Dans son périple dans la quatrième région, le ministre de l’Élevage et de la pêche, le Dr Nango DEMBELE, accompagné d’une forte délégation, a visité le samedi 17 décembre, le Centre de formation pratique en aquaculture de Mololo dans le cercle de Niono. La délégation a également visité des cages flottantes pour constater de visu les problèmes que rencontrent les pisciculteurs.

Au Centre de formation pratique en aquaculture de Molodo (CFPA-M), le ministre et sa délégation ont visité les salles de classe, les salles de formation pratique, le laboratoire, le dortoir des élèves et les étangs piscicoles.
Le directeur général, Mohamed lamine TRAORE, a informé que le Centre a pour mission de former les techniciens et les agents techniques en aquaculture tout en assurant le recyclage et la formation professionnelle dans ledit domaine.
Selon les explications du directeur général, le Centre de formation pratique en aquaculture de Molodo, qui compte 140 élèves, est aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés. Au nombre de ces difficultés, l’on retient entre autres le retard chronique dans le payement des bourses des élèves et des heures supplémentaires du corps professoral ; la finition interminable des salles de classe et des logements ; des toilettes non opérationnelles pour faute de fosses septiques ; l’insuffisance de ressources humaines.
Les visiteurs ont été informés que le directeur de l’école qui doit être admis à la retraite en fin d’année enseigne huit matières à cause du manque d’enseignant.
Le ministre Nango DEMBELE a informé que le président de la République a confié à son département la mission d’intensifier l’aquaculture dans les zones du pays où cela est possible. En appréciant l’intérêt que les populations accordent à ce secteur, il a rassuré que l’installation des cages flottantes actuellement en cours à Sélingué va se poursuivre à Manantali.
« La concrétisation de ces projets demande la formation d’agents qualifiés. L’engouement autour de la pisciculture ne fait pas défaut, mais c’est l’information qui manque le plus. Pour cela, il est nécessaire de mettre l’accent sur l’encadrement et la mise en place d’un schéma directeur », a affirmé le ministre de l’Élevage et de la pêche. Avant d’évoquer la nécessité de réhabiliter le Centre de formation pratique en aquaculture de Molodo en investissant davantage pour améliorer la qualité des sortants.
« C’est un Centre stratégique pour la réussite de la mission que le président Ibrahim Boubacar KEITA a confiée au département. L’importation du poisson occupe une place importante dans notre pays. Nous devons tout faire pour inverser cette tendance. Nous devons travailler à augmenter l’offre de poissons pour lutter contre la malnutrition. Pour ce faire, des alternatives comme l’aviculture, la pisciculture et l’embouche doivent être développées pour impacter sur l’offre et le prix. Le Centre de formation pratique en aquaculture de Molodo est très important pour booster l’offre de poisson dans notre pays », a soutenu le ministre Nango DEMBELE.
Il a rassuré de faire tout son mieux pour trouver des solutions aux problèmes qui handicapent le bon fonctionnement du Centre qui doit être au cœur de la relance de la politique du secteur piscicole dans notre pays.
Pour trouver des solutions pérennes et efficaces aux problèmes du Centre, il a été convenu de chercher les voix et les moyens pour son rattachement direct au ministère de l’Élevage et de la pêche en vue de faciliter l’instruction budgétaire pour son fonctionnement. Il a été également question de la création de l’Office du delta central du Niger pour le développement de l’aquaculture.
La mission a pris fin par la visite des cages flottantes du programme gouvernemental à Point A. un programme qui a permis l’installation des groupes de jeunes dans la pisciculture dans la zone Office du Niger. Malgré l’initiative qui est saluée par les bénéficiaires, ceux-ci se trouvent aujourd’hui confronter à des problèmes qui frôlent le découragement. Ces problèmes sont relatifs à l’alevinage des cages. À en croire les pisciculteurs, le nombre d’alevins demandé ne leur sont jamais fournis. Par exemple, explique M. BOIRE, sur une demande de 13 000 alevins, seulement 6 000 alevins ont été mis dans leur cage, après vérification. Tout a été fait pour avoir le restant des alevins auprès du fournisseur, en vain.
Aussi, ont-ils évoqué la cherté de la nourriture pour poisson et souvent sa mauvaise qualité qui cause des pertes énormes.
Les spécialistes du domaine ont reconnu que ce problème ne pourra être résolu qu’à travers la concurrence dans la fourniture des alevins aux pisciculteurs. Le ministre a promis de s’impliquer pour trouver des solutions aux problèmes soulevés par les pisciculteurs.

PAR MODIBO KONE
ENVOYE SPECIAL

Source: info-matin