Paris (AFP) – L’ancien président Jacques Chirac, âgé de 81 ans, a été brièvement hospitalisé lundi soir à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine à la suite d’une « violente crise de goutte ».
L’ancien président Jacques Chirac a été hospitalisé lundi soir à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine mais il n’y a « absolument aucune urgence vitale », a-t-on appris auprès de son entourage. (c) Afp
» Il est venu à l’hôpital pour y passer un examen, après quoi il est reparti », a indiqué à l’AFP la direction de l’hôpital américain.
Peu avant 20H00, un journaliste de l’AFP avait remarqué une ambulance du Samu et deux motards de la police devant le domicicile de Jacques Chirac, quai Voltaire à Paris.
« Il n’y a absolument aucune urgence vitale. On soupçonne une violente crise de goutte. C’est très douloureux (…) il va juste subir quelques examens », avait expliqué alors son entourage en début de soirée à l’AFP.
Plus tard, on avait affirmé que l’ancien président, qui souffre effectivement d’une crise de goutte, sortirait dans la nuit pour regagner son domicile. « Jacques Chirac sort ce soir. C’est certain (…) C’est douloureux, mais sans gravité », a-t-on déclaré. Peu après, Jacques Chirac avait regagné son domicile, en évitant la presse qui attendait devant l’établissement hospitalier.
L’ancien président, qui a été victime en 2005 d’un accident vasculaire cérébral, est depuis affaibli et éprouve de grandes difficultés à se déplacer.
Début décembre, Jacques Chirac avait été hospitalisé pour une « intervention rénale » à la Pitié-Salpêtrière, qui n’avait duré qu’une semaine.
Le 22 janvier, Bernadette Chirac avait dit penser que son époux, qui a fêté ses 81 ans le 29 novembre, ne parlerait plus jamais en public, en raison de ses problèmes de mémoire.
« Par moment, il est gêné par sa mémoire », avait observé celle qui est mariée depuis 1956 à Jacques Chirac, élu président de la République en 1995 et réélu en 2002. « D’où la nécessité de lire et de recevoir des visites, il en reçoit beaucoup », « des visiteurs gentils, généreux, qui lui parlent de sujets qui l’intéressent ».
Elle avait ajouté ne pas croire que Jacques Chirac souffrait de la maladie d’Alzheimer. « Honnêtement, je ne le crois pas, en tout cas, j’espère que cette épreuve ne nous sera pas infligée ». « Il n’a pas vraiment les symptômes, mais c’est vrai qu’il a une petite baisse de sa mémoire, surtout par moments, c’est très variable », avait poursuivi Mme Chirac.
– Dernière apparition en novembre –
La dernière apparition de Jacques Chirac à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre dernier. Il avait alors assisté à la remise par le président socialiste François Hollande du prix de sa fondation au docteur Denis Mukwege, engagé aux côtés des femmes violées de la République démocratique du Congo, et à l’organisation Femmes Africa Solidarité.
Jacques Chirac a été un des grands fauves de la vie politique jusqu’à son départ de l’Elysée en 2007 après deux mandats (un de sept ans, et un de cinq ans du fait de l’instauration du quinquennat).
Mais depuis son accident vasculaire cérébral, cette force de la nature, toujours en mouvement, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Loin, très loin de l’image de cet homme de haute stature, toujours en mouvement -qui lui valu le surnom d’ »agité »-, vorace et amoureux des bains de foule.
Après son départ de l’Elysée, il est devenu le « retraité » politique le plus populaire auprès des Français. Si bien que fin 2011 lorsqu’il a été condamné pour « détournement de fonds publics » et « abus de confiance » dans un dossier d’emplois fictifs à la mairie de Paris qu’il a dirigée de 1977 à 1995, cette popularité n’en a pas été affectée.
Jacques Chirac n’avait pas assisté à son procès, en expliquant ne pas avoir « l’entière capacité » d’être présent aux audiences. Il avait ainsi briser le tabou sur sa santé.
« Perte de mémoire », « absences », autant de symptômes décrits alors par des visiteurs de Jacques Chirac, qui a souvent la démarche hésitante et met la main sur l’épaule de ceux qui l’accompagnent pour trouver un appui.
Pendant quelques heures, une demi-douzaine de caméras ont stationné devant l’entrée principale de l’hôpital américain, un vaste bâtiment de cinq étages, où sa femme, Bernadette et sa fille Claude se sont rendues.