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CHANGEMENT DE GOUVERNANCE À LA TÊTE D’EDM-SA : L’EX-DG DRAMANE COULIBALY RELEVÉ POUR INSUFFISANCES ET DYSFONCTIONNEMENTS NOTOIRES DANS LA GESTION.

Il y a exactement dix jours que le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alhousseni, mettait fin aux fonctions du DG de la société EDM-sa, Dramane Coulibaly. C’était à la faveur du mercredi 6 mars 2018. Depuis, l’information a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Pour en savoir davantage, nous avons mené une enquête qui a permis de savoir qu’en réalité l’ex-DG conduisait l’entreprise dans le précipice. En effet, malgré les instructions à lui données par sa hiérarchie dans le cadre du projet présidentiel d’urgences sociales, il s’est entêté à reconduire les contrats de location. Pire, la Mauritanie a cessé sa livraison d’électricité sans que le DG daigne en informer le département de tutelle. Au moment où nous mettons sous presse, EDM doit plus de 7,3 milliards à AGGREKO, plus de 6,1 milliards à AKSA ENERJI et plus de 1,6 milliard FCFA à SES SMART ENERGY, soit un total dû de plus de 15 milliards de nos francs.


Dans le cadre du projet présidentiel d’urgences sociales, le ministère de l’Energie et de l’eau a adopté un tableau de bord de suivi de certaines programmations comme la reconstitution du parc propre de la société EDM-sa, l’achat de puissance avec les pays voisins (Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sénégal) et l’abandon de la location de puissance.
Au regard des prévisions, qui font état d’une situation de nette dégradation de la couverture énergétique de l’année 2018, il apparait que la direction générale d’EDMA-sa, dans une approche de déviance au Programme présidentiel d’urgences sociales et d’intérêt propre, a non seulement dilapidé les maigres ressources de la société, mais contribué également à la mise à mort des équipements propres de la société.
Reconstitution des moyens propres de production
Ce programme devrait permettre la réparation et la mise en service de deux groupes électrogènes sur cinq à la centrale de Balingué, la mise en état d’une turbine à combustion Darsalam et la réhabilitation décennale des groupes du barrage hydroélectrique de Sélingué.
De nos jours, les cinq groupes de la centrale de Balingué sont en arrêt panne pour défaut de suivi de l’opération d’entretien. Comme si cela ne suffisait pas, le barrage de Sélingué sera en arrêt production dans deux semaines pour défaut de diligence dans le marché de prestation, dont les ressources ont été mises à disposition du Mali par la BOAD.
Location des groupes
Pour assurer la continuité du service durant la période chaude de 2013, le gouvernement du Mali a autorisé EDM à recourir à la location de puissance d’origine thermique pour un coût annuel de 11 milliards FCFA et une dépense en combustible, à la charge du Mali, de près de 27 milliards de nos francs.
Ainsi, le programme présidentiel d’urgences sociales (2017-2020) a recommandé à la société EDM-sa d’abandonner cette option au profit de la réhabilitation des moyens propres d’EDM et l’importation de puissance, de loin très coûteuse.
Malgré ces mesures, EDM-sa a reconduit, contre toute attente, les contrats de location au détriment de la reconstitution du parc propre d’EDM-sa, maintenu en désuétude et l’utilisation indus de la subvention de l’Etat.
Les factures dues, au titre de la location, de nos jours, se présente comme suit : 7.341.177.659 FCFA à AGGREKO, 6.110.739.555 FCFA à AKSA ENERJI et 1.638.664.876 FCFA à SES SMART ENERGY, soit un total dû de 15.090.636.090 FCFA.
Achat d’énergie avec les pays voisins
Le ministère de l’Energie et de l’eau a entrepris des négociations avec les pays limitrophes pour le transfert de puissance. Ces négociations ont abouti à la signature des contrats avec la SENELEC (Sénégal) pour 20MW, la SOMELEC (Mauritanie) pour 20 MW et la CI-Energie (Côte d’Ivoire) pour 45 MW, porté à 60 MW, extensible à 80 MW.
La moyenne de l’enlèvement de 80 à 100 MW avec ces pays, pour un coût 1/3 moins cher que celui de la location de puissance, permettait d’arrêter le recours à la location, sans préjudice conséquente à la fourniture régulière d’électricité.
C’est pourquoi, le ministre de l’Energie et de l’eau a fortement recommandé au DG de l’EDM-sa la nécessité de gérer ces contrats dans le respect des liens de fraternité avec ces pays et en préservant sauf l’honneur du Mali. Pour cette raison, le ministère de l’Energie et de tutelle a recommandé au DG d’EDM-sa de réserver la subvention de l’Etat (près de 51 milliards FCFA) prioritairement au règlement des factures afférant à ces transferts.
Cette directive n’a pas été respectée parce que CI-Energie (Côte d’Ivoire) réclame plus de 2,15 milliards FCFA, la SENELEC (Sénégal) plus de 1,48 milliard de nos francs et la SOMELEC (Mauritanie) plus de 3,48 milliards FCFA, soit plus de 7,12 milliards d’impayés. Pour ces raisons, la SOMELEC a arrêté la fourniture d’électricité depuis deux semaines sans que le DG d’EDMA-sa daigne en rendre compte au ministre, informé, alors qu’il était en escale à Paris, au retour de mission en Espagne, le 25 Février 2018, par les soins de l’homologue ministre mauritanien, surpris du mutisme du ministre de l’Energie et de l’eau, suite à cette rupture. Les pourparlers qui ont suivi ont résolu la Mauritanie à rétablir la fourniture jusqu’à nouvel ordre.
En conclusion, il ressort de la gestion du directeur général de la société EDM-sa : la cessation de paiement de la société, l’arrêt panne de la centrale de Balingué, l’arrêt imminent du barrage de Sélingué et la difficulté à poursuivre le transfert d’énergie avec les pays voisins, à moins d’une négociation politique.

D. YOSSI

Source : Espérance

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