Le Guide de la communauté des Soufis du Mali, Cheick Soufi Bilal Diallo, a organisé, ce jeudi, sa traditionnelle journée de bénédiction en faveur de la paix au Mali. C’était dans sa Zawiya à Bacodjicoroni. L’occasion pour le 2evice-président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) de se prononcer sur les «frustrations» au sein de la plus grande organisation musulmane du Mali.
-Maliweb.net- Les leaders religieux doivent-ils ou non faire la politique? Pour Cheick Soufi Bilal, le leader religieux est comme tout autre citoyen, il doit faire la politique. Mais, insiste le guide, le leader religieux, qui s’engage politiquement «doit être véridique et doté de raison». Pourtant, regrette Soufi Bilal, le président du Haut Conseil Islamique du Mali a perdu ces qualités. Le guide de la confrérie soufi s’en prend nommément à l’Imam Mohamoud Dicko. Et ce ne sont pas des propos de circonstance, fait-il savoir à qui veut l’entendre. Selon Soufi Bilal, le Haut Conseil Islamique du Mali ne joue plus son rôle d’interface entre le pouvoir et les musulmans. Pour preuve, affirme le 2e vice-président de l’organisation islamique, le HCIM n’a jamais rien demandé officiellement à l’Etat au nom de la communauté musulmane. Pourtant, assure-t-il, les demandes individuelles sont toujours faites et c’est quand elles ne sont pas satisfaites que l’on s’en prend au pouvoir en brandissant la menace de «votes guidés».
Au nom de l’Islam…
Pis, poursuit Soufi Bilal Diallo, pendant que l’on critique la gestion du pays, on a du mal soi-même à gérer son institution. Les leaders religieux, déplore Soufi Bilal, ont chacun leur parti politique. Et au lieu de s’assumer, ils préfèrent se cacher pour déstabiliser le pays. Mais quiconque s’en prend au président de la République, aujourd’hui, s’en prend à la nation malienne tout entière. Et c’est toute la nation malienne qui lui en tiendra rigueur. Si IBK doit quitter le pouvoir, il partira de la manière dont il est venu. De grâce qu’on arrête de manipuler les foules au nom de l’Islam.
Aux dires de Soufi Bilal Diallo, la Conférence nationale de mi-mandat prévue dans les statuts du HCIM n’a jamais eu lieu. Et les «frustrations» au sien de l’institution sont telles qu’on enregistre «démission sur démission». «Aujourd’hui, assure le guide religieux, le Haut Conseil Islamique est une déception totale». Une affirmation saluée par un tonnerre d’applaudissements et par des «Diallo, Diallo», scandés par des partisans.
La rédaction