En ces périodes de fortes chaleurs au Mali, les populations de certains quartiers de Bamako font face à des pénuries d’eau, notamment à Niamakoro, Yirimadjo, Missabougou et ATTbougou, ou en Commune I, à Boulkassoumbougou, où un incendie a ravagé le marché la semaine dernière.
Selon certains témoignages, les coupures d’eau peuvent durer de 5 à 6 heures. D’autres usagers se plaignent d’être obligés de passer toute une journée sans eau potable. Et le service reprend tardivement et seulement pendant de 30 minutes à 1 ou 2 heures, au maximum 4.
S’adapter ?
Bidons, grandes bassines, longues files et va-et-vient, voilà à quoi ressemble le quotidien de nombre de familles dans ces quartiers. Très souvent, faute de pouvoir attendre, des habitants se rendent dans les quartiers où il n’y a pas de coupures pour s’approvisionner. « Ici, il y a coupure tous les jours, des fois de 5h du matin à la rupture du jeûne. On est obligé d’acheter l’eau aux propriétaires de châteaux d’eau. Et le prix du bidon est passé de 50 à 100 francs CFA. Nous n’avons pas le choix ! Il y a des jours où mes enfants quittent la maison à 5h pour aller chercher de l’eau et reviennent à midi. Il nous est même difficile de rompre le jeûne, vu qu’il n’y a absolument pas d’eau pour faire la cuisine », se lamente Rokia Togola, ménagère de Niamakoro.
Situation d’autant plus inquiétante que la crise de Covid-19 sévit au Mali et que les communes auxquelles appartiennent ces quartiers sont parmi les plus touchées. « Comment penser à nous laver les mains régulièrement si nous n’avons même pas d’eau pour nos besoins fondamentaux ? Il est inconcevable d’être confronté à une pénurie dans une grande ville comme Bamako. L’eau doit être mieux partagée », plaide Amadou Djiré, un jeune de Missabougou.
Aminata Keita
Journal du Mali