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Cérémonie de signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali: – IBK assène ses 4 vérités à Hervé Ladsous – L’ultime main tendue d’IBK à la CMA

Le moment tant attendu par tout un peuple est finalement arrivé, dans l’après-midi du vendredi 15 mai 2015, date désormais inscrite en lettres d’or dans l’histoire de notre pays. Après 8 mois d’âpres négociations inter-maliennes à Alger, émaillées parfois d’intenses discussions, entre le Gouvernement du Mali et les groupes armés, sous l’égide de la communauté internationale, avec l’Algérie comme chef de file, notre pays vient de franchir un pas vers la paix. En effet, c’est un nouveau soleil qui se lève, avec la signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali.

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Comme aux premières heures de la crise malienne, la communauté internationale s’est une fois de plus mobilisée autour du Mali, lors de la cérémonie de signature de l’Accord et de réconciliation. Dix chefs d’Etat africains étaient venus témoigner de leur amitié et de leur solidarité.

Il s’agit du Président en exercice de l’Union africaine et du Zimbabwe, Robert Mugabe, très nostalgique du 1er Président du Mali indépendant, du Président ghanéen John Dramani Mahama, Président en exercice de la CEDEAO, du Président du Niger Mahamadou Issoufou, de ceux de la Mauritanie, Mohamed Ould Abelaziz, du Nigéria, Goodluck Jonathan, du Togo, Faure Niassingbé Eyadema, de la Guinée Conakry, Alpha Condé, du Rwanda, Paul Kagamé et du Président de la transition  burkinabé, Michel Kafando.

L’Algérie était représentée par le Président du Conseil de la Nation algérienne, Ben Salah et le ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra. On notait également la présence de la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophie, Michaelle Jean, du représentant de l’Union Européenne, Michel Reveyrand de Menthon et de celui du Secrétaire Général de l’ONU, Hervé Ladsous, à qui le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a asséné ses quatre vérités, avec la fermeté qu’on lui connaît.

IBK appelle l’ONU à faire preuve de justice et d’équité  

En effet, en réponse au Sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies, le Président de la République a rappelé que le dialogue a toujours été la marque du peuple malien. «Au Mali, nous ne savons pas faire autrement. Nous dialoguons entre frères et sœurs. Le cessez-le-feu, bien sûr, nous y sommes acquis. Avons-nous jamais violé un cessez-le-feu? Avons-nous jamais violé la cessation des hostilités, quand elle a été décrétée? Jamais.

Pour autant, Monsieur Ladsous, je l’ai dit au Secrétaire général des Nations-Unies, il serait convenable, il serait séant, que les Nations-Unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard. Chaque fois qu’il y a eu violation du cessez-le-feu, nous avons acté. Nous avons signalé. Rarement nous avons été entendus. On a toujours dit, oui les parties.

Un peu de respect pour notre peuple. Le peuple du Mali est un peuple de dignité avérée au long des siècles. Un peuple qui n’a jamais manqué à ses engagements internationaux. Et il continue de le faire aujourd’hui, pourvu qu’en retour il soit l’objet d’un minimum de respect», a martelé IBK.

Le Président IBK a également adhéré à l’idée que l’accord reste ouvert à la signature de ceux qui n’en ont pas encore compris l’intérêt. «Bien sûr, nous y sommes favorables, pourvu qu’il ne soit pas une prise en otage du Mali et de la paix au Mali. Je suis très clair là-dessus», a-t-il déclaré.

IBK smashe Hervé Ladsous

Autant la signature de cet accord par le gouvernement, la communauté internationale et les mouvements armés de la plate forme suscite de l’espoir pour le Mali, autant l’absence des mouvements armés de la CMA provoque l’incompréhension. Car, après le paraphe de ce document, la veille à Alger, par la CMA, le monde entier était en droit de s’attendre que les mouvements armés kidalois signent l’accord de paix et de réconciliation avec le Gouvernement malien. Mais c’était connaître mal ces gens, qui ne connaissent manifestement que le langage de la guerre.

C’est pourquoi le représentant du Secrétaire général de l’ONU a voulu prendre les devants en disant qu’il n’était pas question que l’on profite de l’accord pour attaquer ceux qui ne l’ont pas signé. Il n’en fallait plus pour provoquer la colère d’IBK, qui, sans porter de gants, a smashé Hervé Ladsous.

«Nous ne sommes pas des gueux. Monsieur Ladsous, nous sommes des gens de bonne compagnie. Nous sommes un peuple de vieille civilisation. Jamais, depuis qu’elle a été cantonnée, l’armée malienne n’a manqué à ses engagements. Cantonnée dans la ville de Kidal. Il a fallu que je le dise à la CEDEAO pour que nos frères comprennent quelle était la situation surréaliste que notre armée vivait en Kidal.

