Cinq soldats maliens ont été tués et cinq blessés dimanche en milieu de journée lors de deux attaques simultanées dans le centre du Mali, région théâtre depuis le début de l’année de plusieurs attaques attribuées aux jihadistes, ont indiqué les Forces armées maliennes (FAMa).
La double attaque s’est déroulée vers 12H30 (GMT et locales). «Entre Goma-Coura et Diabaly, une mission #FAMa a été accrochée par des terroristes. Au même moment le camp de #Gomacoura a été attaqué à l’arme lourde», a précisé l’armée sur Twitter.
«Au cours de cette attaque, les #FAMa ont enregistré un bilan provisoire de 5 morts, 5 blessés et des véhicules détruits. Côté ennemi, aucun bilan n’est encore disponible. Un renfort y a été dépêché. Les fouilles sont toujours en cours», selon la même source. «C’est un convoi militaire quittant Goma-Coura vers Diabaly» qui a été visé, a déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat un élu local de Diabaly, localité à environ 300 km au Nord-Ouest de Bamako.
«Il est tombé aux environs de midi dans une embuscade. Il y a quatre pickups et un BRDM (véhicule blindé) portés disparus», a ajouté cet élu, expliquant que les habitants de cette zone du cercle de Niono, dans la région de Ségou, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne, vivent «la peur au ventre».
Au moins 24 soldats maliens avaient été tués à la mi-juin dans une embuscade attribuée aux jihadistes dans la localité de Bouka Wéré, au Sud-Est de Diabaly. Le 26 janvier, le camp de Sokolo, également dans le centre du Mali, avait été l’objet d’une attaque qui avait coûté la vie à 20 soldats, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda.
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l’apparition en 2015 d’un groupe jihadiste dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté, et rejoint le GSIM dès sa création en 2017.
Ces violences se sont étendues aux pays voisins, Niger et Burkina Faso. Aux attaques jihadistes se mêlent des affrontements entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense», notamment en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels «dozos». Les relations entre l’armée et certaines communautés du cercle de Niono sont en outre tendues depuis le début de l’année.
Un rapport de la Minusma, la Mission de l’ONU au Mali, a accusé en avril l’armée malienne d’être impliquée dans la mort d’au moins une cinquantaine de personnes dans le cercle de Niono entre janvier et avril. Ce rapport note «avec inquiétude l’implication de plus en plus croissante des FDSM (forces de sécurité et de défense) dans des violations de droits de l’Homme» dans cette zone.
Le Figaro