L’exécution des projets d’aménagement du district financés par la BM a pris du retard. Une mobilisation générale est donc demandée
L’accompagnement que les institutions financières internationales apportent aux collectivités territoriales constitue une condition essentielle de la progression de notre processus décentralisation, processus engagé depuis bientôt deux décennies. Cet appui permet en effet aux collectivités d’exécuter directement leurs projets prioritaires en se passant des contraintes administratives et financières de l’Etat et en développant eux-mêmes leurs propres expertises dans l’élaboration et l’exécution des projets de développement pour leurs localités.
C’est donc pour répondre de façon efficace et efficiente à des réformes aussi nécessaires aux collectivités territoriales que souhaitées par celles-ci que la Banque mondiale a élaboré et mis en place en 2011 un Projet d’appui aux collectivités locales urbaines du Mali, dont le but est de renforcer les performances des administrations publiques dans certaines grandes villes ciblées.
En juin 2011, le conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé l’octroi d’un crédit de 70 millions de dollars (soit 35 milliards de Fcfa) destiné à financer le Projet cité plus haut et qui porte sur cinq villes : le district de Bamako et les villes de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti. Il faut dire que les capitales régionales ciblées font l’objet d’une attention particulière dans l’optique d’accroître leur compétitivité économique par rapport à Bamako ainsi que leur capacité à capter une plus grande part du mouvement démographique vers les zones urbaines.
Le district de Bamako est pour sa part très concerné pat la composante 2 du projet. Il s’agit à travers cette composante d’appuyer la capitale pour les investissements dans des infrastructures prioritaires, pour la restructuration institutionnelle et pour le renforcement des capacités. Le projet devait aider le District à faire face aux graves problèmes d’inondation qu’il rencontre, à améliorer ses compétences de gestion et à rendre compte de ses activités, par le biais de trois sous-composantes que sont une dotation échelonnée pour la remise en état des voiries et des systèmes de drainage, une dotation de renforcement des capacités et une dotation de restructuration institutionnelle destinée à consolider le District et ses six communes afin qu’ils forment une autorité métropolitaine unique et plus performante.
Pour examiner l’état d’avancement de ces projets, une délégation d’experts de la Banque mondiale et les conseillers de la mairie du district et les services techniques de district et des collectivités se sont retrouvés en conclave à la mairie du district sous la présidence du maire du District.
LA RESPONSABILITÉ ET LA TRANSPARENCE. Pour le maire Adama Sangaré, cette rencontre est d’une importance fondamentale pour sa circonscription, car elle vise à améliorer les conditions de vie des populations à travers les projets financés. Quant à la rencontre, elle vise à évaluer l’état d’exécution des projets, d’identifier les points de retard et de proposer des solutions diligentes à ces points pour une accélération de l’état d’exécution des dits projets. Dans le district de Bamako, la première tranche du projet concerne la construction de voies urbaines notamment la Rue 521 en Commune I, surnommée « Rue Montana » et située à Boulkassoumbougou, la rue 466 et 472 à Lafiabougou. La construction d’un collecteur est prévue au niveau du cimetière de Lafiabougou.
Cependant, a reconnu l’édile, les actions prévues dans cette première tranche ont connu un retard dû à la situation troublée du pays et à certaines lourdeurs administratives. « Après cette réunion, nous au niveau du District allons mettre les bouchées doubles pour rattraper ce retard et exécuter ces importants travaux d’ici la fin de l’année », a promis le maire.
Dans son intervention, l’expert de la Banque mondiale, coordinateur du Projet d’appui aux communes urbaines du Mali, Souleymane Koné indiquera que le projet vise à améliorer aussi bien la fourniture des services que la gouvernance et la responsabilité à l’échelon local dans les zones urbaines du Mali. « Pour accroître la responsabilité et la transparence au sein des collectivités locales urbaines, différentes mesures sont prévues. Un cadre budgétaire basé sur les performances sera mis en place afin d’assurer des transferts de ressources prévisibles à l’échelon local. Les collectivités locales seront soumises à une évaluation indépendante de leurs performances qui sera communiquée au public, et un mécanisme de renforcement des capacités sera établi pour les aider à satisfaire les critères de performances », a précisé Souleymane Koné en rappelant qu’à travers l’amélioration des performances des collectivités locales, la démarche vise à faciliter la vie des pauvres qui bénéficieront de meilleurs services. La démarche s’emploie aussi à faire en sorte que les villes contribuent davantage au développement économique local grâce au développement quantitatif et qualitatif des investissements du secteur public.
L’expert indiquera que le projet a connu du retard dans son exécution. De cela tous les acteurs du projet doivent prendre conscience et chacun est invité à se mobiliser rapidement pour la bonne et diligente exécution du projet.
D. DJIRÉ