Le Mali a accepté beaucoup. Le peuple malien est à saluer. Mais que nul ne se trompe sur la qualité de sa dignité, de son sens de la dignité. Nous avons donc dit à Monsieur le Secrétaire général des Nations-Unies que nous restons évidemment ouverts à nos frères, qu’ils comprennent l’urgence à signer l’accord de paix. Nous avons eu mal à notre être malien quand la rentrée scolaire survenue.

Dans tout le Mali, les jeunes maliens sont allés à l’école, sauf ceux de Kidal. J’ai pleuré dans mon cœur. Parce que ce n’est pas une histoire de cas malien pour moi. C’est une histoire de vie malienne pour moi. Je vis cela dans ma chair, dans mon être. Je ne joue pas avec cela. Ce n’est pas un cas académique. C’est un vécu humain très fort. Je dis donc qu’il est temps que le Mali renaisse».

Avant d’ajouter: «que ceux qui ont charge et mission à nous aider fassent en sorte que le jeu soit transparent, qu’il soit d’égal partage et que nul ne se méprenne et puisse prendre telle souplesse dans l’engagement, telle ouverture, pour une faiblesse ou un encouragement à perpétuer dans l’erreur. Ce ne serait pas rendre service à la paix mondiale».

Pour finir, IBK a tendu une main ultime, espérons-le, à la CMA, pour que ses membres puissent signer cet accord. «Le temps est venu de se faire confiance. Mon cher Bilal, aies confiance en moi. Ayons le courage d’aller vers la paix. Le monde entier s’est soucié de nous. Ayons souci de nous-mêmes», a-t-il conclu. Il faut espérer que cet appel soit entendu pour que le Mali puisse retrouver le bonheur du vivre ensemble perdu à la faveur de cette crise.

Youssouf Diallo 

 

Les brèves de la signature de l’Accord de paix et de réconciliation

17 signatures pour un document

L’accord paraphé le 1er mars à Alger a été signé vendredi dernier, outre le Gouvernement malien, par 16 autres pays et organisations. Il s’agit de l’Algérie au nom de la médiation internationale, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Tchad, de la MINUSMA, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’OCI, de l’Union Européenne et de la France. Les représentants de ces 17 organisations ou Etats ont chacun apposé leur signature au bas du document, combien important pour le devenir de notre pays. Toutes ces signatures sont la preuve de l’engagement de la communauté internationale aux côtés de notre pays, comme depuis les premières heures de cette crise.

Les USA appellent la CMA à signer sans délai

La Sous-secrétaire adjointe chargée des questions de politique économique de l’Afrique de l’Ouest et Sub-saharienne, l’Ambassadeur Bisa Williams, a représenté le Président Américain, Barack Obama, à la cérémonie de signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. Au cours de la cérémonie, elle a prononcé un important discours, dans lequel elle a appelé la CMA à signer ce document sans délai. «Au nom des États-Unis d’Amérique, je félicite le peuple malien pour la cérémonie de signature d’aujourd’hui. Cet accord de paix (produit de huit mois de négociations et soutenu par de nombreux partenaires internationaux du Mali) représente les aspirations du peuple malien à vivre en paix. Nous reconnaissons les parties qui ont signé l’accord aujourd’hui et nous exhortons ceux qui ne l’ont pas fait à redoubler leurs efforts pacifiques et signer l’accord dans un avenir proche – le peuple malien mérite la paix et ne peut attendre indéfiniment», a-t-elle déclaré. Elle a aussi fait savoir que les Etats-Unis d’Amérique continueraient de soutenir le peuple malien, tout au long de cette période importante et au cours des années à venir. «Nous appelons toutes les parties à rétablir et à maintenir le cessez-le-feu. Aucune provocation et violation du cessez-le-feu ne peut être acceptée», a-t-elle indiqué.

L’Algérie, amie fidèle du Mali

Notre voisin algérien s’est une fois de plus montré à la hauteur de l’amitié qui existe entre nos deux pays, en conduisant de main de maître le processus de négociation et le dialogue inter-Maliens. A cause de son état de santé, le plus Malien des Algériens a envoyé deux émissaires le représenter. Il s’agit du Président du Conseil de la Nation algérienne et du ministre des Affaires Etrangères. Dans son intervention, le Président du Conseil, Ben Salah, a fait que son pays serait toujours un partenaire, un ami fidèle du Mali, pour la mise en œuvre de cet accord. Il est allé jusqu’à dire qu’aujourd’hui notre pays vivait une belle page de son histoire. C’est pourquoi il a appelé à faire de ce document un modèle pour le reste du monde.

