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Chronique satirique : Un migrateur nommé Dioncounda

A y regarder de près, l’agenda du président de la transition courant mai n’a rien à envier au tour du monde de l’explorateur Magellan. Voyons un peu ensemble ce que c’est… dioncounda traore mopti sevare

Je crains qu’un juge, par les temps qui courent, ne me réserve le sort de BoukhariDaou en décrivant le président de la transition sous les traits d’un pigeon voyageur ou d’un oiseau migrateur. Mais réflexion faite, je sais que je trouverai des avocats pour expliquer au tribunal qu’en langue française, il existe des figures de style qui, comme l’image ou la métaphore, permettent d’exprimer sa pensée sans être pris au sens premier.

Or donc, le migrateur présidentiel (j’ai omis le mot « oiseau », pas vrai ?) a entamé son périple, en fin de semaine dernière, par le Tchad. Vous vous souvenez sans doute que Procès-Verbal avait attiré l’attention du bon peuple sur la faute diplomatique malienne qui avait consisté à ne pas décorer ni à envoyer un représentant gouvernemental aux obsèques des 31 soldats tchadiens morts dans le massif des Ifoghas. Eh bien, Dioncounda Traoré a attendu que les gens oublient un peu la chose pour procéder aux réparations nécessaires. Ainsi, à Ndjamena, il s’est rendu avec un plein panier de médailles en l’honneur des défunts tchadiens. Il en profitera pour dire tout le bien qu’il pense du président Idriss Déby, lequel, profitant du vacarme que profit la chasse anti-jihadiste au Mali, est en train de régler ses vieux comptes avec ses opposants politiques.  Bien sûr, après avoir épaulé si vaillamment la France dans le désert malien, Déby peut inventer, comme feu Sékou Touré, un complot par semaine sans risquer de rappel à l’ordre !

A son retour à Bamako, Dioncounda reprendra aussitôt l’avion pour Bruxelles. Vous l’oubliez peut-être, mais là se tient, le 15 mai, la conférence des amis du Mali.  Qui parle d’amis d’un Etat, parle d’argent, un Etat n’ayant que des intérêts. Il est, en fait, demandé aux bailleurs de fonds et aux généreux donateurs mondiaux de mettre sur la table quelque 2800 milliards de FCFA – excusez du peu! Cet argent, c’est l’équivalent de deux ans de budget malien.Dioncoundaa de bonnes chances d’obtenir gain de cause puisque depuis le départ forcé des jihadistes, le désert malien recommence à faire rêver les touristes et investisseurs occidentaux.

Juste après avoir fait le plein de dollars à Bruxelles, le voyageur national (je n’ai pas dit« pigeon », hé!) s’amène à Paris. En petit comité, il jouera, là, un peu de balafon mandingue pour le libérateur François Hollande.Quelqu’un m’a dit qu’à ses heures perdues, Dioncounda chante aussi bien que feu Bâ Zoumana.Si c’est vrai, il devrait chanter quelques mélodies aux oreilles de Hollande…Mais le programme officiel prévoit qu’il assiste, en présence de l’Ivoirien Alassane Ouattara, à la remise à François Hollande du prix HouphouëtBoigny pour la Paix. L’Unesco a décidé d’attribuer ce prix à Hollande pour avoir si promptement botté les fesses à Iyad Ag Ghali et consorts  et restauré la paix dans tout le sahel envahi par cette horde satanique qui prétend agir au nom d’Allah.

On voit bien qu’à 70 ans passés, Dioncounda, après cet éprouvant périple, aura besoin d’un petit contrôle médical, n’est-ce pas ? Surtout que les bâtons de Yerewolo Ton ont laissé des traces sur son visage. Le cher président se reposera donc un peu à Paris, histoire de rendre grâce à Dieu d’avoir survécu au bâton des politiciens et au sabre des jihadistes.

 

Tiékorobani

 

Source: Procès Verbal

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