Moussa Dadis Camara a fait son retour en Guinée mercredi, après 12 années d’exil. À son arrivée, l’ancien président a fait un discours, accordant une large place au massacre du 28 septembre 2009. Inculpé dans ce dossier, il a déclaré se mettre à la disposition de la justice.
Si l’ex-chef d’État divise toujours autant, l’ancien exilé, lui, met les Guinéens d’accord : « Il a rassuré tout le monde. Avec ce qu’il a dit, il a marqué des points dans cette affaire du 28 septembre, parce que nous on l’attendait sur ce sujet. »
Ibrahima Camara, 48 ans, était un supporter de Moussa Dadis Camara. « C’était mon leader. Il peut participer au développement de la Guinée. Pas en tant que président, mais en tant que citoyen du pays, il peut faire quelque chose », explique-t-il.
Dans le quartier de Dixinn, où se trouve le stade du 28 septembre, le souvenir du massacre de 2009 est encore dans les mémoires. « Le jour d’après, les cadavres ont été envoyés à la mosquée ici, pour des prières. Depuis ce temps, on ne fait que demander justice », raconte Sékou Bangoura, un habitant du quartier.
Avec le retour du capitaine Dadis Camara, une étape importante vient d’être franchie : « Ce que je retiens, c’est qu’il a eu le courage d’oser venir et de dire qu’il était prêt à faire face à la justice. »
À côté de Sékou, il y a sa fille, Mariam, 25 ans. Elle incarne la nouvelle génération, un peu moins consciente, peut-être, des enjeux judiciaires. « Tu ne peux pas interdire à quelqu’un de rentrer chez soi. Ça ne se fait pas. C’est un président que j’ai beaucoup aimé. Nous lui souhaitons une bonne arrivée. Nous sommes vraiment fiers », lance-t-elle. Moussa Dadis Camara devrait rester quelques jours en Guinée. Un retour définitif n’est pas encore prévu.
Source : RFI