L’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Grèce et la France sont les destinations les plus populaires.
De plus en plus d’Américains déménagent en Europe, poussés par la hausse du coût de la vie, l’inflation des prix de l’immobilier, la flambée du dollar et les tensions politiques aux États-Unis, relate un article de Bloomberg.
L’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Grèce et la France figurent parmi les destinations les plus populaires des ces nouveaux expatriés. Entre juin et avril 2022, les demandes de visas d’Américains souhaitant s’installer en Grèce ont ainsi augmenté de 40%. Un spécialiste de l’immobilier raconte n’avoir jamais assisté à une telle envolée de la demande immobilière américaine en France et Italie, et ce depuis trois années consécutives. Les Américains représentent 12% du chiffre d’affaires italien de Sotheby’s au premier trimestre 2022, contre seulement 5% à la même période il y a un an.
Les retraités et les riches sont traditionnellement les premiers acheteurs américains de biens immobiliers en Europe. Mais des logements européens relativement bon marché –en particulier dans les petites villes et villages– et l’essor du télétravail ont rendu le Vieux continent attrayant pour un plus large éventail de personnes, y compris les plus jeunes, qui n’ont pas les moyens d’accéder au marché immobilier aux États-Unis.
Télétravail et retraite
Stephanie, une entrepreneuse originaire d’Atlanta, a franchi le pas en avril dernier: elle a acheté une maison en Italie –un rêve de longue date. À Atlanta, elle payait 3.000 dollars par mois (2.940 euros) la location d’une maison de quatre chambres, et ne pouvait pas devenir propriétaire à cause de l’explosion des prix du marché du marché immobilier américain. À Mussomeli en Sicile, sa maison de 120 mètres carrés et sa petite dépendance lui ont coûté seulement 60.000 euros. «Je n’aurais jamais cherché à acheter en Italie si le marché aux États-Unis n’avait pas explosé», explique l’entrepreneuse.
De son côté Cathlyn, 47 ans, originaire de Miami, a fini par acheter l’année dernière une maison de trois chambres et trois étages dans la même ville italienne que Stephanie, pour 37.000 euros. Cette fonctionnaire de la sécurité intérieure, qui prévoit de prendre sa retraite dans deux ans, souhaitait s’installer dans un pays où elle pourrait vivre confortablement avec une pension publique. «Je suis en mesure de prendre ma retraite à 50 ans et de continuer à mener une bonne vie, remplie de voyages et d’une bonne alimentation», commente-t-elle.
«L’augmentation du coût de la vie aux États-Unis est telle, qu’il devient plus cher de vivre dans n’importe quelle grande ville américaine que dans les grandes villes européennes», affirme Michael Witkowski, vice-président de ECA international; société américaine de conseil aux expatriés.
Les États-Unis taxent tous leurs citoyens, quel que soit leur lieu de résidence, et travailler à distance pour une entreprise américaine dans un autre pays nécessite de se conformer à des réglementations fiscales particulièrement exigeantes. Certains pays européens veulent donc faciliter la tâche des expatriés américains. D’ici la fin de l’année, l’Italie commencera à offrir des visas spéciaux pour les travailleurs à distance. Le Portugal et l’Espagne proposent tous deux des «visas dorés», programmes donnant accès à des droits de résidence sur la base d’un investissement initial à la hauteur de 350.000 euros en Espagne et 500.000 euros au Portugal.
Source: slate.fr