Le ministre de l’Industrie et du commerce, Mahmoud Ould MOHAMED, a animé, le vendredi dernier, une conférence de presse axée sur les mesures prises par le gouvernement en vue de stabiliser les prix de certains produits de première nécessité. Il a profité de l’occasion pour annoncer la bonne nouvelle qui concerne la relance de la COMATEX-SA. Cette relance sera une bouffée d’oxygène pour l’économie nationale, en général, et pour la région de Ségou, en particulier.
Le ministre de l’Industrie et du commerce a informé que le gouvernement s’est engagé à payer 600 000 000 FCFA au titre des salaires des travailleurs. Au plan institutionnel, rassure-t-il, l’État, à travers son département, poursuivra les discussions avec la Société COVEC pour reprendre ses actions.
De même, au plan de l’équilibre financier, l’État apportera un appui global de 4,600 milliards pour le remboursement des dettes d’exploitation et des dettes sociales.
« Pour cela, le Gouvernement a décidé de la mise en place d’une administration provisoire chargée de reprendre les aspects sociaux et relancer les activités. Toutefois, l’État conclura un contrat de performance avec la COMATEX-SA pour améliorer la gouvernance et renforcer les capacités financières afin de lui permettre d’atteindre et de maintenir son équilibre d’exploitation », a informé le ministre Mahmoud Ould MOHAMED.
Il a aussi fait savoir que son département poursuivra les discutions avec des investisseurs pour l’ouverture du Capital de la Société pour un partenariat stratégique.
En ce qui concerne la stabilisation des produits de grande consommation, le ministre a déclaré que le Gouvernement avait anticipé à travers l’adoption et le renforcement des mesures d’atténuation de la hausse des prix des produits de première nécessité.
Il a précisé que ces efforts s’étaient traduits par l’octroi de subventions directes à la consommation ou à la production, voire l’abandon des droits et taxes à l’importation des produits comme le sucre, l’huile alimentaire, la viande bovine, le lait, les hydrocarbures, le blé, le gaz butane, la graine de coton, etc.
Des efforts qui ont entrainé une incidence budgétaire évaluée à plusieurs centaines de milliards de nos francs.
« Pour abréger la souffrance des populations, l’État a également pris d’autres mesures d’ordre social visant à soutenir le pouvoir d’achat des populations. Il s’agit notamment de l’harmonisation de la grille salariale, des transferts monétaires aux couches défavorisées, des distributions gratuites de médicaments, de nourritures et d’aliments bétail, le soutien aux entreprises affectées par le COVID-19, l’abandon de la TVA à la consommation de l’eau et de l’électricité pour les tranches sociales », a-t-il rappelé.
Dans la même veine, l’on apprend que le département de l’Industrie et du commerce a engagé des négociations des marges commerciales avec l’ensemble des partenaires économiques réunis au sein des différents cadres de concertation et du Conseil national des prix.
Les différentes négociations ont déjà permis la fixation sans coût du prix des matériaux de construction, du pain et de la farine.
Ainsi, pour éviter le dérapage des prix et lutter contre la spéculation, les structures techniques du département ont accentué la surveillance des marchés. Le ministre a informé que dans le cadre du suivi de l’effectivité des prix plafonds de certains produits de première nécessité fixés dans les cahiers de charges, les brigades de contrôle économiques des structures déconcentrées de la DGCC, déployées en permanence sur le terrain, ont verbalisé des contrevenants à la réglementation en vigueur et procédé à la saisie de plusieurs tonnes de produits impropres à la consommation.
« Durant cette année, les équipes de contrôle ont visité plus de 30.000 points de vente, à travers tout le pays.
Ces opérations ont permis de recouvrer plusieurs dizaines de millions de FCFA au titre d’amendes transactionnelles entièrement versés au Trésor national. En outre, ces équipes ont pu retirer du circuit de commercialisation environ 200 tonnes de produits impropres à la consommation. Il a été procédé, partout où les équipes sont passées, à l’affichage obligatoire des prix plafonds indiqués devant les commerces », a rassuré le ministre.
Il a profité de l’occasion pour expliquer que les prix sur le marché international continuaient d’augmenter à la faveur de la reprise des activités économiques au plan mondial qui s’accompagnaient d’une forte demande des produits de base face à une offre mondiale frileuse. Une situation de hausse qui se répercute sur les prix des produits sur le marché national.
L’on apprend que les prix du riz, du lait, du sucre, de la farine et du maïs sont supérieurs à leur niveau de l’année dernière à la même période. Cependant, le ministre a noté un satisfecit par rapport au prix du mil, du sorgho, des matériaux de construction, des hydrocarbures, du gaz, de la pomme de terre qui sont restés stables ou même à la baisse.
Ainsi, dans le souci d’anticiper sur les menaces que constituent les incertitudes sur les prévisions de la campagne agricole en cours et la crise sociopolitique, le Gouvernement du Mali a marqué son accord pour la réduction de 50% de la base taxable à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire. Cette opération coûtera 18 milliards de FCFA.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin