Le Collectif des députés de la 6e législature revendiquant les suffrages exprimés par les électeurs a réclamé, hier mardi, la dissolution du Conseil national de Transition (CNT) pour le rétablissement de l’Assemblée nationale dissoute illégalement.
Hamidou DJIMDE, Belco SAMASSEKOU, Tidiane GUINDO, Amadou Araba DOUMBIA, tous des élus nationaux de la 6e législature étaient face à la presse. Au nom de leur collectif mis en place après le coup d’État du 18 août 2020, ils ont exprimé leur inquiétude quant à l’évolution de la situation socio-politique et sécuritaire dans une déclaration lue par Hamidou DJIMDE.
Pour le Collectif, l’espoir de changement porté par certains Maliens pour un nouveau départ et ayant conduit au coup d’État est en train d’être galvaudé par la confusion orchestrée par la junte. La preuve à ce jour, a indiqué M. DJIMDE, le pays est géré par une multitude de textes de même valeur qui se contredisent.
« La superposition ou la coexistence de trois textes fondamentaux, du jamais vu dans l’histoire du Mali, qui régissent tous en même temps le pays. Il s’agit de la Constitution du 25 février 1992, de l’Acte fondamental du 24 Aout 2020 et de la fameuse Charte de la Transition du 12 Septembre 2020 », a soutenu Hamidou DJIMBE. Si ce n’est pas pour créer un désordre juridico-constitutionnel, poursuit-il, il ne servait à rien de prendre d’autres textes alors que la constitution n’a pas été suspendue.
Outre cette cacophonie, il a affirmé que la 6e législature a été dissoute en violation de l’article 42 de la Constitution du 25 Février 1992. C’est pourquoi il a souligné que le Collectif, dont il est membre, revendique la reconnaissance du droit de vote des concitoyens de ses membres. « Nous demandons à tous les députés de la 6e législature de valoriser le droit de vote de nos concitoyens en choisissant leurs représentants nationaux. Nos bases sont désormais informées que nous sommes en train de réclamer leur droit de représentativité. Unis, nous gagnerons ensemble ce noble combat», a-t-il lancé l’appel tout en annonçant des mouvements de contestation dans les 49 circonscriptions électorales sans de plus de précision. Pour lui, la nature et les autres détails seront déterminés au cours d’une prochaine réunion de leur collectif.
Il a soutenu que l’Assemblée nationale, étant l’émanation de l’ensemble des sensibilités sociopolitiques de la nation tout entière par voie d’élection, doit avoir sa place dans cette transition à travers la diplomatie parlementaire, le vote des lois, la ratification des accords internationaux.
A cet effet, les membres du CNT étant nommés, ne sont pas une émanation du peuple. Par conséquent, cet organe chargé du vote des réformes et des projets de loi pendant la transition ne saurait être un organe législatif crédible. En clair, selon le Collectif, il souffre d’illégalité et d’illégitimité dont les membres sont majoritairement de Kati et de Bamako à l’exclusion du reste du pays. « Nous demandons sa dissolution pure et simple et le rétablissement immédiat de l’Assemblée Nationale de la 6e législature issue du suffrage exprimé par le peuple malien », a déclaré Hamidou DJIMDE.
De son côté, Belco SAMASSEKOU a affirmé qu’en gardant le silence de cette situation qu’elle estime injustice, les responsables du M5, de la CMAS et du EMK prouvent que leur combat n’était pas pour le Mali. «Nous avons compris qu’ils se mobilisaient pour leur intérêt», a-t-elle fait savoir. Le sens des discours de Issa Kaou N’DjIM en est également de la preuve.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN