De l’Antiquité à nos jours, chaque génération d’humains a livré des guerres pour sa survie ou son prestige, inventé ses armes de guerre et élaboré théories et stratégies de guerre. L’Egypte Ancienne, Rome, la Grèce, les Croisades, les Gaulois, les Mérovingiens, les Francs et Gaulois, les Barbares, les Conquistadors, les Ottomans, les conquêtes coloniales et plus près de nous, les Deux Guerres mondiales, les guerres de libération…, sont associés à des confrontations plus ou moins violentes, longues, désastreuses, sournoises… qui ont marqué durablement l’histoire de l’humanité.
Nous connaissions déjà les guerres par surprise, les guerres d’usure, la « blitzkrieg », aussi la « drôle de guerre »… et même la Guerre froide et toutes les autres formes de guerres idéologiques. Nous connaissions aussi des épisodes célèbres des guerres restés à la postérité : la Guerre de Troie, la Guerre de cent ans, Waterloo, la Guerre des tranchées, Verdun, Pearl Harbour, le Jour le plus long, Hiroshima, Nagasaki, etc.
Nous connaissions enfin la guerre des Etoiles où, au plus fort de la Guerre froide, les Grands jouaient à se faire peur, à travers une course effrénée aux armements, et par voie de conséquence, à entrainer dangereusement l’humanité au bord du précipice nucléaire. Heureusement, la doctrine de l’époque privilégiait plus la dissuasion que la confrontation. Nous étions aussi plus sur le terrain des guerres dites classiques ou conventionnelles où les armées protagonistes étaient connues et, à peu de choses près, on pouvait estimer la force de frappe de l’adversaire. Aujourd’hui, la donne a changé du tout au tout. César, Sun Tzu, Vo Nguyên Giap et tous les stratèges militaires doivent se retourner dans leurs tombes. La guerre moderne, déjà asymétrique, se livre maintenant dans le cyberespace. Pas besoin de Kalach, de RPG, de lance-roquettes, de missiles balistiques à courte, moyenne ou longue portées pour faire mouche. L’attirail du fantassin des temps modernes se limite à un ordinateur connecté à l’Internet, sa science et du temps, juste du temps pour « kracker » des mots de passe, s’introduire dans des programmes informatiques civils et militaires, « contrôler » ses programmes ou introduire des « vers » dans des programmes « ennemis » pour les mettre hors d’usage. C’est un secret de polichinelle
qu’Israel tente, avec des fortunes diverses, à défaut de détruire le programme nucléaire iranien,
de l’« escargoter ». Et de façon plus radicale, à assassiner les scientifiques iraniens.
A côté des Etats dont certains admettent du bout des lèvres qu’ils ont une armée préparée et disponible pour la cyberguerre, il y a des individus célèbres ou anonymes qui, pour telle ou telle raison, sont des Hacktivistes pour qui s’attaquer aux citadelles les mieux protégées est un jeu d’enfant. De ceux-là, les Anonymous, ces petits malins qui connaissent tous les coins et recoins du Cyberespace et qui s’amusent à jouer des tours aux Grands. Il y a aussi ces cybercriminels qui s’attaquent à l’économie mondiale pour la piller et exploiter toutes ses failles.
Mais le lendemain des attentats de Paris ont jeté une lumière nouvelle sur ces cyberdjihadistes qui oeuvrent pour le compte de l’Etat Islamique qui ont lancé une opération d’envergure : #opFrance (Opération France). Ils sont redoutables et ne ratent pas leurs cibles. Ils font mouche à tous les coups. Les Etats restent tétanisés face à cette nouvelle guerre qui n’obéit à aucune règle. Les coups peuvent être portés en dessous de la ceinture ou partout ailleurs. Ils peuvent être aussi décochés à tout moment. Pour ces nouveaux fantassins, la fin justifie les moyens. « A la guerre comme à la guerre ! ».
Serge de Méridio