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Charles Blé Goudé à la CPI: «Aucune goutte de sang ne crie contre moi»

Le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé pour crimes contre l’humanité pour leur rôle dans les violences post-électorales de 2010-2011 s’est poursuivi mardi à La Haye.

Charles Ble Goude ancien ministre Jeunesse ivoirien

Accusé par la procureure de la CPI d’être responsable de certains des pires crimes commis durant la crise et d’avoir attisé la division, l’ancien chef des Jeunes patriotes a clôturé les déclarations d’ouverture. Il a au contraire été présenté par ses avocats comme un « homme de paix » et s’est lui-même défendu d’être un chef de milice.

Costume bleu, chemise blanche, lunettes fines, l’ancien chef des Jeunes patriotes parle avec assurance. Charles Blé Goudé marque parfois des pauses pour mieux ménager ses effets. Se risque de temps en temps à une pointe d’ironie. Et prend la peine de traduire en anglais certaines de ses expressions, puis d’expliquer : « Il semble que la traduction a souvent des problèmes avec mes proverbes. »

Au cours de son intervention de près d’une heure, Charles Blé Goudé, qui n’a visiblement rien perdu de ses qualités de tribun, nie avoir jamais voulu la guerre. « Entre prendre les armes et faire de la politique, j’ai choisi mon camp », estime-t-il.

« Moi, j’ai peur de la guerre »

« J’entends par-ci par-là, M. le Président : “Blé Goudé, le chef des milices pro-Gbagbo”. Alors, au lieu de me fâcher, j’ai décidé de faire des recherches, explique-t-il. Au sens juridique, une milice désigne un groupe de personnes armées ayant militairement pris part à un conflit. Notez bien le vocable et le substrat “militairement”. Pour vous dire que jamais je n’ai dirigé un groupe de personnes armées, comme jamais je n’ai militairement pris part à un conflit. Parce qu’aussi simple que cela puisse paraître : je ne suis pas un adepte de la lutte armée. Le Cojep [mouvement créé par Blé Goudé, ndlr] n’est pas une milice, comme ne l’est pas l’Alliance des jeunes patriotes. Pendant que le procureur m’accuse d’être un extrémiste qui appelle au meurtre, d’autres me qualifient de “faiblard” qui a peur de la guerre. Oui, je le dis sans honte : moi, j’ai peur de la guerre », assure celui qui était pourtant surnommé « le général de la rue », poursuivant : « Parce qu’à un homme normal, la guerre devrait faire peur. »

Avant lui, ses avocats avaient préparé le terrain pour expliquer qu’en tant que « pacifiste dans l’âme », il avait sillonné son pays pour lancer des « appels à la retenue ». Charles Blé Goudé ne pouvait donc pas selon ses défenseurs avoir participé à un quelconque « plan commun » meurtrier établi selon l’accusation par Laurent Gbagbo et son « cercle restreint ».

Charlés Blé Goudé marque d’ailleurs sa distance avec le parti de l’ex-président Gbagbo : « Je ne suis ni militant ni membre du Front populaire ivoirien ». Pas plus que le bras séculier de Laurent Gbagbo. Sans se désolidariser totalement de son ancien mentor dont il estime qu’il n’a « pas sa place en prison ».

Une vision caricaturale de la Côte d’Ivoire

Accusé par la procureure d’avoir pendant la crise attisé la division avec des discours de haine et d’avoir lancé des attaques contre des pans entiers de la population assimilés à des partisans d’Alassane Ouattara sur des critères ethniques ou religieux, le chef des Jeunes patriotes s’en défend. Et accuse à son tour la procureure de fonder son argumentaire sur une vision fausse et caricaturale de la Côte d’Ivoire.

Source: Rfi

 

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