A travers un point de presse tenu ce matin à la Maison de la presse, les députés de la 6ème législature ont dénoncé leur exclusion dans la composition du Conseil national de la Transition. Ils menacent, eux aussi, d’entamer des actions d’envergures à Bamako et ailleurs pour intégrer le CNT afin de travailler pour le peuple qui a porté sa confiance en eux.
Faire partie des membres du CNT afin de faire leur boulot d’élus nationaux. Voilà le nouveau combat des députés de la 6ème législature, réunis au sein d’un collectif. Ces députés sont sur pied de guerre après avoir échoué, selon eux, à convaincre les autorités transitoires par des voies pacifiques. A en croire Ely Diarra, l’ancien député élu dans la circonscription électorale de Koulikoro, toutes les discussions engagées avec les colonels au pouvoir ont été soldées par un échec, car ils n’ont pas, selon lui, trouvé une oreille attentive à leur plaidoyer.
Les députés de la 6ème législature avaient recommandé à ce que les autorités transitoires prennent, au-delà des 121 membres prévus par la charte pour le CNT, les députés de la 6ème législature durant la période transitoire. Cette recommandation n’a pas été prise en compte. « Nous condamnons avec la dernière rigueur la non prise en compte de nos suggestions et recommandations par rapport au retour de l’Assemblée nationale au mieux et la prise en compte des députés de la 6ème législature dans le CNT alors que plusieurs de nos circonscriptions ne sont pas représentées », a déclaré le conférencier, Ely Diarra. Sur ce point, Belco Samassekou de Mopti rappelle aux ‘’colonels’’ que « le Mali ne se limite pas à Bamako et Kati ».
D’un ton inhabituel, l’ancien maire de Koulikoro laisse entendre que les membres du CNT nommés par les militaires ne peuvent pas remplacer les députés élus par le peuple. « Le Conseil national de la Transition proposé par la charte de la transition ne peut, en aucun cas, remplacer l’Assemblée national sur le plan sous régional, régional et international », a-t-il insisté. C’est pourquoi, le collectif des députés de la 6ème législature a demandé la reprise du décret de nomination des membres du CNT en incluant des 121 membres, les 147 députés. Ely Diarra n’en décolère et déclare : « Nous ne sommes pas d’accord d’être ignorés dans la construction de notre pays alors que nous avons été élus par ce peuple au nom duquel tout le monde dit se battre ».
Belco Samasseko dit être choquée par le fait que les Maliens qui ont inventé le terme « des députés nommés » par rapport aux 31 élus nationaux de la 6ème législature, soient indifférents de la composition non consensuelle du CNT.
Des actions d’envergures prévues
Le monument de l’Indépendance va encore certainement accueillir des manifestants. Selon Ely Diarra, des manifestations d’envergures seront entreprises à Bamako et ailleurs s’ils ne sont pas écoutés.
L’ancien député élu dans la circonscription électorale de Koro, Hamidou Djimdé, invite les militaires à écouter et à prendre leurs préoccupations en compte. « Ils ont intérêt à nous écouter, à prendre nos suggestions en compte parce que nous n’allons plus nous asseoir et regarder les choses comme ça », a-t-il martelé avant d’ajouter : « nous allons, nous aussi, sortir et revendiquer nos droits. Nous allons nous faire entendre ».
L’ancien colistière de Karim Keïta, Mme Djilla, a, en plus des militaires, jeté des pierres dans le jardin des contestataires contre l’ancien régime. « Le monument de l’indépendance n’appartient pas qu’au M5. Nous allons, nous aussi, le rejoindre et l’occuper pour revendiquer nos droits. Nous n’allons plus nous taire ».
Les conférenciers se sont également dit surpris de voir que ceux qui ont marché contre la trentaine des députés ‘’mal élus’’ acceptent d’être nommés au CNT. Même s’ils n’ont pas cité de nom, ce sont les membres du M5 dont Issa Kaou Djim, Nouhoum Sarr, Adama Ben Diarra, Hamandoun Amion Guindo… qui sont visés.
Boureima Guindo
Source: fasomali