La Biennale artistique et culturelle – Mopti 2O23- regroupe, depuis le jeudi 6 juillet 2023, au Stade Baréma Bocoum de Mopti, plusieurs autorités du pays, les troupes des 19 régions et du District de Bamako, ainsi que des délégations du Burkina Faso, de la Guinée Conakry et du Congo. Dans une ambiance festive ! La cérémonie d’ouverture de cet important rendez-vous de la jeunesse malienne était présidée par Dr Choguel Kokalla Maïga.
C’est comme, on pouvait s’y attendre, une ambiance de fête qui règne dans la Venise malienne depuis jeudi dernier. Le Stade Baréma Bocoum, constamment survolé par les aéronefs de chasse des Famas, a refusé du monde à l’ouverture officielle de cette édition Mopti 2023 sous la présidence de Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre. Il continue de refuser du monde au fil des jours.
Le ton de ce grand rendez-vous du donner et du recevoir a été donné dans le strict respect des traditions par les représentants du Récotrade qui ont fait l’historique de la ville hôte et des grands hommes qu’elle a portés. Ce furent, ensuite, le Coordinateur des chefs de quartier de la ville et l’édile de la commune urbaine de Mopti qui ont adressé les mots de bienvenue aux participants et de remerciements aux plus hautes autorités du pays et au parrain de l’évènement.
«Je voudrais profiter de l’occasion solennelle pour souhaiter la chaleureuse bienvenue à toutes et à tous à Mopti. Permettez-moi de saluer tous nos hôtes, singulièrement mes frères ministres en charge de la Culture des Républiques sœurs de Guinée, Alpha Soumah et du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo pour l’honneur qu’ils nous font d’être à cette Biennale symbolique de dialogue interculturel et d’intégration sous-régionale. Vous me permettrez aussi de remercier les troupes des 19 régions et du District de Bamako et l’ensemble des participants pour l’honneur fait au Mali malgré le contexte sécuritaire du moment», a déclaré Andogoly Guindo, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Au nom du président de la Transition et du gouvernement du Mali, il a transmis le salut fraternel du peuple malien à ses homologues du Burkina, de la Guinée et à la délégation de la République démocratique du Congo. «La biennale artistique et culturelle a été initiée aux premières heures de l’indépendance. Elle est une manifestation populaire qui met en compétition les formations artistiques, les artistes et créateurs des régions du pays. L’objectif global de cette activité est de favoriser le brassage et l’interpénétration des populations et de contribuer à l’émergence d’une culture de paix et de citoyenneté. Cet évènement est la chose de tous les enfants du Mali et personne ne doit ou ne peut être laissé sur le bord de la route dans son organisation et dans sa mise en œuvre».
Comme une école de formation
Selon Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre, la Biennale est comme une école de formation artistique. Plusieurs artistes maliens internationalement reconnus en sont des révélations : Abdoulaye Diabaté, Ali Farka Touré, Oumou Sangaré, Nahawa Doumbia, Djénéba Seck, Diallou Damba, Haïra Harby, etc.
Un programme divers a magnifié la cérémonie d’ouverture. Le public a savouré les prestations de l’ensemble instrumental national du Mali, du très talentueux Abdoulaye Diabaté et de Guimba national. Puis ce fut le passage des troupes, la présentation d’un ballet sur le Mali, la remise de la carte du Mali au chef du gouvernement. Le ministre de la Culture du Burkina a été décoré Chevalier de l’Ordre national du Mali à titre étranger.
Boubacar Idriss Diarra, envoyé spécial à Mopti
Deux grands absents ….
Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, était absent à la cérémonie d’ouverture de l’événement placé sous sa haute présidence. L’autre personnalité dont l’absence n’est pas passée inaperçue est Lobo Traoré, originaire de la Venise malienne tout comme son illustre défunt époux, Amadou Toumani Touré. Nombreux sont cependant les participants à espérer, nous ont –ils confié, les voir à la cérémonie de clôture.
La mascotte : Pour la petite histoire !
La mascotte de la Biennale artistique et culturelle du Mali a été réalisée dans le cadre de relance des activités de la biennale à Ségou en 2005. Mais sa forme actuelle a vu le jour lors de l’édition spéciale de la Biennale à Bamako en 2017.
Elle a été faite à l’image de l’escargot appelée en bamanan, ‘’kôtè’’ l’escargot est docile et pacifique. Ses cerceaux superposés chez les Bambara symbolisent l’organisation de la vie, apprend-on dans le petit manifeste servant de guide pour les participants de Mopti 2023. Chaque cerceau représente une couche sociale sans laquelle il y a déséquilibre, explique Sada Sissoko, directeur artistique du Secrétariat permanent de la Biennale. En plus, l’ensemble est régi par la culture où les dieux, des esprits, des morts et des ancêtres du milieu tiennent une grande place dans les expressions. La forme de l’animal veut également dire que «Chacun porte le monde» sur son dos. Si l’aspect conique de l’énigmatique animal fait penser au chapeau peulh, toutes les communautés linguistiques s’y reconnaissent pratiquement.
Dans son article publié sur la mascotte, le regretté Pr Gaoussou Diawara écrit que ce mot bamanan est à l’origine du ‘’Kôtèba’’ ou le grand escargot. Lequel désigne par extension le théâtre de l’autodérision créé par l’ethnie bamanan. C’est un théâtre comique, traditionnel et populaire qui traitait de tous les thèmes pour la bonne marche de la société.
Selon Pr Diawara, la forme de la mascotte semble dire que tant le Mali saura rire de lui-même, il pourra, par son humour, résoudre tous les problèmes, quel que soit leur complexité.
Pour la petite histoire, c’est dans le cadre de la relance des activités de la Biennale à Ségou en 2005 que la mascotte a été réalisée par le département de la Culture. Mais sa forme actuelle a vu le jour lors de l’édition spéciale de la biennale à Bamako en 2017.
Boubacar Idriss Diarra
Le Challenger