Le soleil de ce lundi 17 février 2025 brûlait déjà fort sur la terre poussiéreuse de Bilali-Koto, petit village du Cercle de Kéniéba, lorsqu’une forte délégation ministérielle y posa le pied. Menée par le ministre des Mines, le professeur Amadou KÉITA, et accompagnée de la ministre de l’Environnement ainsi que de celle de la Promotion de la Femme, cette visite officielle se voulait un geste de compassion, mais aussi un appel à la responsabilité collective.
Bamada.net-Trois jours plus tôt, le 14 février, une mine artisanale s’était effondrée sur des dizaines de travailleurs, pris au piège sous les décombres d’une terre qu’ils espéraient prospère. Le bilan est lourd, tragique : une cinquantaine de morts, en majorité des femmes. Une fois de plus, l’or a coûté la vie à ceux qui le cherchaient.
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Les ministres, le regard grave, ont parcouru les villages endeuillés de Talako, Bilali-Santo et Bilali-Koto. Dans chaque famille éplorée, ils ont porté la voix du président de la Transition et de toute la nation malienne. « Nous sommes ici pour partager votre douleur, mais aussi pour dire que cela ne doit plus jamais arriver », a déclaré le ministre KÉITA, la voix empreinte d’une émotion contenue.
Les familles des victimes, meurtries, ont accueilli les condoléances officielles avec une dignité poignante. « Cette promptitude à venir à nous, deux jours après cet accident, nous réconforte, nous apaise et nous rassure. Ce geste ne peut ressusciter les morts, mais il diminue notre souffrance », a confié le coordinateur des chefs de village.
Dès l’annonce du drame, une réunion de crise avait été convoquée en urgence par le ministre des Mines. Autour de la table, les représentants des ministères de l’Environnement, de l’Administration territoriale et de la Protection civile. Une question s’imposait : comment prévenir de telles catastrophes ?
Ce drame, comme tant d’autres avant lui, pose avec acuité la problématique de l’exploitation artisanale de l’or au Mali. L’absence de réglementation stricte, le non-respect des normes de sécurité, la précarité des infrastructures et la pauvreté qui pousse des milliers de personnes à risquer leur vie sous terre… Autant de facteurs qui, combinés, transforment ces sites en bombes à retardement.
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Alors que la poussière retombe sur Bilali-Koto, une interrogation demeure : cette tragédie servira-t-elle enfin d’électrochoc pour repenser l’exploitation minière artisanale ? Ou faudra-t-il attendre la prochaine catastrophe pour que les résolutions prennent un sens concret ? Le sort des chercheurs d’or maliens est suspendu entre espoir et fatalité. Il appartient désormais aux autorités d’inscrire cette énième tragédie dans la mémoire collective comme le point de départ d’une réforme nécessaire.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net