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Chronique du grin : A Bamako, la drague est une affaire de géographie !

A Bamako difficile de rester indifférent à la beauté des jeunes femmes. Leurs courbes généreuses ne sont pas sans rappeler la kora de Sidiki Diabaté. Quand tu t’approches d’elles à moins de cinq mètres, toutes sortes de mélodies et de notes te viennent en tête. Mais pour jouer ces mélodies, il faut savoir où mettre les pieds au risque de faire une fausse note. Ici, la géographie et la drague sont deux disciplines qui ne font qu’une : la géodrague. Se cacher derrière les écrans de son smartphone pour draguer ? Ça ne marche pas au Mali. La connexion Internet est trop chère pour cela. Tu te fais plutôt draguer à coup de forfait Internet par les compagnies de télécommunications.

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Dans ce billet, je vous détaille quelques techniques savamment élaborées et testées dans le plus grand secret par mes paires Mamadou Ben Coulibaly, Moussa Magassa et Issouf Koné. Attention, toute utilisation abusive est punissable conformément à l’article 2 du code de la drague.

Les no man’s land

Ce sont des espaces en accès libre ouverts au grand public. C’est le lieu de drague par excellence pour les timides. Le meilleur site reste la colline du savoir. C’est l’endroit où sont les universités publiques à Bamako. Le terrain est très riche en gibiers de toutes sortes. C’est l’un des points stratégiques encore exploités par les nationaux. Peut-être qu’un jour il sera privatisé, mais en attendant jouissons des richesses de cet endroit.

Pour accéder à cette terre promise, il faut d’abord gravir une pente de plus de 500 mètres. Cette pente est très importante et grâce à elle, on pourra chasser tranquillement. Mais pour cela il faut avoir les outils suivants : une moto et un petit paquet de kleenex. On gravit doucement la pente à moto et sans parler. A coup sûr plusieurs go vont vous demander de les « pousser » (les déposer devant la fac). Ne prenez pas les très jolies filles. Elles sont pour les choco. C’est à dire ceux qui sont en voiture ou pour les professeurs. Prenez les beautés moyennes.

Les îles privées

Comme on le dit, les moutons se promènent ensemble mais ils n’ont pas le même prix. En bas de la colline du savoir se trouve le lycée Les Castors. Juste devant le lycée, un feu de signalisation donne le tempo de la circulation routière. C’est le seul feu à Bamako où quand c’est rouge tout le monde est content de s’y arrêter. Dans cette école, il y a les filles walayi on dirait qu’elles y sont fabriquées. Raison pour laquelle, tous les gars ont le torticolis à force de regarder les filles passées de gauche et à droite.

Tous les jours tu vois des nouvelles, toutes neuves, dernières séries, zéro au compteur, fraîchement sorties de l’emballage. Elles ont toutes ou presque des petits noms : Bijou, Mamy, Mimi, Poupée, Choupi, Michou, Myma…

Mais ce territoire est réservé aux fils à papa et aux beaux gosses avec les muscles saillants et des abdos en tablettes de chocolat. Si t’es un gars comme moi, pas costaud et dont les abdos ressemblent plus à ceux de la mascotte des pneus Michelin il te reste encore une infime chance : faire recours à un intermédiaire, pour les missions de bon office.

 

Les diplomates et les émissaires

Chemise à carreaux, jean slim, smartphone toujours en main, seul garçon au milieu d’une meute de filles, Ouda est l’un des « émissaires » les plus cotés du quartier. C’est le coachlove. Le terme exact en français c’est « entremetteur »,   mais à Bamako on l’appelle « bisi tèti ». C’est lui qui fait les démarches et met en contact les filles et les garçons. Ouda a le verbe facile. Ses mots sont tellement mielleux qu’il pourrait t’embellir avec un filtre Snapchat. Mais ce que vous ne savez pas c’est que le jeune coachlove n’a pas de copine. Disons qu’il prend vraiment à cœur son travail humanitaire. Je le qualifie même d’ONG. Mais avec tout ce savoir-faire, il existe une zone qui lui est interdite.

 

Les territoires protégés

Dans certains quartiers de Bamako, les filles qui y habitent sont faites pour les gars qui y résident et vice-versa. Accès interdit aux étrangers. C’est généralement le cas dans les premiers quartiers de la capitale. Quand on y habite c’est plus pratique. Mais quant à ceux qui osent s’y aventurer, l’idylle amoureuse peut très vite tourner court parce que draguer sur ces territoires c’est comme se promener sur un terrain miné.

Maintenant, vous êtes avertis et bien outillés. Attention, toute utilisation abusive est punissable conformément à l’article 2 du code de la drague.

Bonne chasse !

Georges Attino

 

Source: lesechos

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