Bert Koenders voit la pose de la première pierre d’un nouveau Mali

L’ancien chef de la MINUSMA, Bert Koenders, aujourd’hui ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas, est plein d’espoir pour la mise la mise œuvre de l’accord de paix. Dans une déclaration qu’il a faite après sa signature, il indiqué «aujourd’hui a été posée la première pierre pour un nouveau Mali. Il s’agit d’un pas essentiel vers la paix, la sécurité et le développement durable (non seulement pour le Mali, mais pour la région du Sahel). La communauté internationale s’est engagée avec une énergie implacable pour arriver à cet Accord. Aucun effort n’a été ménagé pour éviter l’échec de ce processus de paix. J’adresse toutes mes félicitations et toute ma gratitude à l’Algérie, pour son leadership dans ce processus. Cet Accord permettra de passer à une prochaine étape dans la stabilisation et le développement du Mali en général et celui des régions du nord et du centre en particulier. Je suis plein d’espoir que les groupements qui n’ont pas signé aujourd’hui signeront dans les meilleurs délais. Une solution inclusive est essentielle».

L’hommage de Robert Mugabe à Modibo Kéita

L’un des temps de cette cérémonie de signature aura été sans doute l’intervention du Président en exercice de l’Union africaine, Robert Mugabe, Président du Zimbabwe, doyen de                                                                                                                                                                                                                                                 [1]s chefs d’Etat africains. Rarement venu en Afrique de l’Ouest, Robert Mugabe n’a pas o1ublié son premier séjour dans notre sous-région, au Ghana, dans les années 1960. Cette époque est restée gravée dans sa mémoire, à cause des dirigeants qui avaient en charge les destinées du Ghana, du Mali et de la Guinée Conakry. Il s’agit de Kwamé Nkrumah, de Modibo Kéita et d’Ahmed Sékou Touré. Il a rappelé que ces trois leaders ont été des pères fondateurs de l’Union Africaine. Il a notamment rendu hommage au père de l’indépendance du Mali, affirmant que le peuple du Mali peut être fier de Modibo Kéita, qui, avec ses collègues, faisait rayonner l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, quand le Président malien lui a adressé une invitation à prendre part à cette cérémonie de signature, il a tout de suite accepté de venir au Mali. Dans son intervention, il a prôné l’unité et la paix dans notre pays. Il a aussi invité les mouvements de la CMA à laisser les armes pour se mettre dans le processus de paix.

La chaise vide d’Alpha Oumar Konaré

Le monde entier a été témoin de l’absence remarquée du premier Président de la République du Mali démocratique, Alpha Oumar Konaré, à la cérémonie de signature de l’Accord de paix et de réconciliation au CICB. Il semble qu’Alpha ait encore la rancune tenace contre son ancien Premier ministre, qui a pourtant sauvé son mandat. En effet, depuis son accession au pouvoir, l’ancien Président de la République a toujours boudé IBK. En tous cas, le monde entier a remarqué sa chaise vide lors de la cérémonie de signature, entre le Président de la transition, Dioncounda Traoré, et l’ancien dictateur devenu «Grand républicain», le Général Moussa Traoré. Du coup, cette chaise vide a fait l’objet de beaucoup d’interprétations. Certains ont même pensé que Dioncounda ne voulait pas s’asseoir aux côtés de l’ancien dictateur Moussa Traoré. Face à ces commentaires, nous nous sommes renseignés. Selon des sources dignes de foi, cette chaise vide était prévue pour Alpha Oumar Konaté, invité à prendre part à cette importante cérémonie.

Alpha Condé demande la réconciliation entre Alpha, IBK, Dioncounda et ATT

Pourrait-on être tenté de dire que le Président Guinéen, Pr Alpha Condé, a mis les pieds dans le plat? Oui! Même si le sujet n’est pas tabou, car, de plus en plus, des voix s’élèvent pour réclamer le retour d’ATT au Mali. En effet, contre toute attente, Pr Alpha Condé a déclaré qu’il aurait voulu voir assis côte à côte les anciens Présidents ATT, Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré et Moussa Traoré. D’une voix très grave, il a prôné la réconciliation entre ces anciens chefs d’Etat, pour que l’ensemble du peuple malien se réconcilie avec lui-même. Oui! Puisse Dieu exaucer ce vœu.

Le CICB à la hauteur de la dimension de l’évènement

Pour cette cérémonie solennelle dédiée à la paix au Mali, le Centre international de conférences de Bamako (CICB) n’avait pas lésiné sur les moyens. La cour avait été convenablement aménagée, avec jet d’eau à l’entrée de la porte des officiels. Les chaises de la salle de l’évènement étaient toutes habillées de blanc, en signe de paix. Des colombes, les symboles de la paix, et les couleurs nationales du Mali étaient visibles partout. Aussi, tout le personnel, avec en tête le Directeur général, Paul Ismaël Boro était mobilisé. Ils ont joué le rôle d’hôtesses et étaient habillés en blanc pour la circonstance. Paul Boro et ses hommes ont réussi à relever ce défi avec brio, en attendant le sommet Afrique-France, que notre pays abritera en 2016. Une fois de plus, le CICB s’est montré comme un centre international dédié aux grandes rencontres.

