C’est une pinasse bondée dont le nombre de passagers reste encore indéterminé qui a chaviré, mercredi 2 septembre, aux environs de 5 h dans le campement de Bangou, situé dans le cercle de Youwarou. De nombreuses personnes, qui se trouvaient entre les deux étages de l’embarcation se sont noyées, d’autres ont été portées disparues. Pour l’instant, un bilan définitif n’a pas été arrêté mais l’on signale la mort de quelque 26 personnes, quatre portées disparues, 76 rescapés dont les huit membres d’équipage.
La brigade fluviale de Mopti, qui a été dépêchée sur les lieux poursuivait encore, hier jeudi, les recherches en vue de repêcher d’autres corps sans vie. Cette équipe a été renforcée par d’autres éléments de la gendarmerie et de pêcheurs bozos.
Une autre équipe a été envoyée à Bangou pour enquêter sur les circonstances réelles de l’accident.
Selon les témoignages recueillis, c’est un mauvais temps dû en partie à une tornade ayant provoqué une vive panique au sein de la pinasse déjà pleine à craquer qui serait à l’origine de ce naufrage. D’autres lient l’accident à la surcharge et au mauvais état de la pirogue.
C’est le lieu de signaler que pendant l’hivernage, les pirogues et les pinasses sont les moyens de transport les plus sollicités dans la région de Mopti, faute de routes praticables. Beaucoup de villages situés tout au long des cours d’eau sont enclavés et les pirogues constituent les seuls moyens de transport pour pouvoir y accéder. L’équipage, très souvent préoccupé à avoir le maximum de clients, ne se pose pas de questions sur la capacité des pinasses à pouvoir tous les contenir. Les passagers et marchandises y sont souvent entassées comme dans des boites de sardine. Une situation qui pourrait expliquer la multiplication des naufrages entre Mopti (point de départ de la plupart de ces pinasses) et les villages de l’intérieur.
En 2013, un accident similaire s’est produit : 72 personnes ont trouvé la mort dans le naufrage de leur pinasse sur le fleuve Niger, non loin de Koubi, toujours dans la région de Mopti.
Par ailleurs, notre pays compte très peu de brigades fluviales équipées par porter secours chaque fois qu’un accident se produit sur le fleuve. Présentement, seulement deux brigades sont fonctionnelles dont l’une à Bamako et l’autre à Mopti.
Selon une source proche de la gendarmerie, il est prévu la création dans les prochains jours de six autres brigades capables de couvrir le réseau fluvial sur l’ensemble du territoire national. Mais, il faut suffisamment de moyens, d’équipements adéquats pour que celles-ci soient à hauteur de souhait et en mesure de remplir leur mission à savoir porter assistance en toute urgence.
Abdoulaye DIARRA