World vision a réalisé à Bana un micro-barrage, un étang piscicole, un périmètre maraîcher en vue d’assurer aux habitants de ce village les moyens durables de production

L’Ong internationale World vision a procédé mardi dans le village de Bana, situé à 40 kilomètres de Kolokani, à l’inauguration d’un micro-barrage.

En plus de cet ouvrage long de 110 mètres avec une possibilité de traversée pour les véhicules, les populations bénéficient d’un périmètre maraîcher de 2,41 hectares clôturé et équipé de 15 puits, de 16 fosses compostières, destiné aux femmes, d’un étang piscicole de 210 mètres carrés, d’une piste rurale améliorée sur 2 kilomètres et d’un réservoir d’eau de 2400 mètres carrés.
Ces réalisations résultent d’un partenariat entre l’Ong World vision et le Programme alimentaire mondial (PAM) à travers un financement de l’Union européenne (UE). Ces infrastructures vont contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et accroitre les revenus des populations bénéficiaires, face aux effets néfastes des changements climatiques.
Elles ont été rendues possibles grâce au Projet résilience des communautés dans les cercles de Kolokani (communes de Massantola et Kolokani), de San (communes de Tenin, Baramadougou, Sy et Ouolon) et de Tominian (communes de Tominian, Sanekuy et Timissa). Ce projet d’une durée de 10 mois prend fin ce 31 décembre 2015.
Mohamed Ag Hamalouta, le représentant du PAM à la cérémonie d’inauguration de l’ouvrage, a précisé que les réalisations étaient le fruit d’une participation communautaire exemplaire multi-acteurs. Les populations bénéficiaires ont activement participé aux chantiers grâce au concept « travail contre vivres ». C’est ainsi que les actifs ont reçu 63,2 tonnes de vivres (céréales, légumineuses, huile et sel) et plus de 12,1 millions Fcfa, a indiqué Mohamed Ag Hamalouta.
Les populations ont fourni les matériaux de construction (sable, gravier, moellons, eau), la direction régionale du Génie rural de Koulikoro a assuré l’étude de faisabilité et la supervision du chantier et World vision a apporté le ciment, le fer, le bois, la logistique, la main d’œuvre qualifiée pour la réalisation du micro-barrage. Sur le site maraîcher, l’Ong a renforcé la clôture (en plus du grillage fourni) par une ligne de brise-vent de henné. Elle a également fourni les alevins pour 131 clarias (manôgô) et 220 tilapias (tèben) pour l’empoissonnement de l’étang piscicole.
Daouda Coulibaly, le directeur des opérations de World vision a, au nom du directeur national, remercié les populations bénéficiaires pour leur participation de qualité à la réalisation de ces infrastructures communautaires de base. Le responsable de World vision a rappelé que le changement climatique reste l’un des plus grands défis auxquels l’humanité doit faire face. Il a cité quelques conséquences de ce phénomène : la réduction et la perturbation du régime des pluies, la diminution des eaux de surface et de la nappe phréatique, la baisse de la production agro-sylvo-pastorale en général et singulièrement la production céréalière et maraîchère, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, l’exode des bras valides.
Le partenariat avec le PAM a permis de mener divers projets de résilience (d’adaptation) depuis 2013 qui ont concerné plusieurs cercles comme San, Tominian, Yorosso, Bandiagara, Diéma et Kolokani.
Dans le cercle de Kolokani, le projet de résilience a réalisé plusieurs activités dont 2 micro-barrages à Bouadiana et Bana, 7 sites maraîchers pour une superficie totale de 15 hectares dans les villages de Bouadiana, Diémanicoura, Sirakoroba, Gouakoulou, Bana, Somba et Kognoumani. Il a réalisé 5 réservoirs, 630 mètres carrés de fosses compostières dans les villages encadrés, 5 kilomètres de pistes rurales dans les villages de Bana et Sirakoroba, distribué 317 tonnes de vivres dans les 7 villages et 59,5 millions Fcfa à 9156 bénéficiaires, a précisé Daouda Coulibaly.
Les résultats obtenus ont permis de renforcer la capacité des ménages à résister, absorber et gérer les effets néfastes des changements climatiques à long terme à travers la création des actifs et la formation communautaire, a assuré le directeur des opérations de World vision.
Le projet vivres contre actifs, cash contre actifs constitue un bouquet d’actifs intégrés que l’intervention de World vision a formé dans les villages. Cet ensemble contribuera certainement à améliorer les conditions de vie des enfants et de leurs familles, à lutter contre la faim et la malnutrition. Il permettra également d’augmenter les revenus des ménages, de diminuer l’exode rural et finalement d’améliorer le bien-être des enfants qui demeure l’objectif clé de World vision, a souligné Daouda Coulibaly.
Le responsable de l’Ong a salué le partenariat exemplaire noué avec toutes les structures techniques, les collectivités et les communautés concernées. Il a souhaité que les populations bénéficiaires prennent le plus grand soin des infrastructures ainsi réalisées.
Le maire de la commune rurale de Massantola, Zancoro Diarra, le chef de village de Bana, Békaye Diarra, et la présidente des femmes exploitantes du périmètre maraîcher de Bana, Sèba Coulibaly, ont pris l’engagement que les infrastructures seront exploitées pour le bonheur des populations.
M. COULIBALY

source : Essor