Cette journée doit être l’occasion de «faire le bilan, une rétrospection de soi, une projection pour un Mali meilleur», selon le chef de l’État
«Nous devons nous montrer dignes du sacrifice ultime de nos martyrs», a rappelé vendredi le chef de l’État à l’occasion du 30è anniversaire de la journée des Martyrs.
Le président Bah N’Daw rendait ainsi, lors du traditionnel dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument des Martyrs, hommage à ces hommes et femmes qui ont donné leur vie à la démocratie. Il a accompli le rituel, en présence du vice-président, le colonel Assimi Goïta, des présidents d’institutions de la République, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et acteurs du mouvement démocratique.
Il y a 30 ans, le peuple malien, au terme d’un soulèvement populaire réprimé dans le sang, renversait le régime du parti unique et engageait ainsi le pays sur la voie de la démocratie pluraliste. Le monument érigé en souvenir des victimes de cette répression accueille, tous les 26 mars, le chef de l’État qui y dépose une gerbe de fleurs pour honorer les soldats de la démocratie.
La cérémonie a débuté avec l’exécution de l’Hymne national par la fanfare du génie militaire, suivie de la revue des troupes par le président de la Transition et le dépôt de la gerbe de fleurs. Bah N’Daw s’est ensuite adressé à la presse, rappelant le devoir pour tous les Maliens de «commémorer à sa juste valeur et nous montrer dignes du sacrifice ultime de tous ceux et de toutes celles qui nous ont quittés en mars 1991, nos martyrs».
Mais au-delà de la célébration classique, cette journée des Martyrs doit également être l’occasion de «faire le bilan, une rétrospection de soi, une projection pour un Mali meilleur», selon le chef de l’État. Pour lui, ce Mali meilleur, auquel tous les Maliens aspirent, prospèrera dans un État de droit, dont les principes fondamentaux consolident la démocratie. «Une démocratie chèrement payée certes, mais une démocratie, dont il faut user à bon escient, une démocratie constructive», a-t-il préconisé. Et d’insister sur la nécessité de préserver les acquis de notre jeune démocratie, en ces termes: «Ce qui est acquis doit le rester et ce qui ne l’est pas doit l’être si cela est dans l’intérêt de notre pays».
Pour y parvenir, le président de la Transition a appelé à l’union sacrée dans la recherche de la paix et autour des Forces de défense et de sécurité qui se battent vaillamment au quotidien.
Également, il a rappelé l’impératif de respecter scrupuleusement les mesures barrières pour contrer la pandémie de Covid-19 dans notre pays.
Ces deux fronts (sécuritaire et sanitaire) font l’actualité de notre pays. Et c’est seulement dans l’union que nous «réussirons à sauver notre pays», a aussi estimé Abdoulaye Dembélé, président de l’Association pour la défense des victimes de la répression qui a plaidé pour la paix et la réconciliation. Pour lui, «nous sommes un peuple singulier et nous devons rejeter la haine qui ne construit pas».
Seydou Patrice Dembélé, secrétaire général de l’AMS-UNEEM, a également insisté sur l’urgence de conjuguer les efforts pour le retour de la paix, avant de prier pour les martyrs.
«Il ne faudrait pas qu’on oublie tous ceux qui ont donné leur vie, leur sang, tous ceux qui ont été torturés, détenus, pour que le Mali soit libre. Il faut se mettre debout pour défendre cette liberté, pour défendre le cadre démocratique et républicain», a renchéri Tièbilé Dramé, une des figures du mouvement démocratique.
Issa Dembélé
Source: L’Essor