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Commune rurale de Konsika: les populations privées des services de l’Etat

L’absence de la fourniture des services sociaux de base qui sont rattachés à la municipalité alimente le perpétuel conflit qui l’oppose à la population. Et pour cause, depuis un certain temps, les enfants nés dans cette commune ne sont pas enregistrés dans le registre de l’État. Pire, la gestion du Centre de santé communautaire est laissée au compte du président du Comité de gestion qui fait l’impossible pour soulager la souffrance de la population. L’école communautaire subit le même sort. Les autres infrastructures sont faites par les populations sans aucune implication de la collectivité.

centre sante hopital cscom

C’est le village de Kersiquané qui abrite la Mairie et le Centre de santé communautaire de la Commune rurale de Konsika. Située à 800 Kilomètres de Bamako, cette commune souffre énormément du déficit de services sociaux du fait de l’effacement de la Collectivité territoriale.
El Hadj Abdou SIBY, le président du Comité de gestion du CSCOM nous explique le casse-tête quotidien auquel il est confronté pour soulager les malades de ladite commune. Selon lui, cela fait des mois que la Mairie ne s’intéresse plus au CSCOM. «Une partie des charges est exécutée par les frais de consultations du centre. Les autres frais, notamment les salaires du personnel, l’électricité et autres dépenses, sont pris en charge par les habitants eux-mêmes. Je suis obligé de demander aux gens de mettre la main à la poche. Depuis qu’on nous a imposé le Maire Tamassa KEBE, il ne s’intéresse pas au CSCOM », a-t-il dit avant de révéler que le CSCOM de la commune ne bénéficie plus de moustiquaires imprégnées ni de comprimés de prévention du paludisme pour les femmes enceintes et les enfants. « C’est nous-mêmes qui nous débrouillons pour doter le centre en médicaments », a-t-il déploré.
Pourtant, selon les témoignages, la construction de ce Centre de santé a été entièrement fiancée par les ressortissants de la commune de Konsika vivant à l’étranger.
M. SIBY lance un appel à l’État pour une assistance urgente en faveur de ce centre combien important pour la santé des femmes et des enfants de leur commune. « Pour toutes ces infrastructures que vous voyez ici, l’État n’a pas financé un sou. Nous ne lui demandons que de l’assistance qu’il fait à toutes les autres communautés. La Mairie ne nous assiste pas depuis l’intronisation forcée de Tamassa KEBE. Il faut faire quelque chose pour que le centre fonctionne comme nous voulons », a-t-il plaidé.
Outre le CSCOM, l’école communautaire est aussi victime de désintérêt de la part de la mairie.
L’on informe que la population est en train de construire un pont d’une valeur de 18 millions de francs CFA. Et cela aussi, a-t-on révélé, a été possible grâce à une cotisation des villageois de Kersiquané.
Selon Bakary KEBE, membre du Collectif des jeunes de la commune rurale de Konsika, les gens se noyaient à chaque saison de pluies dans le marigot du village de Kersiquané. « Nous avons vu le vieux SIBY qui fabriquait un pont en banco, cela nous a donné l’idée de construire un vrai pont pour rallier facilement et en toute sécurité les villages de la commune. Et cela aussi M. KEBE et ses acolytes ne s’y sont pas intéressés. Les sous qui viennent de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANCT) tombent directement dans la poche du maire déchu. C’est pourquoi nous allons forcer le départ de toute cette bande », a-t-il dit.
Pour avoir un acte administratif, se plaint-on, les habitants de la commune rurale de Konsika sont obligés de solliciter l’aide d’autres centres d’état civil. La salle de saisie est vide : ni personnel, ni matériel et le maire signataire n’est jamais présent.
En tout cas les populations en appellent à l’État pour une assistance d’urgence pour que les choses redeviennent normales.
En attendant, la mosquée principale du village qui a coûté près de 400 millions attend d’être inaugurée, faute d’autorité communale. « Il nous faut une nouvelle élection et un nouveau maire pour accueillir les officiels qui viennent pour les événements », murmure un villageois.

Par Christelle KONE
Envoyée spéciale

 

Source: info-matin

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