L’astrophysicien malien, Cheick Modibo Diarra, était l’invité Politik d’Africable télévision du samedi 23 juin 2018. Une occasion pour lui d’exposer la vision du Rassemblement pour le Développement du Mali (RpDM) afin d’avoir un Mali émergent.
Malgré qu’il a eu 2,8 % de suffrages en 2013, Dr Cheick Modibo se représente en 2018 afin de réaliser ses convictions pour un Mali meilleur et de relever ainsi tous les défis auxquels le pays fait face. D’ailleurs, il trouve que 2013 lui a donné suffisamment d’expériences pour mieux préparer cette élection de 2018. Cela sera possible grâce aux deux hommes qui l’entourent : Moussa Mara et Konimba Sidibé, a-t-il tenu à préciser. Ce rassemblement autour de lui ne porte pas encore de nom, mais ce qui est sûr, la candidature s’est faite au nom d’un candidat et la campagne se déroulera de la sorte. D’autres hommes pourraient rejoindre les rangs de ce regroupement car les entrevues se multiplient auprès d’autres candidats comme Oumar Mariko, Zoumana Sacko, etc. Quant au premier, il dit d’ores et déjà vouloir être candidat. Alors, les espoirs se portent sur Zoumana Sacko qui exige la présentation d’un document afin qu’il y ait une entente sur le changement dont il s’agit, explique Cheick Modibo Diarra, lequel s’explique ainsi sur les motivations de sa candidature : « J’aime mon pays et mon pays traverse une période très difficile. Nous avons des idées et nous pensons qu’elles peuvent sortir le pays de l’impasse. »
Sur la question du changement, Dr Cheick Modibo a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’une alternance de personne, mais plutôt la mise en place d’un Mali nouveau, un Mali en Paix, démocratique, reposant sur des institutions fortes, un Mali économiquement fort, un Mali où les jeunes peuvent grandement rêver, un Mali où le souci des générations futures existe, etc.
Pour répondre à une question posée par un internaute qui cherche à savoir s’il y a un rapport entre une vision scientifique et le développement d’une nation, l’astrophysicien répond par l’affirmative, dans la mesure où il s’agit dans tous les cas de mettre en place une équipe qui travaillera à la réalisation d’un projet.
Cet entretien a été également l’occasion pour le candidat du RpDM d’évoquer son programme permettant la rupture avec les anciennes habitudes. Au niveau éducatif, la qualité doit primer sur la quantité afin que le Mali ait plus d’ingénieurs, de médecins qualifiés, d’agronomes, etc…a-t-il expliqué. L’objectif, c’est juste créer de jeunes talents. C’est dans ce cadre, dit-il, qu’il avait été demandé à Nelson Mandela de joindre sa voix à la sienne afin de faire la promotion des centres d’excellence en Afrique.
Sur le plan judiciaire, il pense qu’il ne faut pas que le judiciaire soit tributaire de l’exécutif. La division des trois pouvoirs doit devenir une réalité, a-t-il précisé. Au Mali, « c’est l’exécutif qui domine tout », explique-t-il. Cela développe du favoritisme, du clientélisme, de la corruption. Il faudrait alors revoir le contenu de la constitution pour rendre son contenu plus efficace. C’est ainsi que la réforme judiciaire sera une réalité. Cette révision constitutionnelle pourra également permettre de tenir compte des cas de double-nationalité. Il faudrait insérer un article dans la constitution permettant de suspendre les autres nationalités de toute personne qui sera appelée à exercer la fonction de président de la République du Mali, propose-t-il.
Sur le plan administratif, il espère innover au niveau des administrations maliennes en important le modèle anglophone qu’il réadaptera aux réalités sociales, culturelles et politiques du Mali. Lorsqu’il y a des hommes forts dans les administrations, les institutions seront fortes, dit-il.
Un État pour tous, l’égalité des chances, doivent devenir une réalité pour lutter contre le favoritisme. En ce qui concerne la corruption, il propose un contrôle hebdomadaire du budget de chaque administration. Cela évitera des abus de biens publics qui s’amplifient au fil du temps. Outre cela, l’impunité doit être bannie du système malien. Le Bureau du vérificateur général ne doit pas être instrumentalisé en terme politique.
Sur le plan sécuritaire, il propose d’exercer les droits de notre souveraineté afin de reconstruire l’armée nationale. Une formation de qualité, avec des équipements adaptés, c’est ce dont les militaires maliens ont besoin. Une armée bien formée ne s’en prendra pas à ses citoyens.
Pour l’insécurité au nord du pays, le candidat du RpDM trouve que « la région de Kidal est beaucoup plus sécurisée que le centre ». Il faut juste une armée solide et professionnelle, républicaine, capable d’assurer l’intégrité du territoire national, qui protégera les personnes et leurs biens, etc., pour faire de la paix une réalité.
Au centre, il trouve qu’il faut aménager des couloirs pour les troupeaux afin d’éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs. Les ressources que nous avons doivent être gérées convenablement afin que les différentes communautés puissent vivre ensemble en paix. L’insécurité grandissante dans cette localité donne des inquiétudes à l’astrophysicien au regard de la tenue des élections dans cette région de Mopti, a priori pouvoir distribuer les cartes d’électeurs.
Il a enfin invité les Maliens à regarder les réalisations de chaque candidat au lieu de se laisser embobiner par les beaux projets de société.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays