Après la guerre civile, Bangui se dirige vers une crise humanitaire. A l’origine de la crise, une grève des transporteurs camerounais qui réclament une assurance vie avant de se rendre en Centrafrique. Les transporteurs camerounais réclament en effet plus de sécurité sur la route Nationale N 1, principale voie de ravitaillement.
Face aux multiples attaques dont ils font l’objet de la part de groupes armés, les camionneurs exigent des moyens plus sûrs pour accomplir leur travail. Pour faire face à cette situation d’une extrême gravité à la suite de la mort d’un des leurs le 18 juillet dernier, ils réclament une assurance. Ibrahima Yaya, président du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam) affirme dans une lettre qu’ « actuellement, en terre centrafricaine, le climat s’est encore plus dégradé depuis quatre jours avec une recrudescence de l’escalade entre les différentes factions militaires. Ce qui justifie notre action et nous renforce dans notre conviction de ne pas envoyer des camarades à une mort quasi certaine ».
La situation est d’autant plus alarmante que les prix ont connu une hausse drastique ces derniers jours. Les répercussions se font déjà sentir dans les familles. « Lorsqu’on va au marché les prix des oignons, d’huile, des aliments et des condiments augmentent et même avec 2000 francs on ne peut plus faire à manger », confie une femme à la Voix de l’Amérique. La pénurie de produit fait grimper les prix de manière exorbitante. Le sac de ciment, auparavant vendu à 8 500 francs CFA, coûte désormais entre 9000 et 10 000 francs CFA. Le sac de blé passe de 16 000 à 18 000. La situation devient inquiétante. Les commerçants qui ont peur de voir leurs capitaux chuter appellent le gouvernement centrafricain à dialoguer avec les camionneurs. « On a des difficultés parce que les camionneurs ne sont pas venus. On n’aura rien à vendre. Je demande au gouvernement de faire un effort pour appuyer ces conditions pour que cela soit arrangé », selon ce commerçant en détresse.
Chez les vendeurs à la sauvette, on déplore le manque d’activités. « Il n’y a pas d’activités. Il y a des gens qui vendaient souvent des oignons, du ciment par ci et par là et du moment où il n’y a plus cela, ils sont obligés de retourner dans le quartier », lance un jeune homme, en signe de désespoir. La situation devient de plus en plus alarmante en raison de la montée en puissance de la violence dans le pays depuis la chute du régime de François Bozizé en 2013. Depuis, la Centrafrique traverse une véritable crise politico-sociale. Le 18 juillet dernier, quatre camionneurs ont été tués dans l’attaque de leurs convois par des groupes armés.
Source: Afrik