En Centrafrique, des précisions après la mort de 24 civils au quartier PK5 de Bangui, mardi 10 avril. Si les versions contradictoires entre les différents acteurs de la crise continuent de circuler, la thèse selon laquelle le contingent rwandais de la Minusca, en sous effectif lors de l’opération, aurait paniqué face à une riposte lourde des groupes d’autodéfenses, semble se vérifier.
Mardi midi, Bangui était relativement calme au regard des événements du week-end. Mais vers 13 heures, une femme du PK5 et son enfant sont enlevés à la frontière de ce quartier, indique une note interne à la Minusca. Là, une foule, déjà éprouvée après les combats de dimanche, manifeste en direction du quartier Miskine, où l’armée centrafricaine tenait un commissariat depuis le bouclage du PK5.
La situation s’envenime et des échanges de coups de feu ont lieu entre les forces centrafricaines et la foule en colère. Les casques bleus du contingent rwandais s’interposent et décident de repousser les manifestants du PK5, pendant que les militaires centrafricains contournent le quartier. Certains habitants indiquent que ces derniers ont tiré sur la population, avec l’aide des anti-balakas. Ce que dément le ministère de la Défense.
Rapidement, avec seulement deux véhicules blindés, les Rwandais sont dépassés par la puissance de feu venant des Autodéfenses. Jean-Pierre Lacroix, le patron des casques bleus, estime lui-même que la riposte des habitants du quartier a été violente et que la jeunesse du PK5 a été manipulée par les groupes armés.
Une vingtaine de casques bleus rwandais, selon des témoins sur place, avancent alors à pied, un de leurs véhicules blindés étant hors d’état de marche. Et devant la mosquée, où 200 personnes sont venues chercher refuge, les combats s’intensifient. Le lieu de cette bataille étant l’une des raisons du nombre important de victimes.
Dans ces combats, un casque bleu a perdu la vie et au moins 24 habitants du PK5 ont également succombé.
RFI