C’est une saison des prix 2022 d’une abondance vertigineuse. Après avoir gardé sur leurs étagères pendant un an, coronavirus oblige, les studios hollywoodiens qui ont du stock, déversent dans les festivals du monde entier, les films susceptibles de récolter des nominations et des statuettes.
Il ne se passe pas une avant-première sans que les experts de la presse spécialisée, de Hollywood Reporter à Variety, n’adoubent un nouveau favori ou élément perturbateur. Entre les poulains qui devaient sortir en 2020 et ceux de 2021, la compétition, qui se conclura avec la cérémonie des Oscars le 27 mars, est féroce et glamour.
C’est ainsi que se présentent les enjeux des Oscars de 2022. Malgré cela, un seul film du continent africain, à savoir «Le Dernier refuge» de notre compatriote Ousmane Samassékou a pu trouver une place. Il est nominé pour l’Oscar du meilleur long-métrage documentaire.
Le long-métrage documentaire fait son chemin à travers le monde avec des dizaines de sélections et trophées dans les festivals, et il vient de remporter le Tanit d’argent au JCC Carthage Film Festival au début du mois de novembre. Pour sa première sortie, «Le dernier refuge» du réalisateur malien avait remporté la plus haute récompense du prestigieux CPH:Dox, le Festival international du film-documentaire de Copenhague.
Le long-métrage en compétition de 85 minutes était notre principal porte étendard du cinéma malien au 27è Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui s’est tenu en octobre dernier. En juillet dernier, il avait obtenu le Grand Prix du Festival CPH:DOX, en Suède. C’est un documentaire poignant sur les utopies, la mélancolie, la résignation et le courage des candidats à l’émigration.
Il aura fallu plus de deux ans et demi pour achever «Le dernier refuge», son second long métrage. C’est un film qui est comme une sorte de huis clos dans la maison des migrants de Gao aux confins du désert. Un lieu où se croisent des individus prêts à tenter la traversée du Sahara et de la Méditerranée et ceux contraints au retour qui ont échoué.
Le réalisateur a déclaré à la presse que les Oscars constituent une sorte de «Coupe du monde du cinéma». C’est quelque chose d’incroyable pour un jeune talent du continent, parce que ça inspire d’autres jeunes et ça leur montre que c’est possible. Et là, on a la confirmation qu’on fait partie des qualifications et l’équipe est en train de bosser pour qu’on puisse être dans la sélection, a confié le réalisateur.
Y. D.
Source : L’ESSOR