La campagne agricole de cette année dans le cercle de Banamba n’a pas atteint un niveau satisfaisant à cause de la mauvaise pluviométrie enregistrée dans cette localité. Selon les experts, cette situation est alarmante et le risque de la famine est très élevé si des dispositions ne sont pas prises à temps.
Selon Paul Dembélé, chef secteur agriculture de Banamba, la campagne agricole de cette année est soit moyenne ou mauvaise dans le cercle de Banamba en fonction des communes. Pour lui, dans la commune des sept villages ‘’Duguwolowula’’, elle a été moyenne et mauvaise dans les autres communes parce qu’il y a eu un arrêt des pluies au stade laiteux des plantes, affectant ainsi la fécondation et le remplissage des graines et le rendement à l’hectare. En faisant le tour du cercle dit-il, le constat est amer, car dans plusieurs champs, les épis de mil sont sans graine. Ce qui veut dire que l’épiaison n’est pas terminée à cause de l’insuffisance pluviométrique observée dans cette zone.
«Etant classé parmi les zones où la malnutrition est accentuée, le cercle de Banamba est encore menacé par la famine. Mais le maraîchage permettra surement de combler le vide avec l’appui des différents projets œuvrant dans ce domaine comme le Projet de Gestion des Ressources Naturelles et Changement Climatique (PGRNCC). Sans oublier l’apport extérieur de la diaspora qui supporte beaucoup de charges dans les familles », a-t-il indiqué.
A en croire Paul Dembélé, des activités innovantes ont été programmées grâce à l’appui du PGRNCC. Il s’agit de l’adoption de nouvelles pratiques d’agriculture par les paysans pour accroitre leur rendement. Ces pratiques sont entre autres, l’utilisation du compost en fosse dans les champs, la technologie du zaï, de la demi-lune, des cordons pierreux, le labour en billon, la régénération naturelle assistée et l’introduction des nouvelles variétés auprès des producteurs.
D’après lui, à travers la campagne test du PGRNCC qui est l’application des nouvelles technologies de culture pour une meilleure gestion des terres afin d’accroitre la productivité et de lutter contre l’insécurité alimentaire dans les 4 communes du cercle sous couverture du projet (Boron, Sébété, Toubacoro et Kiban), les populations verront que ces nouvelles méthodes permettent un meilleur rendement. Toute chose qui va les amener à changer de comportement.
Concernant leur rapport avec les paysans, il dira que c’est le rapport d’appui-conseil. Car il s’agit pour eux d’assister les producteurs afin de booster la production. Avec le changement climatique dit-il, les quatre (4) communes citées qui sont au Nord de Banamba sont beaucoup touchées par l’exploitation de la forêt de Wagadou. Et il y’a donc une nécessité d’apporter d’autres méthodes conformément aux réalités du milieu afin d’augmenter la productivité et permettre d’alléger la pression des populations sur la forêt.
Pour faire face aux difficultés du réchauffement climatique et permettre à plusieurs paysans de bénéficier de l’apport du PGRNCC, Paul Dembélé a demandé au projet de l’assistance sur le plan équipement. Avant de lui suggérer de subventionner les matériels et les semences données gratuitement aux bénéficiaires pour l’élargissement de leur rayon d’actions afin de palier à l’insuffisance alimentaire et à la déforestation dans cette localité.
Moussa Sékou Diaby
Source: Tjikan