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Commune rurale de Konsika: la mairie prise d’assaut par les popilation

Suite à la décision du Tribunal administratif de surseoir à l’installation du bureau communal issu du scrutin du 20 novembre 2016, dans la commune de Konsika, dans le cercle de Yélimané, les populations des six villages et hameaux de la commune ont décidé de faire déguerpir le contesté maire Tamassa KEBE par la force, cela après des mois de tentative de régler les différends à l’amiable, sans succès.

Ainsi, depuis le mardi dernier, la devanture de la mairie de la localité ressemble à un véritable marché, à cause des centaines de personnes qui y siègent jour et nuit.
Des femmes et enfants entassés sous une bâche malmenée par un vent violent ; des adultes et des jeunes arrêtés sous un soleil de plomb munis des banderoles ; des vieux assis par dizaines, des théières, des fourneaux et des nattes de prières placés çà et là. Sur les banderoles, on peut lire: « On ne veut pas de Tamassa KEBE !» «On veut un maire patriote convaincu » ; «Faux et usage de faux usurpation d’identité ». Tel est le décor qui illustre la devanture de la mairie de la commune rurale Konsika dans le cercle de Yélemané depuis trois jours.
L’occupation de la mairie, rapportent certains témoignages, ne sera levée que si le maire contesté Tamassa KEBE renonce à son titre de premier responsable communal.
Selon Lassana COULIBLY, porte-parole du Collectif des jeunes da la commune rurale de Konsika, malgré une décision du juge de Yélemané, en date du 21 décembre 2016, de surseoir à la mise en place du bureau communal et contre la volonté de la population de la commune, la mairie est toujours occupée par Tamassa KEBE.
Exacerbées par cette volonté d’usurpation du maire URD, les populations ont décidé d’en découdre avec lui, si l’État ne prenait pas rapidement ses responsabilités. C’est dans ce climat de colère générale que les différents Collectifs des jeunes, des femmes et des adultes de la localité ont décidé d’occuper les lieux, pour que le maire KEBE et ses conseillers n’y mettent plus jamais les pieds
Aussi, a-t-il fustigé le comportement de M. KEBE qui continue d’entretenir la tension entre lui et les populations.
«Ce maire a été investi par le député Mamadou Hawa GASSAMA par des armes en 2009. Tout le monde est témoin de cela dans le cercle de Yélemané », a rappelé M COULIBALY. Avant d’affirmer qu’il n’est pas le vainqueur du scrutin du 20 novembre 2016. Car dans chaque circonscription électorale, a fait savoir le porte-parole des collectifs, les jeunes de la commune en collaboration avec l’association Yélemané Dagakané ont battu campagne pour les listes adversaires du l’URD et sensibilisé les populations sur les difficultés auxquelles elles seront confrontées si toutefois les candidats du parti URD gagnaient le scrutin.
« Et, les électeurs ont suivi les instructions à la lettre », a-t-il-dit. Malheureusement, a-t-il soutenu, dans la commune de Konsinga, il n’y avait que la liste du parti YELEMA contre qui l’URD a porté plainte pour l’âge immature de la candidate, Aiché GASSAMA, avant de gagner en appel à Kayes.
« La plainte a été rejetée par le juge de Yélemané, puisque le délai de dépôt de ladite plainte était expirée, selon la loi électorale. Malgré cela, le juge de Kayes a tranché en annulant la liste de YELEMA», a-t-il déploré.
Par ailleurs, rapporte M COULIBALY, M. KEBE affirme qu’ils ont appelé les électeurs de la commune de Konsika à ne pas aller voter. Comme résultat de cette campagne de boycott, seulement 327 sur 2 941 électeurs ont voté pour la seule liste URD de ladite commune, soit un taux de 86,70%. Or en réalité, il s’avère que ce sont seulement 13% des électeurs qui ont exprimé leur suffrage pour la liste de l’URD. Ainsi, au regard de ce taux plus faible de participation, le vote a été simplement annulé par la juridiction compétente du cercle de Yélemané. Malgré tout, le maire déchu est intronisé par le préfet de Yélemané, quelques jours plus tard, expliquent les responsables du Collectif.

La raison d’une colère
Depuis son intronisation, la commune de Konsika est transformée en une véritable jungle, dont les seuls maîtres sont M. Tamassa et les autorités administratives de la commune.
Face à la crise qui s’amplifie, les adversaires (jeunes comme vieux) sont fréquemment emprisonnés pour non-respect de la décision du préfet d’imposer un maire déchu par la loi, martèle M COULIBALY.
Aussi, révèle-t-il, des vieux commerçants sont enfermés pour une simple histoire de taxes. Cependant, au même moment, des spéculateurs fonciers qui s’accaparent des biens d’autrui, des impôts et taxes proches du maire, vaquent tranquillement à leurs affaires. Voilà la situation qui prévaut actuellement dans la commune de Konsika sous les yeux indifférents du juge de Yélemané, dont la décision d’annulation du vote du 20 novembre a été piétinée.
En tout cas, Lassana COULIBALY, le secrétaire à la sécurité dudit collectif, prévient le ministère de l’Administration territoriale sur la gravité de la situation politique et sociale dans la commune de Konsoka.
«Nous mettons la puce à l’oreille du gouvernement pour qu’il trouve le plus rapidement possible une solution à cette situation qui prévaut à Yélemané. Si ce maire s’obstine à rester sur sa position, ce sera la catastrophe. Nous n’allons plus nous laisser faire. Qu’il quitte les lieux et se prépare pour une autre élection comme le dit la décision du juge. Même s’il faut prendre des fusils, nous n’hésiterons pas à le faire ! Que le gouvernement déploie rapidement une mission dans la zone, pour éviter une violence qui ne dit pas son nom, sinon Tamassa va quitter notre mairie qu’il le veuille ou non », a-t-il dit.
Selon M.COULIBALY, le Directeur de cabinet du gouverneur avait annoncé son arrivée sur les lieux. Au moment où nous mettons sous presse cet article, il n’y était encore pas.
Affaire à suivre….

PAR CHRISTELLE KONE

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