A la surprise générale, l’expérimentée Aissata Alassane Cissé Haidara est retenue au CNT. Une oportunité à l’heure de la Transition où la diplomatie parlementaire reste déterminante pour redorer le blason du Mali éprouvé par les impacts du renversement d’IBK.
L’élue de la localité de Bourem siègera bel et bien au CNT. Celle qui aura fait sensation à l’Assemblée nationale, par la création notamment du Mouvement pour le Renouveau Démocratique retrouve sa passion : la vie parlementaire. Au regard de son leadership de sa forte personnalité, celle qu’on appelle affectueusement CHATO arrive certainement avec les atouts d’une expérience continentale exploitable pour les autorités actuelles. Très active auprès de l’Union européenne et au congrès américain pendant l’occupation du Mali, en 2012, elle sera sans doute d’une grande utilité pour un pays l’image est fortement ternie depuis le coup d’État du 18 Août 2020. Un épisode ayant infligé au Mali une périlleuse suspension au sein de plusieurs instances internationales dont la CEDEAO, qui aura longtemps dicté sa loi au Mali dans l’organisation de la Transition, faute d’interlocuteur de d’envergure comme CHATO. La notoriété du numéro 2 du Parlement panafricain, une personnalité bien rodée à la diplomatie parlementaire, reste donc utile pour reconnecter le Mali à certains niveaux. Y plaide pour le moins l’éloquente carrière à l’Assemblée nationale de celle qui cumule plus d’une dizaine d’années d’expérience dans le domaine.
Aux dernières législatives, CHATO était à son 3ème mandat et jouissait de ce fait d’une confiance à toute épreuve des populations, tel qu’en atteste une confirmation de sa légitimité à l’issue du scrutin. Première femme Présidente de groupe parlementaire dans l’histoire du Mali, elle détient aussi le record dudit scrutin avec plus de 80% de suffrages recueillis auprès des électeurs de Bourem.
Il faut rappeler qu’avant la dissolution de la sixième législature elle comptait dans son groupe les élus MRD, ASMA par Me Kadidia Sangaré, PARENA, PS-YELECOURA, CDS-Mogotiguiya et PDES.
Pour ceux qui pourraient l’oublier, CHATO est issue du parti de l’indépendance l’UM RDA. Active sur le front de la libération du retour de son collègue Soumaïla Cissé, elle faisait équipe avec le patron de l’opposition du côté de Midrand au Parlement Panafricain. Il revient désormais au célèbre artiste international Salif Keita de lui tenir compagnie au parlement continental.
L’intérêt et la vision de l’ancienne présidente du Caucus des femmes dudit Parlement portent sur la solidarité et la lutte contre la pandémie de la COVID 19 ainsi que sur la sauvegarde de la paix et la cohésion nationale. Avec la seconde vague qui prend de l’ampleur, la très respectée Aissata Alassane sera sans doute à l’avant-garde du combat. On se rappelle qu’en Novembre dernier, elle s’était rendue dans sa circonscription pour remettre des médicaments et des matériels d’une valeur de 20 millions FCFA aux différents centres de santé du cercle de Bourem, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
CHATO avait auparavant dans sa ligne de mire la sécurisation totale du territoire national, qui a aussi motivé la création du MRD. Les autorités de la transition pourraient donc jouir de l’expérience de la coqueluche de Bourem en tant qu’ancien membre de la commission défense et témoin privilégié des contours de l’actuelle crise sécuritaire. Son apport sera utile auprès des patrons de Kati pour faciliter assez de choses au Parlement panafricain où ses plaidoyers ne tombent nullement dans des oreilles de sourd.
Le Mali est d’ailleurs sur le point d’occuper la Présidence dudit Parlement avec notre compatriote comme grande favorite au bout du mandat actuel qui court jusqu’à Mai 2021. Une opportunité que l’image extérieure du pays commande de ne pas minimiser pour autant qu’on veuille tirer parti du puissant réseau de CHATO à l’échelle panafricaine. En attendant, une chose est évidente : elle saura mériter la confiance que les hautes autorités lui ont accordée et prouver qu’elle est la femme qu’il faut à la place qu’il faut.
A KEITA
Source: Le Témoin