On refuse la dépouille de l’homme qui a épousé une femme d’une autre ethnie que la sienne. Les protestataires sont peut-être des ’’Duga’’ , les charognards (qui ‘’consomment ‘’ la chair de leurs semblables) évoqués par la troisième réalisation du burkinabé Abdoulaye DAO associé avec son compatriote Hervé Eric Lengani (après la série tv ‘’les éléphants se battent ’’ et ’’ une femme pas comme les autres ‘’).Le samedi de la mi-juin 2019 au cinéma Magic on a vu que la création dépeindre les tribulations d’un ami vrai qui n’arrive pas a accompagner le défunt Pierre Coulibaly à sa dernière demeure . Personne ne veut le porter en terre.
Le spectateur est interloqué et envahi d’émotion. Des images liminaires du film surgissent des aboiements dans la nuit. ‘’Les forces ‘’ traversent le temps et l’espace pour atteindre les corps et les âmes .Un monde ésotérique . Tragi – comique, pitié, suspense et drame sous tendent le film d’une heure trente minutes inspiré d’une réalité rapportée au réalisateur. Naissance et mort ponctuent notre vie dans une symbolique qui prend en compte l’enfant et…… le cadavre, comme pour signifier l‘éphéméride de la vie ; le premier -qui est source d’espoir -n’est pas toujours le bienvenu est souvent abandonné. Le corps du défunt peut être rejeté, balloté d’abord de morgue à la lisière du village et aussi d’église a mosquée sans avoir trouvé lieu de repos eternel. On lui reproche de s’être converti à une religion autre que celle de ses descendants directs. Et les humains, tant pour les vivants que pour ceux sur le départ sont d’une cupidité impitoyable et sans état d’âme. Heureusement qu’il arrive que la conscience prenne le dessus. CINEMA D’INTEGRATION. Outre Alhassane Diombélé le représentant du ministre de la communication chargé des relations avec les institutions de la république , on notait parmi les spectateur de ce 15 juin 2019 , le ministre de la cohésion sociale , de la paix et de la réconciliation nationale qui n ‘a pas manqué de féliciter le réalisateur et trois des comédiens burkinabés en séjour a Bamako et Ségou . Dans une autre vie Serge Henri a courtisé l’employée de maison (‘’52 ‘’ selon certains) , dans ‘’Duga’’les charognards il a interprété le rôle du prêtre illuminé , l ’actrice rendant le rôle de la veuve éplorée est aussi la, de même que l’incontournable Abdoulaye Komboubri jouant le personnage de Gouda-tout goujat qu’il soit- le chauffeur du mini -car « Boromo pressé » transformé en corbillard pour donner « Dieu est grand ». Le film qui relate les travers de la vie est selon le ministre Lassine Bouaré « une hymne à la cohésion sociale et au vivre ensemble » . L’invité de marque sait aussi que le Mali et le Burkina Faso sont en proie à une agression extérieure accentuée par ce qui seraient des conflits intercommunautaires. Enfant de la presse communautaire, le promoteur de radio « Foko »sur les 106 .1Mgz et du journal « le Ségovien » en 4eme région est l’initiateur de la projection, notre confrère Moustaph Maiga en plus de conseiller la communication d’entreprise est un dirigeant sportif dont l’arc ne manque point de corde .Il est aussi investit dans la promotion culturelle dans la capitale des balanzans à travers le prix « Homme de l’année » par exemple. C’est grâce à son entregent que les cinéphiles de Ségou et Bamako ont pu apprécier ‘’Duga’’ qui a remporté le prix de l ’Uemoa au dernier Fespaco de Ouagadougou et le prix du public dans un festival a Angers en France. En définitive la collaboration Moustaph Maiga – Abdoulaye Dao s’avère non seulement un facteur sous régional de promotion culturelle mais aussi une dynamique de rapprochement des peuples dans un esprit de paix et de cohésion sociale. Une démarche à soutenir d’autant plus que les films africains en général et ceux primés au Fespaco en particulier sont rarement vus par les cinéphiles maliens .
Moise TRAORE(0rtm) motra3000@yahoo.fr
Source: mali24