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Colonel Assimi Goïta, un vrai officier patriote aux commandes du Mali : Il n’est pas un acteur des films de boulevard

Le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, est loin d’être un conspirateur d’occasion surgi de Kati pour devenir un héros d’opérette à Bamako. Qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, force est de lui reconnaître les qualités militaires qui font de lui un meneur sûr capable de défendre sa patrie. Qu’on le considère comme enfant prodige ou comme sauveur providentiel envoyé par le Ciel aux Maliens-et aux Africains-, c’est une question de perception. Ce n’est pas pour rien que ses camarades avec lesquels il a opéré le pronunciamiento du 18 août 2020 l’ont choisi, dans une élégance toute militaire, de le porter à la tête du CNSP. Ce n’est pas non plus par hasard qu’au regard de certaines pesanteurs dont on comprend aujourd’hui les dessous, il a été d’abord chargé des questions de défense et de sécurité pendant neuf mois, pour ensuite prendre carrément, par nécessité patriotique et historique, la direction de l’Etat et de la République. Une vidéo-témoignage, réalisée par un citoyen, qui a connu un partage viral sur les réseaux sociaux ce 25 décembre, dévoile un pan rassurant de l’homme à nos concitoyens. A l’occasion du premier anniversaire de l’investiture du Président Assimi Goïta ce 07 juin 2022, nous republions cet article.

 

« Un vrai guerrier ! », s’exclama mon ami A.M. après avoir visionné la fameuse vidéo diffusée avec frénésie comme un cadeau de Noël, pas de Petit Papa Noël, mais comme un geste de contentement dans notre pays si laïc où les adeptes de toutes les religions se congratulent lors des fêtes de chacun. A une semaine près du nouvel an 2022, le cadeau se pare des couleurs d’assurance et de réassurance pour tout notre peuple certes anxieux, mais déterminé à sauver la patrie commune. Dans la vidéo, un agent aux allures subalternes, sorte d’opérateur technique, sinon d’intendance, fait un témoignage élogieux sur la bravoure du Colonel Assimi Goïta lors d’une mission dont il ne se souvient pas de l’année ; une bravoure, on le comprend aisément, qui dénote d’une grande qualité militaire. Dans son récit tout en souriant, l’homme relate comment le Colonel Goïta, pris en étau avec ses hommes, a mis ses compagnons derrière lui après avoir posté l’un d’entre eux, tireur d’élite, pour faire résolument face aux assaillants qui ne sont jamais, on ne l’ignore pas, des enfants de chœur. L’homme du récit, l’air joyeux, a fait comprendre que le Colonel Assimi Goïta n’est pas n’importe qui, comme pour dire que l’on doit lui faire confiance.

Fait réel ou récit d’un bonimenteur ? La tâche du journaliste est de recouper, de creuser. Surtout que mon ami A.M. me lança : « Mon cher homonyme, ça fait partie des vidéos qui me font croire à un avenir radieux pour notre pays à partir de cette transition. Le Mali est entre de bonnes mains maintenant… »  Mais il faut d’abord confirmer ou informer l’évènement, le fait d’arme. A force de contacts, nous trouvons six autres témoins de ce qui s’est passé dans ce bateau pris dans l’étau des terroristes. – « C’était le 05 octobre 2018. Le combat s’est déroulé de 10 heures à14 heures. Quatre heures de temps dans l’enfer ! Vous comprenez bien ?Nous avons dû faire intervenir les hélicoptères de combat M-35 de notre armée. Bon, terminé, les journalistes, ça ne ferme pas la gueule… Terminé avec vous. Au revoir ! », me lance mon interlocuteur, un participant à l’expédition, et il me tourne le dos. Pas de découragement. Un autre, très étonné, me crie presque : – « Qui vous a appris ça ? » – « La vidéo est sur les réseaux sociaux. C’est vrai ou c’est faux ? », dis-je. Instant de surprise. 

Ah notre chef, Colonel Assimi !

– « Ecoutez, c’est exact, mais ce n’est pas un sujet de demoiselles dansant au cabaret ». – « C’est vrai, mais je ne suis pas non plus une mijaurée jouant dans un théâtre, je suis un journaliste ». – « C’est quoi ce gros mot mijaurée ? » Explication rapide. – « Il paraît que ce jour, vous avez fui, vous vous êtes jeté à l’eau à Koulikoro… » – « Moi ? C’est faux. Ce n’était pas à Koulikoro, mais plutôt dans le village de Toguéré Coumbé qui était encerclé par les groupes terroristes, sous embargo depuis six mois. Personne n’y rentre et personne n’y sort. Vous comprenez bien ? Donc, notre mission était de détruire la base des groupes terroristes et apporter plus de 25.000 tonnes de vivres aux populations. Terminé. » « Comment terminer ? Toguéré Combé n’est quand-même pas dans le bateau ! » « Sacré de Dios ! Vous-là, vous voulez savoir quoi encore ? » – « Dans le bateau le 05 octobre 2018 ? » – « Eh bien, vous êtes bien renseigné, hein ! Bon, nous étions de retour de la mission quand les terroristes nous ont tendu l’embuscade. Le combat a été violent. Ah notre chef, Colonel Assimi ! Dieu merci, nous avons pu sauver la vie des 17 enfants que nous devrions acheminer sur Mopti. Mission accomplie. Terminé… » 

