Pokémon Go ! C’est le phénomène planétaire du moment. C’est à y perdre à la fois son japonais, son américain, son latin … et même son mandarin ! Un tour sur la Toile, et vous vous rendrez compte de l’engouement que suscite ce jeu hors normes partout au monde et dans toutes les tranches d’âge.
Selon de nombreux sites spécialisés que nous avons pu visiter, l’application Pokémon Go a été lancée le 6 juillet par la start-up américaine Niantic, ancienne filiale de Google et en collaboration avec le japonais Nintendo. Il faut d’ailleurs rappeler que, à la base, Pokémon est un jeu vidéo de la marque Nintendo. Les premières versions japonaises sont lancées en 1996, mais n’arrivent en Europe qu’en 1999. Ça, c’était pour l’histoire ! Pokémon Go a d’abord été lancé gratuitement sur les stores Android et IOS aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, et a depuis atteint l’Europe, en commençant par l’Allemagne.
Le succès est si foudroyant que l’action de Nintendo a littéralement explosé à la bourse de Tokyo : +120%. Lors de la première semaine, le jeu a été téléchargé 7 millions de fois et généré 14 millions de dollars de recettes. Selon les toutes dernières statistiques, le curseur des téléchargements indique 75 millions. Vertigineux ! Le principe du jeu est d’une simplicité déconcertante : Il s’agit, pour l’utilisateur du nouveau jeu, d’attraper des Pokémon, mot magique formé de la combinaison de «Pocket» (poche) et «Monsters» (monstres).
Les monstres ainsi capturés, qu’on peut par la suite dresser et nourrir, sont enfermés dans des Pokéball, espèce de boules de petite taille rouge et blanche qui permettent de les transporter. Pour attraper des Pokémon, le joueur doit sortir de chez lui et marcher, ce qui change de la sédentarité maladive inhérente à la plupart des jeux vidéo. Grâce à la géolocalisation et à l’appareil photo du smartphone ou de la tablette, l’application guide les pas du joueur, en lui indiquant où trouver des Pokémon dans le coin. Selon les explications du spécialiste – et je n’en suis pas un – quand l’un d’eux surgit à l’écran, il apparaît dans l’environnement qui entoure le joueur. « Cela peut être dans la rue, un restaurant, une bibliothèque, une rivière ou encore sur une poubelle. C’est drôle, et il faut s’attendre à tout, une des raisons pour laquelle l’application est devenue virale en si peu de temps ». Une partie de chasse aux monstres peut vous amener à faire le tour de la ville pour la simple raison que vous devez faire des recharges de Pokéballs (l’engin qui nous permet d’attraper les Pokémon) et éviter les crises d’angoisse. « Rien n’est plus frustrant que de trouver un Pikachu sans rien avoir pour l’attraper ». Ces accessoires indispensables sont disponibles dans des Pokéstops ; il s’agit de zones bleutées qui s’animent dès que vous les approchez de près. En règle générale, les Pokéstops sont associées à des stations de métro, des monuments ou encore des statues bien visibles à l’écran. Il suffit de cliquer et de faire tourner le cercle qui s’affiche pour obtenir des Pokéballs.
Le jeu autorise aussi une séquence de pêche aux œufs qui pourront éclore en marchant deux, cinq ou dix kilomètres après les avoir placés dans l’incubateur disponible dans votre inventaire. En allant visiter de nouveaux quartiers, vous tomberez sur des Pokémon plus forts et plus rares que vous ne voyez jamais à côté de chez vous. En terme purement commercial, 250 millions de jeux ont été écoulés depuis le lancement et de nombreux produits dérivés ont suivi, comme une série animée, des films animés, des cartes à jouer, etc. Des produits auréolés de succès, qui font vivre la «Pokémania», l’engouement fanatique lié au phénomène. Une chose est sûre, avec la nouvelle application, la folie Pokémon a encore de beaux jours devant elle. Toutefois, il faut savoir raison garder et pondérer cette folie par un indice de risque. En effet, même si aucun incident mortel n’a pas encore été signalé, des cas de chûtes et autres types de situations dangereuses sont déjà répertoriés à travers le monde. D’un point de vue purement technique, Adam Reeve, ingénieur belge travaillant à l’analyse des risques de la cybercriminalité, a dévoilé d’importantes lacunes liées à la protection des données. Il explique que l’application exige l’accès à des informations personnelles, grâce au compte Google, peut envoyer des mails à notre place ou encore effacer nos documents Drive. Niantic a déjà réagi en annonçant une erreur et en effectuant une mise à jour pour la rectifier. Google, par contre, a démenti avoir les capacités d’intrusion citées par l’ingénieur. Laissons-nous gagner, à notre tour, par la chasse aux montres… mais restons quand même Zen !
Serge de MERIDIO
Source: Inf@sept