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Cercles de Koro, Bankass, Bandiagara et Douentza : vers une troisième année consécutive sans agriculture

Sous l’emprise d’une guerre asymétrique depuis plusieurs années maintenant, les villages situés dans les cercles de Koro, Bankass, Bandiagara et Douentza dans la région de Mopti ont de la peine à exercer leurs activités socio-professionnelles y compris l’agriculture, et cela pour une troisième saison consécutive.

 

Combien de fois faut-il encore rappeler qu’il y a une vraie insécurité alimentaire dans la région de Mopti ? Asphyxiée dans leur propre contrée, la quasi-totalité des zones rurales de la région de Mopti souffre de famine. Les choses risquent de s’aggraver si rien n’est fait pour assurer une saison agricole digne de ce nom.

Alors que les premières gouttes de pluie commence à tomber, les attaques terroristes refont surface, pourtant une petite lueur d’accalmie était constatée ces derniers temps. Est-ce pour empêcher la saison agricole ? Nul ne saurait dire le contraire. Car, c’est le même mode opératoire depuis maintenant trois ans. À chaque fois que la saison des pluies arrive, les menaces terroristes montent d’un cran. C’est donc une troisième année sans agriculture qui se profile à l’horizon dans ces localités concernées.

Dans ces ténèbres, les populations continuent d’être privées d’autres activités fondamentales. Ainsi, le commerce, l’élevage, le maraîchage et bien d’autres occupations sont systématiquement arrêtées. Il y a quatre mois, une association oeuvrant pour la région de Mopti avait fait un sombre bilan lié aux privations dont souffre la zone et au quotidien douloureux des populations. Il s’agit de l’association Dogon Vision dirigée par le jeune Adama Diongo, non moins président du Collectif des Associations des Jeunes du Pays Dogon (CAJPD).

Selon cette association, au-delà de nombre incalculable de morts et de déplacés, les populations des villages de la région de Mopti, particulièrement celles des cercles de Koro, Bankass, Bandiagara et Douentza, souffrent énormément du manque des services sociaux de base et de vivres.

A en croire les statistiques fournies par Dogon Vision, la zone couvre plus de 70% des terres arables et non aménageables avec 260 000 tonnes de déficits céréaliers. Selon la même association, 102 villages ont été officiellement détruits et 318 hameaux avec 14 foires ont carrément disparu. Les populations de ces localités, estimées à 74 000 personnes, ont fui pour des zones plus paisibles et stables.

A cela, selon Dogon Vision, s’ajoutent 37 000 têtes de bétail emportées par les assaillants. Au moins 980 points d’eau sont actuellement non fonctionnels et trois autres détruits. Dans la même région, 371 écoles sont présentement fermées et plus de 25 000 élèves sont donc privés de leurs droits fondamentaux.

Pendant que la pandémie du coronavirus occupe les esprits sur le plan national et international, notamment  des organisations de défense des droits de l’Homme et celles humanitaires, la terreur continue d’être le quotidien des populations dans ces différentes localités concernées et une année de plus sans agriculture sera un hécatombe dont personne ne mesure les conséquences.

Amadou Basso

Source : Ziré

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