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Charniers de soldats disparus : -Le témoignage accablant d’un ancien vigile de Sanogo à Ségou ! -Et, si l’on fouillait le sous-sol des chantiers de Ségou aussi ?

Comme d’habitude, chaque soir on se retrouve au « grin » pour discuter de tout et de rien. Cette nuit de décembre 2013, le « grin » reçoit la visite d’un jeune. L’homme dont nous tairons le nom pour sa sécurité, explique avoir été, pendant plusieurs mois, le gardien d’un des chantiers du Général Sanogo à Ségou. En pleine discussion sur les commentaires des radios et les informations rapportées par les journaux au sujet de la disparition des militaires dans la foulée des événements du 30 avril 2012, relatifs au contre coup d’état des bérets rouges et du 30 septembre 2013, la mutinerie de certains éléments de l’ex-junte dans la ville  garnison de Kati, l’homme intervient et raconte son vécu dans la cité des Balanzans. Témoignage.

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Le jeune-homme qui était à sa première visite, n’était pas visiblement à l’aise. Mais, le sujet débattu ne pouvait laisser personne insensible. Soudain, il rompit le silence pour faire un témoignage assez intéressant. Selon lui, le fardeau psychologique de  ce qu’il aurait vu sur son chantier à Ségou est lourd à transporter par un seul individu. L’énigme des actes l’a obligé à partir du chantier sans qu’on le licencie, dit-il. Voici les raisons qui expliqueraient son départ du chantier selon ses propres termes. Jurant d’abord sur tout ce qui est le plus cher pour lui au monde de ne dire que la vérité, il explique : « Pendant plusieurs jours, à la demande du patron à Bamako, on nous a fait creuser un grand trou, réservé à des fin que nous ignorons. Et, tard dans la nuit, des individus arrivaient avec des colis emballés dans des plastiques noirs pour être enfuis dans le sol.  L’opération était faite dans la plus grande discrétion. A chaque fois, ils m’envoyaient acheter des gadgets ou de la viande avec des billets de 10 000 Fcfa, sachant bien que la monnaie est difficile à trouver. A mon retour, je trouverai qu’ils ont fini avec leur opération. ».

 

 

Il poursuit, avec insistance et le regard fixé sur le vide : « cette attitude des envoyés du patron (Général Amadou Haya Sanogo, ndlr) a fini par soulever mes soupçons ».

 

 

Toute chose qui va le pousser à chercher à savoir ce qui se passait.  « Une fois, je me suis caché derrière la cour, profitant de l’obscurité pour les regarder faire. C’est alors que je me suis rendu compte que l’objet enfoui est emballé dans du plastique noir. Mais, j’ignore le contenu. Je suis également persuadé qu’il n’y a personne parmi nous sur ces chantiers qui pourra parler avec certitude, sur le contenu de ces paquets qui étaient enfuis sous terre. ».

 

 

Selon ses explications, après avoir assisté dans l’obscurité à cette opération, « je me suis dit que probablement il pourrait s’agir de cadavres car la rumeur courait déjà sur la disparition de plusieurs militaires dont les familles, amis et collègues sont sans nouvelles. Et  qui seraient emballés dans ces paquets en plastique. ».

 

 

Et de poursuivre : « depuis lors, j’ai eu peur de ces individus. Car, je me suis dit que par ignorance, je peux devenir complice d’une situation dont j’ignore les tenants et les aboutissants. C’est pour cette raison que non seulement je suis parti du chantier, mais j’ai quitté Ségou pour Bamako où j’ai des parents. Et, je ne suis pas sûr d’y retourner de si tôt.».

 

 

Cette causerie date d’une nuit de décembre 2013. Depuis, plus de nouvelle de cet individu, qui était de passage pour aller sur un site d’orpaillage.

C’est dire que les nombreux chantiers du General Sanogo et de sa bande du 22 mars 2012 qui pullulent dans plusieurs quartiers de la capitale et  à l’intérieur du pays sont des pistes à ne pas négliger pour le juge Yaya Karembé. Car, ces chantiers pourraient probablement avoir servi de cimetière pour des militaires disparus, sur lesquels, il n’y a pas de nouvelle jusqu’ici. Ou encore de lieu de dissimulation de biens pris sur des paisibles citoyens ou volés à l’Etat dans la ferveur des évènements du 21 au 22 mars 2012, où toutes les décisions étaient prises à Kati.

Mohamed A. Diakité

SOURCE: Tjikan

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