Rassemblées par Youssouf Diallo

 

L’Accord d’Alger a été enfin signé

Et maintenant …

Après plus de 8 mois de négociations, déclinées en 5 rounds, moult tractations et péripéties, l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale au Mali a fini par être signé, le vendredi 15 mai à Bamako, par le gouvernement du Mali, la communauté internationale, la Plateforme et une partie de la Coordination des Mouvements de l’Azawad.

Cela s’est passé dans la salle des 1 000 places du Centre International de Conférences, devant une auguste assemblée, parmi laquelle une dizaine de chefs d’Etat africains et les représentants de la communauté internationale. A l’image de l’Union Africaine, représentée par Robert Mugabe, des Nations Unies, de l’Union européenne, de la CEDEAO, de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Sans compter les représentants de la France et des Etats-Unis.

Cette cérémonie officielle de signature a, cependant, enregistré l’absence notoire du MNLA et compagnie, qui avaient pourtant, la veille, paraphé l’Accord à Alger. Ce qui laisse un petit arrière-goût d’inachevé. Incontestablement, à défaut d’être historique, cette journée du 15 mai été un grand moment de communion entre Maliens, entre Maliens et Africains, entre Africains tout court.

Robert Mugabe, grâce à son franc-parler aux accents révolutionnaires, malgré son grand âge, ses messages de paix, d’unité, ses rappels historiques et son invitation en faveur de l’intégration africaine, aura particulièrement marqué l’assistance.

L’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale au Mali vient donc d’être signé à Bamako. Que nous réserve l’avenir ? Difficile de répondre à cette question, à moins de savoir lire dans le marc de café ou d’être un grand maître de la géomancie.

Naturellement, cette signature consacre un pas, si petit soit-il, sur le chemin de la paix. On peut se faire un peu de souci face à l’absence du MNLA et compagnie, surtout avec la sortie d’Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix.

En effet, sur un ton paternaliste, M. Ladsous n’a pas hésité à mettre en garde l’Etat du Mali contre la tentation de profiter du fait qu’une partie des groupes armés ait signé l’Accord pour aller en découdre avec ceux qui n’ont pas signé. Il a eu la réponse appropriée de la part du Président de la République, IBK. (Voir l’article de Youssouf Diallo).

Heureusement, cette sortie d’Hervé Ladsous a été positivement contrebalancée par celle de l’envoyé spécial de l’Union Européenne au Mali et au Sahel, Michel Reveyrand de Menthon, qui a laissé entendre qu’après cette signature, «tous ceux qui se poseront comme obstacle à la paix devront en subir les conséquences».

Que le MNLA et compagnie aient signé ou pas, tout le monde doit se convaincre que la mise en œuvre de cet Accord d’Alger ne sera pas une partie de plaisir. La vigilance et la proactivité devront être de mise. Nous devrons tirer les enseignements de l’application des précédents accords – le Pacte national et l’Accord d’Alger – pour ne pas commettre les mêmes erreurs.

Et pour que la résolution de la crise dite du Nord du Mali ne signifie pas pour les Maliens et la communauté internationale une condamnation au supplice de Sisyphe. La mise en place d’un Comité de Suivi, chose qui a manqué aux précédents accords, pourra-t-elle nous mettre à l’abri des surprises désagréables? Il faut bien l’espérer.

La communauté internationale doit veiller au respect strict de ses engagements quant aux mesures d’accompagnement, au double plan financier et technique. Et pour tous, partie malienne et communauté internationale, la bonne gouvernance doit être le maître mot, s’agissant de la gestion des fonds.

Pour ce qui est de la communauté internationale, un vocable fourre-tout, les acteurs doivent laisser tomber les masques pour jouer, cartes sur table, la carte du réalisme. La France, en particulier, qui est le maître du jeu, même si elle a des intérêts géopolitiques (ou intérêts miniers, pétroliers, gaziers et géostratégiques), doit enfin comprendre qu’elle a tout intérêt à les négocier avec les autorités légitimes du Mali, au lieu de courir éperdument après un mirage.

En manipulant, au passage, rebelles touaregs et narcojihadistes. Une fuite en avant qui est, en réalité, dommageable à la sécurité et à la paix mondiales.

Dans tous les cas, le Mali doit se convaincre qu’on peut, certes, dans le cadre l’interdépendance universelle, se faire aider des autres, mais il ne doit jamais oublier le vieil adage selon lequel on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Et mettre sur pied une armée digne de ce nom, dotée d’un effectif bien formé et aguerri et de moyens à hauteur de souhait.

Yaya Sidibé

source :  22 Septembre

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