« Il y a le risque que les militaires touaregs de l’ethnie Gamou s’impliquent dans le conflit intercommunautaire……..des responsables peulhs sont allés recruter des combattants au Niger », a expliqué notre interlocuteur.
C’est un haut cadre de l’administration à Ansongo, très inquiet et préférant garder l’anonymat, qui nous a contactés ce lundi soir pour nous décrire la situation qui prévaut dans le cercle, précisément dans la Commune de Tinahama vers la frontière du Niger où, di-il, se sont déroulés ces derniers jours des combats entre Peulhs et Touaregs. L’homme a décidé de réagir après avoir appris que le gouvernement du Mali assimile les violences actuelles dans la localité au fait de bandits ou de terroristes.
Pour lui, la situation est plus délicate qu’on ne l’imagine. A en croire notre interlocuteur, qui est dans le secteur de l’éducation, parler de terrorisme ou de banditisme dans cette affaire, inquiète même les populations du cercle d’Ansongo.
« Ce n’est ni du terrorisme, ni du banditisme. C’est bel et bien un règlement de compte entre Peulhs et Touaregs et si on ne prend pas garde, les deux communautés vont s’exterminer d’ici la fin de la semaine ». Selon lui, c’est un règlement de compte qui date de longtemps dont l’un des épisodes a été les affrontements du jeudi dans la localité de Djébook. D’ailleurs notre interlocuteur dément le fait qu’on parle de forains. Pour lui, c’était une véritable partie entre les Touaregs de l’ethnie de Gamou (les imrads) et les Peulhs Boroboro.
Qu’est-ce qui est à l’origine du conflit ? Pour notre interlocuteur, les Peulhs se plaignent du vol de leur bétail de la part de ces Touaregs. « Les Touaregs opèrent en réseau. Certains en brousse volent les animaux des Peulhs et les égorgent et d’autres viennent chercher la viande pour venir la vendre à Ansongo avec tout le risque qu’une telle pratique fait peser sur les populations. C’est donc las de cette situation que les Peulhs ont décidé de se défendre », explique ce cadre de l’administration à Ansongo.
Pour lui, la situation est explosive dans la Commune de Tinahama vers la frontière du Niger où les combats se sont transportés. Il y a certes une accalmie aujourd’hui, mais les belligérants sont en train de se réorganiser. « Il y a un risque que les militaires touaregs de l’ethnie Gamou s’impliquent dans le conflit contre les Peulhs. De leur côté, des responsables Peulhs sont allés au Niger pour recruter des combattants peulhs au Niger dans l’ethnie Boroboro. L’Etat doit agir avec promptitude avant qu’il ne soit trop tard ».
Que font l’armée malienne, la Minusma et Serval dans la localité ? Pour notre interlocuteur, toutes ces forces sont cantonnées à Ansongo ville et ne vont pas dans la Commune de Tinahama où se déroulent les combats.
Yattara Ibrahim
SOURCE: L’Informateur
