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Cinéma : Souheil Ben Barka choisit Bamako pour la première du film «de sable et de feu»

Plusieurs personnalités ont été invitéesà cette première mondiale qui a eu lieu dimanche au Ciné Babemba en présence du chef de l’Etat et de son épouse

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et son épouse étaient dimanche parmi les témoins oculaires de la première mondiale du dernier long-métrage de docu-fiction de Souheil Ben Barka. Intitulé «De sable et de feu, une histoire d’amour», sa projection a attiré du beau monde à la salle Magic-ciné de Bamako: membres du gouvernement, diplomates, réalisateurs, ressortissants de Tombouctou et bien sûr des journalistes.
Le film est inspiré d’une histoire vraie, celle de deux amants : un espion espagnol et une aristocrate anglaise. Située entre 1802 et 1818, c’est l’histoire épique d’un officier de l’armée espagnole et conspirateur de génie. Missionné par l’Espagne, Domingo Badia, alias Ali Bey El Abbassi, va rencontrer Lady Hester Stanhope, une aristocrate anglaise, plus connue sous le nom de Meleki, et ils vont vivre ensemble un destin hors du commun qui bouleversera le Moyen-Orient.


En une heure et 50 minutes Durand, Souheil montre que l’extrémisme violent en islam n’est pas l’apanage de notre temps. Le drapeau noir avec des écritures en arabe, la ville de Palmires en Syrie, récemment fief du Kalifa de l’Etat islamique, les tueries de masse, bref, le spectateur a l’impression de vivre un condensé des images des évènements de ces dernières années. Pourtant l’histoire a bien lieu au 19ème siècle.
Le héro, Ali Bey, rêve de renverser le Sultan du Maroc afin de s’emparer du trône mais n’y arrive pas car rappelé par le Roi d’Espagne. Il décide de tourner vers le Général Napoléon et son ministre des Affaires étrangères Talleyrand de France.

Ce dernier, malgré le doute qu’il a, est néanmoins impressionné par le génie de l’espion. Au fond, le film montre que depuis toujours les puissances étrangères sont prêts à tout, même renverser le pouvoir d’un autre État pour sauvegarder les intérêts de leur pays. Lors de la conférence de presse, qui a eu lieu samedi dans un hôtel de la place, le réalisateur maliano-marocain est revenu sur l’origine de ce scénario. C’est un de ses coproducteurs espagnols qui a parlé de l’histoire de Ali Bey à Souheil Ben Barka. Le metteur en scène a alors commencé à lire un livre sur ce personnage, mais qui racontait surtout l’histoire d’un homme en mission au Maroc et qui appréciait simplement la manière dont il était reçu par le Sultan Moulay Slimane. «J’ai tout de même continué mes recherches sur Ali Bey et son époque avec tous les chamboulements politiques, scientifiques». Au nom du gouvernement, la ministre de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, a rendu hommage à ce cinéaste originaire du Mali.

Avant la projection, de nombreuses personnalités se sont exprimées. Le président de l’Union nationale des cinéastes du Mali (UNCM), Salif Traoré, a félicité et remercié Souheil Ben Barka pour avoir choisi le Mali pour la première de son œuvre. Au nom de ses collègues, il apprécie à sa juste valeur la présence du président de la République à cette projection. Les réalisateurs maliens ne sont pas surpris par cette marque de sympathie de IBK, car le président qui a créé le Fonds national de la cinématographie et a promis d’y mettre 6 milliards de nos francs. Quant à Yaya Sangaré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, il a déclaré que ce film est historique et d’actualité. Souheil BenBarka est né à Tombouctou en 1942. Il passe son baccalauréat au lycée Terasson de Fougères, actuel lycée Askia Mohamed de Bamako. Il bénéficie d’une bourse pour Rome en Italie.
Alors qu’il préparait le concours d’entrée à l’Ecole polytechnique de Milan, il est tombé par hasard, dans les rues de Rome, sur le tournage d’une scène du film 8½ de Federico Fellini. En 1966, il est reçu premier au concours d’entrée au «Centro Sperimentale di Cinematografia» de Rome, dans la section mise en scène. Brûlant les étapes, il devient quelques mois plus tard assistant de Pier Paolo Pasolini pour son film Œdipe Roi. Il s’installe au Maroc en 1970 et, à partir de 1972, produit et réalise 8 longs métrages, une dizaine de documentaires, plus de 200 films publicitaires. Souheil Ben Barka tourne son premier long-métrage, Les Mille et Une mains, en 1972, puis La Guerre du pétrole n’aura pas lieu, en 1975.
En 2004, il était l’invité principal de la Semaine nationale du film africain de Bamako (SENAFAB). Un festival au cours duquel certains de ses longs métrages ont été projetés aussi bien à Bamako qu’à Tombouctou. Pendant ce séjour, il a été fait Chevalier de l’Ordre national du Mali. L’an dernier, il revient à Bamako, où il reçoit des mains du président IBK, la médaille du Commandeur de l’Ordre national du Mali. Malgré ses 77 ans, Souheil veut faire un film en collaboration avec un réalisateur malien. C’est en tout cas son souhait le plus ardent.

Youssouf
DOUMBIA

Source: L’Essor-Mali

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