L’Association des Procureurs et Poursuivants ne mâchent plus ses mots. Lors d’une conférence de presse, hier, à la Maison de la presse, le président de l’association, Cheick Mohamed Cherif Koné et le procureur Dramane Diarra accusé par l’activiste Ras Bath, ont expliqué les raisons de leur plainte contre le ministre Mohamed Ali Bathily et autres.
– Décidément, l’affaire de la belle Mariam ou l’affaire mariés emprisonnés ne finit plus de défrayer la chronique. «Outrage à magistrat, diffamation, injures publiques, dénonciations calomnieuses». Les charges contre le ministre Mohamed Ali Bathily sont nombreuses. A en croire les conférenciers, elles sont à l’image de l’affront fait à l’institut judiciaire. «Nulle part ailleurs, on ne verra un ministre de la République s’en prendre ainsi à la justice, si n’est au Mali», explique le procureur Diarra qui déplore le silence de l’Exécutif sur cette sortie médiatique du ministre Bathily. «Depuis, le début de cette affaire, il y a 17 jours, le laxisme des autorités est patent», constate Dramane Diarra.
«Le procureur a été faussement atteint et outragé dans son honneur et sa dignité dans l’exercice de ses fonctions», a expliqué à la presse, Cheick Mohamed Cherif Koné, président du Syndicat Autonome de la Magistrature et président de l’Association des Procureurs et Poursuivants. Selon lui, la plainte du procureur, en tant que citoyen, est tout à fait légitime et l’Association des Procureurs et Poursuivants la soutiendra jusqu’à ce que justice soit faite. «L’on a longtemps cautionné les dérives et excès individuels en laissant certains trop faire au point de se croire tout permis», regrette le magistrat.
Au dire de Cheick Mohamed Cherif Koné, les agissements de Ras Bath sont à l’antipode de la philosophie Rasta. Car, un vrai Rasta n’agit ni dans la vulgarité ni dans la grossièreté. «Par ses excès, affirme-t-il, Ras Bath est en train d’exposer dangereusement le corps de la magistrature et principalement les procureurs à la vindicte populaire».
Mamadou TOGOLA