Le mercredi 18 janvier dernier, la barbarie a sévi au cœur de la Cité des Askias sous la forme d’un attentat-kamikaze à la voiture piégée dans l’enceinte du camp de regroupement du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC).
Loin d’ébranler le Mali et le monde civilisé, l’entreprise lâche et perfide des terroristes a, bien au contraire, contribué à renforcer l’unité nationale du Mali d’une part, et resserrer les liens d’amitié, de solidarité et de sympathie autour. A vu d’œil, le « dividende » de la boucherie de Gao est exponentiel à la meurtrissure qu’elle était supposée causer au sein de l’opinion nationale et internationale. Pour les auteurs, coauteurs et complices du carnage de Gao, ce ne fut que peine perdue ; il en faudra plus – et Dieu Lui-même ne le voudra pas – pour atteindre les Maliens. Il est indéniable qu’ils souffrent de ce qui est arrivé, mais ils ne se laisseront pas abattre par ceux dont le projet de société tient en deux mots : la mort. En atteste les quatre dernières lignes du premier couplet de leur hymne national qui stipule que :
Si l’ennemi découvre son front Au dedans ou au dehors Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourir.
Cette foi, le Chef de l’Etat l’a clairement réaffirmée dans son adresse à la nation le jour de l’attentat et lors de son déplacement à Gao le lendemain. Ton volontairement martial mais pas va-t’en guerre, le Président IBK s’est fait fort de rappeler aux terroristes que leur entreprise est vaine et vouée à l’échec. Et il les a avertis : « Nous vous vaincrons ». Ce, d’autant plus que le « mérite » de la lâcheté aura été triple :
– Provoquer l’électrochoc au sein de tous les segments de la Nation dont une large partie somnolait malheureusement et avait du mal à accepter qu’elle vivait dans un pays en état de guerre depuis l’occupation de 2012 ;
– Réussir l’union sacrée autour du Mali, ce pays qui nous a tout donné, que nous aimons tant et pour lequel nous nous battons tous parfois en utilisant des armes qui éparpillent notre énergie et nos moyens ;
– Rappeler aux ex-groupes rebelles de la CMA que le Mali est leur seul et unique partenaire et non pas leur adversaire. Et que leur attitude « un pied dans l’accord, un pied dehors » est tout simplement suicidaire. Et que plus vite Kidal et chaque centimètre du territoire national retourneront dans le giron du Mal, mieux ça vaudra pour tout le monde.
Tout le monde devrait comprendre dorénavant que nous perdons immanquablement à nous tirer dans les pattes les uns les autres. Ce qui convient, c’est de faire un tir groupé, un tir de barrage sur le monstre hideux, l’éradiquer, l’anéantir et extirper ses métastases de notre pays et de tous les terreaux qui le fécondent. Ceci, nous devrions le faire avec détermination et méthode, avec le même zèle que nous utilisons malheureusement dans nos joutes et oppositions partisanes. J’aime à citer l’exemple d’un pays africain où, dans l’âme, tout le monde est militaire, policier, gendarme et membre du parti national. Ce faisant, la collecte de l’information utile à l’action est chose aisée ; même dans une botte de foin, l’ennemi est vite repéré, dénoncé et neutralisé. Nul ne nous en voudra de procéder à des assassinats ciblés de terroristes comme le font américains, français, britanniques, israéliens… C’est le prix à payer pour restaurer la souveraineté de notre pays sur son territoire. A condition, bien entendu, que les forces étrangères engagées à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme jouent franc jeu.
Serge de MERIDIO
Source: infosept