Le bilan sportif technique flatteur (deux fois médaillé de bronze à la Can, participation du Stade malien et du Djoliba en phase finale de la Coupe de la Confédération) tranche avec la très mauvaise gouvernance du C.E de la Femafoot. C’est dire que les résultats positifs sont beaucoup l’œuvre des internationaux et des techniciens, des clubs que la vision et le planning de la Femafoot.
Au titre de la mauvaise gouvernance fédérale, on peut citer entre autres les affaires Giresse, Carteron, Yatabaré, Cheick Tidiane Diabaté ainsi que les réclamations contre le Bénin et le Rwanda.
Le C.E de la Femafoot élu le 12 juillet 2009 et présidé par Hammadoun Kolado Cissé est le plus hétérogène possible. Sur les 19 membres élus, seuls 10 sont encore dans le C.E. Pire, les hommes forts du président sont deux ennemis d’hier cooptés en novembre 2011 (Moussa Konaté) et juillet 2012 (Boubacar Monzon Traoré). Si Moussa Konaté, président du COB, était un des trois candidats en 2009 ; Boubacar Monzon Traoré, président de la Ligue de Bamako, lui, était un grand activiste roulant à plein regime pour le candidat Boubacar Baba Diarra. On se souvient, comme si c’était hier, du renvoi de 6 membres du C.E qui ont pésé lourd dans l’arrivée aux affaires du président Cissé. Parmi eux, Boukary Sidibé «Kolon», président du Stade malien et candidat pour la prochaine élection. Que dire de la trahison orchestrée contre Mady Boubou Kamissoko (directeur de campagne du président Cissé en 2009 et 2e vice-président du C.E élu). C’est lors d’une simple réunion du C.E le 4 juillet 2012 qu’il a été debarqué sans raison et remplacé par Boubacar Monzon Traoré.
On ne peut passer sous silence la triste fin de contrat du sélectionneur, Alain Giresse. L’histoire retiendra qu’il a hissé le Mali sur le podium de la Can 2012 après 40 ans de disette. Idem pour l’autre sélectionneur le Français Patrice Carteron. Celui-ci a réussi le même parcours à la Can 2013 et quitté son poste avant la fin de son contrat. Le bras de fer injustifié et inapproprié entre la Femafoot et Carteron a negativement joué sur les matches capitaux à domicile contre le Rwanda et le Bénin en éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014.
Le feuilleton Cheick Tidiane Diabaté (goleador de Bordeuax) fut la goutte d’eau qui a scellé le sort des Aigles à la Coupe du monde 2014. Il y a enfin le mince et dernier espoir gaspillé par la Femafoot : les réclamations contre le Bénin au sujet de joueurs naturalisés non qualifiés (1ere journée du Mondial à Cotonou) et contre le Rwanda au sujet d’un binational (4e journée). Selon nos sources, la Femafoot était dans le délai de forclosion pour le premier cas. Mais quant à sa réclamation contre le Rwanda, le dossier était vide. La Fifa a même demandé à la Femafoot de lui envoyer des informations complémentaires. Bref, par la faute de la Femafoot, les Aigles ont manqué d’empocher 5 points supplémentaires qui les auraient propulsé à la tête du groupe H avec 13 points devant l’Algérie (12 points). Un scénario idéal pour aller négocier le nul à Blida face aux Fennecs et se qualifier pour les matches de barrages. A cet effet, imaginer une double confrontation Burkina-Mali pour un ticket historique à la Coupe du Monde ?
Un rêve brisé par la faute personnelle de dirigeants amateurs et incompétents. Comme si tout cela ne suffisait pas, le C.E de la Femafoot actuel a défié tous les Maliens lundi dernier lors de l’émission sportive télévisée sur l’ORTM. Lors du débat sur l’Assemblée générale élective, le représentant du candidat Cissé, Boubacar Monzon Traoré a fui les débats en quittant le plateau. Contre toute attente, le bureau sortant a raté l’occasion de rendre compte au public sportif de son bilan et de ses perspectives.
Baba Cissouma
Source: Match