Le Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel a tenu, du 25 au 27 juin, sa 8e réunion ordinaire. Les travaux se sont déroulés à l’hôtel de l’amitié en présence des chefs d’états-majors généraux des armées des pays du G5 et de plusieurs spécialistes des questions sécuritaires. La cérémonie de clôture de la réunion a été présidée, hier jeudi, par le général de brigade Moïse MININGOU, chef d’état-major général des armées du Burkina Faso et président en exercice du comité de défense et de sécurité du G5 Sahel.
Dans ses mots de bienvenue, le chef d’État-major général des armées du Mali, le général de division Abdoulaye COULIBALY, a affirmé que le phénomène du terrorisme, des conflits de coexistence communautaire, de radicalisation et d’extrémisme violent continuent de se répandre dangereusement dans l’espace du G5 Sahel, sapant l’autorité des États et déstabilisant les territoires directement concernés et les régions avoisinantes.
Le chef d’État-major général des armées a souligné qu’en ce qui concerne l’arrangement technique G5 Sahel-ONU-Commission Européenne, il est nécessaire pour le G5 Sahel de l’exploiter pleinement et d’en tirer parti en attendant l’établissement à long terme d’un modèle de soutien logistique différent pour la force conjointe, y compris hors de la zone d’opération de la MINUSMA.
Le général COULIBALY a souhaité que la présente réunion valorise davantage l’entière disponibilité des Forces armées et de sécurité des pays du G5 Sahel à œuvrer ensemble pour une meilleure gestion des menaces et défis de la région.
Pour sa part, le chef d’État-major général des armées du Burkina Faso, non moins président en exercice du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel, le général de brigade Moïse MININGOU, a affirmé que depuis la septième réunion ordinaire, tenue à Niamey les 25 et 26 janvier 2019, la situation sécuritaire dans l’espace du G5 Sahel a connu une dégradation inquiétante, particulièrement dans le fuseau central.
« Malgré les efforts constants des forces de défense et de sécurité de l’ensemble des pays, auxquels se conjuguent les opérations de notre force conjointe, force est de constater que les groupes armés terroristes et autres groupes criminels organisés qui écument notre espace n’ont pas tari d’imagination ni de créativité en vue de toujours mettre à mal la paix et la sécurité de nos États », a déploré le Général Moïse MININGOU.
Selon lui, l’Institut ACLED (Armed conflict location and event data), spécialisé dans les données sur les conflits armés, a fait savoir qu’entre le mois de janvier et mai 2019, l’espace du G5 Sahel a enregistré environ 5 000 victimes des violences de toute nature.
Le président en exercice du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel a déploré le fait que la cohésion sociale et le vivre ensemble, dans l’espace du G5 Sahel, se soient dangereusement mis à rude épreuve avec comme conséquence la détérioration des liens sociaux et des déplacements massifs des populations.
Il a espéré que les discussions au cours de cette réunion permettront de donner un coup d’accélérateur à la lutte commune contre les forces du mal, et singulièrement contre le terrorisme.
« Nous devons également engager des réaménagements nécessaires et utiles à l’accélération du processus d’opérationnalisation de la force conjointe ainsi que de sa composante police. Les populations de l’espace fondent beaucoup d’espoirs sur notre capacité à les assurer et à les protéger », a déclaré le général MININGOU.
Pour le responsable du Comité de défense et de sécurité du G5 Sahel, le passage en revue du fonctionnement des organes et démembrements de l’axe défense et sécurité permettra de donner des orientations nécessaires en mesure de donner plus de visibilité aux résultats déjà enregistrés.
Soulignons qu’en prélude à cette réunion du Comité de défense et de sécurité, les experts ont, durant deux jours, procédé à un examen minutieux des documents qui ont été soumis à leur appréciation.
PAR MODIBO KONE
Info Matin