Cela est connu de tous, les opérateurs économiques maliens ont un excellent talent en termes de surenchérissement des produits de grande consommation surtout en des périodes de crise généralisée. Ils ont réussi à faire valoir ce talent encore, à la faveur de la crise énergétique. Comme par enchantement, ils ont réussi à diriger la majorité de la population désœuvrée et désarçonnée par l’ampleur du délestage vers l’acquisition des ventilateurs et humidificateurs dotés de batteries rechargeables comme seule alternative. A coup de publicités mensongères et des interprétations techniques fallacieuses sur les réseaux sociaux, les pauvres consommateurs d’électricité croyant être sauvés des affres de la canicule ont rué sur ces produits. Ce faisant, dans les ameublements de tous les salons familiaux et chambres à coucher de nouveaux matériels ont fait leur apparition. A savoir, des humidificateurs et ventilateurs de tous genres, de toutes les dimensions et de toutes les couleurs. Tout cela avec leurs consoles de batteries rechargeables, convertisseurs, postes de stabilisateurs, de régulateurs de tension et autres babioles de panneaux solaires.
Ironie du sort, les premiers acquéreurs de ces produits ont vite décelé l’arnaque et la supercherie qui enclosent les différentes transactions. Les ventilos rechargeables qui sont censés rester en marche pour le temps de sommeil nocturne ne dépassent pas dans la plupart des cas, 3heures chrono…Pour les humidificateurs n’en parlons pas. Et ces commerçants véreux ont toujours des arguments pour se tirer d’affaire, surtout qu’il n’y a point de garantie de services après-vente. Devant chaque plainte, ils développent des argumentaires à faire dormir-débout. Ils ne sont issus d’aucune école d’électronicien ni d’ingénierie mais ils parlent comme des vrais spécialistes. Sic !
Et les pauvres consommateurs n’auront d’autre choix que de confier leur sort au bon Dieu. Quand la nuit tombe, après deux ou trois heures de jouissance des rafales d’air des ventilos et humidificateurs dits rechargeables ils se laissent tympaniser par les bruits des groupes électrogènes des voisins nantis. Des moteurs qui reprennent tous les cris des animaux de la savane jusqu’à la levée du soleil. En attendant la fin du calvaire énergétique, on se donne rendez-vous pour la prochaine parution pour une nouvelle chronique sur le délestage.
« Si dans la vie nous naviguons en pleine obscurité, nous sommes contraints d’avancer avec notre propre lumière ». Tchiao !
Moustapha Diawara
Source: Le Sursaut