Les bonnes résolutions qu’avancera François Hollande, demain soir à l’occasion de ses vœux aux Français, résisteront-elles à l’épreuve des faits ? Probablement pas, surtout si le chef de l’État continue à diriger le pays avec pour seule ambition de maintenir à flot un bateau qui tangue, là où s’impose à lui, avant tout, de fixer un cap et de s’y tenir. Et ce, même s’il manque de soutien, notamment d’un Premier ministre fragilisé – qui n’assume plus son rôle de bouclier – et d’un équipage gouvernemental qui, au lieu d’être prêt à tous les sacrifices pour arriver à bon port, joue une partition en solo déstabilisant toute l’embarcation. Sans parler d’un parti qui, faute de chef, est également déboussolé.
L’an passé, lors de ses premiers vœux en tant que président, François Hollande n’avait pas occulté la difficulté de sa tache, évoquant « une crise historique ». Il pourra ressortir ce couplet demain soir, mais cela ne suffira pas. Tout comme il ne pourra se contenter de promettre, en enjolivant le tableau, que la situation de l’emploi s’améliore et que l’inversion de la courbe du chômage est « amorcée ». Les Français, eux, ne voient que les plans sociaux qui s’enchaînent, un chômage record, une croissance atone, des impôts qui flambent et un pays divisé… Si l’optimisme est bénéfique pour la santé, au bout d’un moment, les résultats sont nécessaires.
Or, à l’exception de deux dossiers, l’un de société – le mariage pour tous – l’autre diplomatique – l’intervention au Mali – le bilan de la présidence Hollande est maigre. Il lui reste un peu plus de trois ans pour inverser la tendance et faire la preuve que les réformes engagées ne sont pas des « mesurettes » mais véritablement de nature à redresser le pays. Le problème est que le président et son gouvernement semblent toujours en position d’attente, voire dans la réaction, sans jamais paraître pouvoir insuffler au pays le souffle nécessaire à un retournement de situation.
L’attentisme n’est pas une politique. Et ce même si l’UMP, face à un PS désorienté, n’est pas mieux lotie. La première formation d’opposition attend aussi, à la fois l’échec de la présidence Hollande et une revanche en 2017. Attention que les élections, municipales et européennes, de 2014 ne rebattent pas les cartes de manière spectaculaire.
C’est pour cela qu’il n’est pas sûr que François Hollande puisse encore attendre pour s’entourer d’un gouvernement « de combat » pour, enfin, attaquer de front tous les problèmes. Le président n’a que trop tardé pour décréter le changement qu’il promettait au printemps 2012.
SOURCE / LALSACE.FR
