Human Right Watch accuse de violations des droits de l’Homme, le gouvernement réagit, et sans désemparer, les FAMa poursuivent inexorablement leur montée en puissance confirmée par la rareté des attaques des camps ou des convois de ravitaillement, une quasi absence de combat frontal qui pouvait durer des heures entre des terroristes et notre armée. Ne subsistent plus que des attaques et assassinats lâches et barbares contre de paisibles populations civiles sans armes.
Comme par enchantement, l’absence de la force française Barkhane a-t-elle mis en sécurité notre armée ? Ainsi, après le Burkina Faso, qui emboîta le pas au Mali, le Niger tente de se libérer du joug de la dépendance. La journée du mercredi 26 Juillet 2023 a été marquée par un coup d’Etat au Niger où le peuple avait plusieurs fois manifesté pour le départ de la force française Barkhane du Niger où celle-ci a trouvé refuge après le Mali. Depuis le 14 janvier 2021 où les Maliens de l’intérieur et de la diaspora ont manifesté un soutien massif au pouvoir de transition en réponse à l’imposture des autorités françaises, c’est un nouvel ordre mondial qui se dessine à partir du Mali d’Assimi Goïta. La force française Barkhane est devenue un souvenir au Mali. Les FAMa retrouvent leur mobilité sur le territoire national sans se référer à priori à des supérieurs français, qui acceptent ou refusent selon les humeurs du moment. Plusieurs sanctuaires des extrémistes ont été détruits sur le territoire, dans le centre, le nord-Ouest et le nord-Est.
A l’image de l’énigmatique zone de Moura, sanctuaire des extrémistes présentés comme des djihadistes dont le rêve est de faire renaître la Dina de Sekou Amadou, d’autres sanctuaires moins célèbres ont été détruits par les FAMa, des extrémistes neutralisés, des armes, des munitions et des matériels de fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI) récupérés.
Comme en Centrafrique ou au Congo, le Mali est sur le banc des pays de l’OTAN dont les intérêts sont menacés dans le nouvel ordre mondial en gestation. Ils accusent de pactiser avec la Russie sans se rappeler qu’ils ont tout mis en œuvre pour empêcher le Mali de s’armer pour assurer sa propre défense. Que peut faire face à des extrémistes sans foi ni loi qui viennent occuper des villages et imposent leur ordre, défiant toutes les lois de la République?
Nous avons recoupé et fait confirmer cette information de quasi embargo sur le village de Djondjori dans le cercle de Teninkou, région de Mopti, où depuis plus de deux mois, selon nos sources, des hommes armés imposent leur loi, empêchent l’accès au village et interdisent aux habitants de sortir. Ces derniers sont empêchés de s’approvisionner ou de vaquer à leurs occupations quotidiennes faites de travaux champêtres, élevage et de pêche. Des négociations sont en cours, «nous voulons donner une chance à ces négociations d’aboutir, pour lever l’embargo», nous indique un ressortissant du village de Djondjori, qui se garde d’être alarmiste.
Pendant ce temps, les Etats-Unis frappent mal au sommet de l’outil de défense au Mali. Des sanctions pleuvent pour une mise à jour des précédentes sanctions pour des liens avec la compagnie militaire privée Wagner. Il s’agit de BAGAYOKO Adama, CAMARA Sadio et DIARRA Alou Boï.
En réaction aux sanctions américaines, l’association Yèrèwolo Debout sur les remparts propose «une motion de soutien patriotique au Colonel Libérateur Sadio CAMARA et ses Hommes sanctionnés par le chef des Prédateurs. Leur seul crime c’est leur Patriotisme, tout simplement parce qu’ils défendent le Mali et les Maliens !», lit-on sur les réseaux sociaux. Cette association n’écarte pas l’éventualité d’«appeler la jeunesse révolutionnaire panafricaine à camper devant les Ambassades des USA à Bamako, partout en Afrique et à travers le Monde», selon Yèrèwolo.
Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, dans un tweet, s’insurge: «Les sanctions contre nos vaillants officiers, Colonel Sadio CAMARA, Ministre de la défense; General Alou Boï DIARRA, Colonel Adama BAGAYOKO, n’ont d’autres objectifs que de divertir le peuple malien. Rien ne nous détournera du chantier de la refondation du Mali».
B. Daou
Le Républicain