Ce que nous apprendrons en plus, c’est que ce jour du 05 octobre 2018, une cinquante de terroristes  ont été neutralisés, avec saisie de leurs armes de guerre et leurs munitions. Cet épisode des faits d’arme de l’actuel Président de la Transition en cache bien d’autres. Le Premier ministre, Dr. ChoguelKakalla Maïga, rappelait récemment à Ségou qu’avec ses compagnons, il a passé le clair de son temps à combattre les ennemis de la patrie, en risquant toujours sa vie, chaque seconde. Autrement dit, Colonel Assimi Goïta n’est pas un acteur de films de boulevard, encore moins un bouffon jouant dans une saynète de ‘’kotéba’’ au clair de lune dans un village ou au coin d’une rue de Bamako.

Et Farabougou ?

Lancinante question qui turlupine encore beaucoup. Dans notre édition n° 413 (Le National du mercredi, 28 octobre 2020), trois mois après la chute d’IBK et de son régime, nous titrions : « Libération de Farabougou : la stratégie du Colonel Goïta a été payante ». En effet, à la surprise quasi générale de nos concitoyens, la radio et la télévision nationales ont annoncé la libération de ce village où les terroristes étaient comme installés à perpétuelle demeure depuis de longs mois. Le Colonel Goïta avait lui-même mené cette opération.   Il fallait d’abord détruire le blocus des terroristes autour de la localité afin de pouvoir déployer les forces pour assurer la sécurité des populations. C’est ce qui a été fait par les forces spéciales, l’avion militaire ayant mené au préalable les frappes aériennes sur les positions tenues par les groupes terroristes. Les forces conventionnelles ont ensuite pris le relais pour s’installer dans la durée jusqu’à la construction du camp militaire. Ce qui est désormais réalisé et a même permis, il y a quelques mois, au Haut Conseil Islamique d’engager des négociations de paix.

La situation de Farabougou demeure encore tributaire  aux liens des terroristes avec les conflits inter-communautaires, ce qui n’est pas une mince difficulté dont   la gestion doit se faire avec beaucoup de tact et de discernement. Le camp militaire veille, cela va sans dire, sur la protection des populations. Très souvent, d’après les témoignages des habitants, les ravitaillements se font par voie aérienne, parfois par voie terrestre en fonction de la réalité du terrain. Par exemple, nous dit-on, pendant la saison des pluies, les mouvements terrestres deviennent difficiles pour l’armée en raison du fait que c’est une zone inondée. Ce n’est pas tout. Les ponts sont conséquemment des passages obligés et ces infrastructures sont le plus souvent les cibles privilégiées des terroristes qui les détruisent sans état d’âme. D’où les mesures prises par le chef suprême des Armées d’acquérir les aéronefs militaires capables de réussir les opérations dans de zones comme Farabougou et autres sur toute l’étendue du territoire national. D’où aussi la création récente par le Président de la Transition de quatre zones de défense aériennes, qui sont manifestement en train de réduire les capacités de mouvements des terroristes dont certains en sont même à demander maintenant une sorte d’armistice, voire une paix de braves pour leur permettre de revenir à la citoyenneté normale. Fait important qui rassure davantage en cette fin d’année 2021, le dernier conseil supérieur de la défense nationale, tenu récemment, le vendredi 24 décembre, sous la présidence de Colonel Assimi Goïta, son tout premier du genre depuis qu’il assume la plénitude du pouvoir transitoire, est allé dans le sens de la prise de mesures fortes qui préfigurent la reconquête de l’intégrité du territoire national et de la souveraineté nationale. Il ne peut en être autrement au regard de la fin précipitée de l’opération Barkhane, du renforcement de celle de Takuba et du déploiement massif à Gao (principale base militaire française dans le monde) des forces françaises au nom d’une réorganisation de celles-ci dont les dessous sont loin d’être totalement cernés. De toute évidence, il y a désormais aux commandes un vrai officier.

Amadou N’Fa Diallo

Source : Le National

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