Initié il y a plus de six décennies par Bakorè Traoré, le festival « Sanké Mô » est un patrimoine culturel du Mali. Il est célébré chaque année par les populations de San et environ. Cette année, c’est le Premier ministre qui a donné le ton de la 622èmeédition du Sanké Mô, en présence des milliers de personnes. On notait aussi la présence du ministre de la Culture, du gouverneur, du préfet, du maire de San.
Munis de paniers, de filets et de pièges, les festivaliers sont venus de tous les horizons. Le cours d’eau entouré, l’on attend le signal qui sera donné après les discours et du chef de village de San et du gouvernement. Le signal donné, une marée humaine prend d’assaut la marre. Mais chacun a son objectif. Si l’objectif principal est de pêcher, il n’était pas rare aussi de voir certains remplir des bidons d’eau à transporter. D’autres se lavaient la figure ou en boivent. Car, disent-ils, l’eau de cette marre serait bénie.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé l’importance qu’accordent les autorités de la transition àla Culture. « Le déplacement que nous avons effectué aujourd’hui n’est pas un déplacement anodin », a déclaré le chef de l’exécutif d’entrée en jeu. Dr Choguel Kokalla Maïga de poursuivre que « le colonel Assimi Goïta a dit dans l’une de ses dernières interventions qu’aucune construction durable et stable de l’Etat ne peut se faire sans s’appuyer sur la Culture, sur les traditions, sur les valeurs et civilisations ».
A en croire Choguel, le président Goïta et le gouvernement mettent la Culture au centre de la refondation de l’Etat malien. Pour le Premier ministre, le Sanké Mô est aujourd’hui une propriété de tout le peuple malien, une propriété du monde entier.« Le Sanké Mô aujourd’hui est inscrit par décret depuis 2011 dans le patrimoine culturel de l’Etat malien. Le Sanké Mô est inscrit depuis 2009 au patrimoine immatériel de l’Unesco », rappelle le Premier ministre.
L’occasion a été bonne pour le Premier ministre de parler de la vision de la transition. « Je voudrais dire que le gouvernement de transition n’a d’autres ambitions que de restaurer la dignité, l’honneur, l’indépendance, la souveraineté de l’Etat malien », laisse-t-il entendre. « Nous voulons qu’à la fin de cette transition, que tout Malien de tous bords, de quelque région qu’il soit, puisse dire en âme et conscience que ces hommes ont écrit avec nous, avec notre soutien une des pages les plus glorieuses de notre histoire », indique-t-il.
Avant de terminer, le Premier ministre a rappelé l’importance de la Culture dans le développement d’une nation. Selon lui, seule la Culture reste parmi les acquisitions d’un peuple. C’est pourquoi, tous les événements culturels importants sont d’une grande importance pour l’Etat malien, affirme-t-il. « Parce que, après tout, les bâtiments peuvent vieillir, les routes peuvent vieillir, ce qui reste, c’est la Culture. Et c’est la Culture qui fait un peuple. Et les populations de San peuvent être fières de ce qu’elles ont donné et ce qu’elles donnent au peuple malien », conclut-il.
Oumar SANOGO
Source: Journal le Démocrate- Mali