mairie.
En attendant les conclusions de l’enquête au niveau de la Brigade d’investigations judiciaires du Pôle économique et financier de la Cour d’appel de Bamako, rien ne va entre les responsables de la mairie de la commune urbaine de San et les organisations de jeunesse par rapport à l’arrêt des recouvrements qui, selon elles, freinent le développement de la ville de San.A suivre !
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali