Le 4 avril 1968, le leader noir américain, Martin Luther King, a été assassiné. Cet assassinat était lié à ses idéologies religieuses et politiques. Le seul combat qui l’animait était la libération du noir, la reconnaissance de ses droits. Ce combat va finalement lui coûter cher puisque cette idéologie ne pouvait que faire des ennemis.
Du 4 avril 1968 au 4 avril 2018, ça fait cinquante (50) ans que le grand leader noir a disparu aux États-Unis. Vu la noblesse de la lutte pour laquelle il a accepté de mourir, sa mort ne passe jamais inaperçue en Afrique comme aux États-Unis ou dans d’autres pays du monde. Ces journées de commémoration sont le lieu de rappeler les hauts faits de l’homme, de faire l’état du rêve qu’il avait eu à faire avant sa disparition. C’est dans cette optique que des milliers d’Américains sont sortis dans les rues le mercredi pour manifester et exiger une amélioration des conditions de vie des noirs. Les discriminations raciales restent encore le sort des noirs américains.
Martin Luther King est né le 15 janvier 1929 en Géorgie. Il sera appelé à la fonction de Pasteur qu’il embrassera avec amour. Grand admirateur de Mahatma Gandhi, le père des indépendances indiennes, le leader américain prônera une idéologie de la non-violence dans ses combats. Martin Luther King était un grand militant opposé à toutes les formes de discrimination, à la guerre au Vietnam voire au capitalisme.
L’exercice de cette fonction de Pasteur sera l’occasion pour King et tous les autres hommes de couleur de fréquenter l’enseignement sans aucune discrimination. En effet, en 1953, lorsque le Gandhi des noirs américains a accepté un poste de pasteur dans l’Alabama, la même année, la Cour suprême a fait sortir une résolution pour mettre fin à toutes les formes de discrimination au sein de l’enseignement.
À la suite de cette décision, les mouvements vont se multiplier aux États-Unis pour réclamer l’égalité, lutter contre les injustices faites aux noirs. L’objectif de ces mouvements était de faire en sorte qu’aucune personne ne soit jugée en fonction de sa couleur de peau. Tout simplement, il s’agissait pour ses noirs américains de mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des noirs.
Martin Luther sera appelé à la tête d’un de ses mouvements en 1955. Un mouvement de boycottage des autobus dont l’objectif reste de mettre un terme aux discriminations qui étaient monnaie courante dans les transports publics à Montgomery. À la suite de ce mouvement, une jeune dame noire sera condamnée pour avoir refusé de céder sa place à un blanc dans l’autobus. Le leader lui-même sera condamné. Mais en 1956, la Cour suprême vote une loi pour interdire toute ségrégation raciale dans les transports publics.
En 1963, Martin Luther King va diriger un mouvement très important de défense des droits de l’homme à Washington. C’est lors de ce mouvement qu’il a eu à prononcer son discours resté célèbre jusqu’à ce jour même si certains pensent qu’il a été improvisé : « I have a dream…) (Je fais un rêve).
En 1964, il est lauréat du prix Nobel de la paix avant d’être assassiné à Memphis le 4 avril 1968. Des funérailles grandioses ont été organisées à son honneur au cours desquelles, plus de 100 000 personnes ont pris part à Atlanta.
Il convient de faire remarquer que des confrontations entre la vision de ce grand leader, ce combattant pour la cause des noirs et celle des dirigeants actuels des États-Unis n’ont jamais cessé de se faire. D’autres ont même vu dans l’élection de Barack Housséini Obama à la tête de cette grande puissance comme réalisation de la vision du leader noir, Martin Luther King.
On se rappelle qu’à l’élection d’Obama, des noirs ont pleuré voyant partout autour de cet homme l’ombre du leader et martyr de la lutte ségrégationniste. En effet, Jesse Jackson, défenseur des droits de l’homme, avait laissé couler des larmes sur son joug le soir de cette élection.
Bien qu’il y ait eu des progrès considérables en matière de défense des droits de l’homme, il convient de faire remarquer que la ségrégation continue d’être une réalité palpable aux États-Unis. Près de 25% des noirs américains vivent au seuil de la pauvreté contre 10% de la population blanche. Au niveau carcéral, il faut noter également que 34% de cette population sont les noirs. Cela dépasse largement celui de la population blanche. Dans les espaces scolaires, la ségrégation continue d’être une réalité et surtout avec la naissance d’un nationalisme acharné dans ces dernières années.
Il importe beaucoup pour les pays africains d’insérer des programmes scolaires entièrement dédiés à l’enseignement de l’idéologie des grands hommes de l’histoire du continent. Des hommes comme Nelson Mandela, Martin Luther King, Patrice Lumumba, Modibo Keita, etc. Ces grands hommes doivent servir de repères pour les jeunes générations.
Fousseni TOGOLA
Source: le pays